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Yarmolenko, l’heure de l’émancipation

Par Régis Delanoë
Yarmolenko, l’heure de l’émancipation

Longtemps couvé par le Dynamo Kiev et Andriy Shevchenko, celui qu’on considère depuis longtemps comme son successeur en Ukraine, Andriy Yarmolenko, semble enfin disposé cette saison à assumer ce rôle. D’ailleurs, les plus grands clubs scrutent avec attention la lente mais incontestable maturation du gamin de 23 ans, annoncé les jours derniers comme prochaine cible du Real Madrid.

C’est un mal qui touche l’Ukraine comme il peut toucher tous les pays qui ont pu profiter d’un génie du football lors de la génération précédente. Un référent qui fait l’unanimité, un modèle qui évoque forcément la nostalgie quand le problème de sa succession se fait jour. En Ukraine, donc, dès qu’un jeune talent offensif émerge, il se voit affublé du surnom de « nouveau Shevchenko » , comme en France chaque saison ou presque il est question d’un « futur Zidane » . Une étiquette dure à assumer, encombrante et souvent fausse. Malgré beaucoup de prétendants, les Bleus de France attendent toujours d’avoir leur nouveau numéro 10, de même que les Jaunes d’Ukraine attendent aussi qu’un attaquant vienne succéder à « Sheva » , récemment retraité, en leader d’attaque de la sélection et du Dynamo – les deux étant historiquement très liés. S’agissant de cette succession, le nom qui revient le plus souvent est celui d’Andriy Yarmolenko, et s’il a pendant longtemps eu du mal à assumer ce statut, il semble cette fois bel et bien prêt à devenir le leader tant attendu de l’Ukraine post-Shevchenko.

Un atypique ailier droit

C’est en 2006 que pour la première fois on entend parler de Yarmolenko en ces termes : « le nouveau Shevchenko » . Le Dynamo Kiev décide de récupérer le garçon de 16 ans qu’ils avaient laissé filer une première fois deux ans auparavant, alors qu’il avait échoué aux tests physiques en préformation. Le petit Andriy avait certes « du ballon » , mais il apparaissait trop chétif, trop timoré pour s’imposer dans le foot pro. « À l’époque, j’étais faible physiquement et pas prêt à quitter mes parents » , reconnaissait-il dans une interview au Guardian datant d’il y a quelques mois. Viré du Dynamo à 14 ans, il y revient donc à 16 ans et est présenté tout de suite aux médias comme le futur du football ukrainien. Mais s’il a beaucoup grandi, s’est musclé et a muri mentalement durant les deux ans, l’ado n’est pas encore prêt à faire ses premiers pas en équipe première. Il faut encore attendre la saison 2009-2010 pour qu’il s’impose vraiment comme titulaire en club, à 20 ans. Dans la foulée, il débute en sélection.

Depuis, avec déjà trois saisons et demie pleines dans les jambes, Yarmolenko a déjà acquis beaucoup d’expérience et accumulé les stats : une cinquantaine de buts et une quarantaine de passes décisives en compétition sur la période. Longtemps, pourtant, le public comme les médias locaux ont moqué ce profil atypique, grand dadais gaucher de près d’1,90m positionné le plus souvent au poste… d’ailier droit. C’est l’ancien entraîneur du Dynamo Valery Gazzaev, adepte du 4-3-3, qui avait eu cette idée, plutôt que de le titulariser en pointe. L’intéressé n’a pas eu à s’en plaindre, bien au contraire. « C’est beaucoup plus facile pour moi d’attaquer en partant du flanc droit, estime-t-il. Ainsi, je peux repiquer au centre et me mettre en position de frappe. » Ses principales qualités – dribble, vitesse, un contre un – s’expriment effectivement parfaitement dans ce rôle d’ailier inversé, très déstabilisant pour la défense adverse. Le journaliste Andriyuk Kostyantyn, qui le connaît bien, lui voit quand même un défaut majeur : « Il peine encore à exprimer son grand talent de manière constante, c’est le genre de gars à réussir un super match et à enchaîner avec trois mauvaises prestations… »

Milan plutôt que le Real ?

Et puis il y a cette encombrante étiquette qui le suit depuis son adolescence et qui commence à l’agacer sérieusement. « Je ne veux pas être le nouveau Shevchenko, je veux être Yarmolenko » , répond-il invariablement quand revient comme souvent la question de la succession. La comparaison apparaît surtout assez stupide lorsqu’on observe que rien ne rapproche vraiment les deux joueurs, ni le poste de prédilection sur un terrain, ni le profil, ni les qualités. En plus, Yarmolenko doit composer avec des coéquipiers moins talentueux qu’à l’époque de son aîné, comme le fait remarquer Andriyuk Kostyantyn : « Shevchenko a évolué dans le grand Dynamo de Valeriy Lobanovsky qui pouvait battre n’importe qui. Des gars comme Bialkevitch, Rebrov, Gusin ou Kosovsky en soutien l’aidaient considérablement. Le Dynamo d’aujourd’hui dégage nettement moins cette impression de puissance. »

À 23 ans, il est donc peut-être temps pour Yarmolenko de quitter le cocon du Dynamo et de tenter l’aventure à l’étranger, comme l’a fait Shevchenko au même âge. Parmi les clubs qui se seraient montrés les plus intéressés ces derniers temps, il y a le Zénith Saint-Pétersbourg et surtout le Real Madrid, qui l’aurait supervisé lors du dernier match amical de l’Ukraine. Pourtant, cette rumeur d’un départ pour l’Espagne, Andriyuk Kostyantyn n’y croit pas. « Un transfert prochain vers le Milan AC me paraît nettement plus envisageable, explique-t-il, car les liens entre les deux clubs nés du transfert de Shevchenko en 1999 sont toujours très forts. » Mais dans pareil cas, l’étiquette de nouveau Sheva ne serait pas prête de tomber…

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Par Régis Delanoë

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