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Xavi, homme de méninges

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Xavi, homme de méninges

« Xavi, Le Cerveau de l’Europe », titrait la Une de Marca dimanche dernier. Retour sur le rôle du petit homme qui, devant la paire Alonso-Busquets, se charge de construire le jeu le plus abouti au monde.

Créateur de mouvement « Je ne suis ni fort, ni rapide, ni talentueux, je suis un joueur de rue. » La semaine dernière, Xavi raconte à Marca que lorsqu’il était petit, taper dans un ballon contre un mur ou courir des kilomètres en conduisant son ballon à travers la Catalogne ne l’amusait pas. Non, Xavi allait sur la petite place de son quartier et commençait à enchaîner les unes-deux avec les arbres, les poubelles ou même le kiosque à journaux du coin. Sans adversaire, l’important résidait dans le mouvement. Aujourd’hui, le joueur fascine. Milieu défensif ? Relayeur ? Playmaker ? Numéro 6, 8, 10 ? Xavi est un director (version anglaise), un regista (version italienne). Un réalisateur, un metteur en scène, l’homme qui dicte le jeu. Positionné devant un ou deux milieux défensifs, Xavi donne parfois l’impression de posséder une sorte de force Jedi pour faire bouger ses coéquipiers. Si Pirlo sait inventer des actions de but insoupçonnables, Xavi invente le mouvement. Autour de lui, cela grouille. Iniesta, Silva, Fàbregas, Cazorla, Mata, Torres, Jordi Alba, tous viennent se rapprocher de Xavi, écoutent ses ordres et repartent dans un coin. Protégé par le duo Alonso-Busquets, le 8 peut alors aller casser les lignes adverses en s’insérant dans la surface et combler, avec Cesc, l’absence du « 9 » dans le système de Del Bosque. S’il ne se dit pas « particulièrement technique » , Xavi reste un joueur exquis. Certes, il n’a pas le profil de chevalier de Pirlo, mais sa façon si singulière de se tourner sur lui-même ou de déposer les meilleurs milieux au monde à l’aide d’une seule feinte de corps a offert des images gravées dans les têtes de tous les amoureux du football. « Ces quatre ou cinq dernières années, je suis tombé amoureux de Xavi » , racontait Daniele De Rossi avant le début de l’Euro. Placé aux côtés de joueurs comme Van Bommel, Yaya Touré, Busquets, Marcos Senna, Seydou Keita, Mascherano ou encore Xabi Alonso, on ne voit souvent que lui. Il n’est ni plus beau, ni plus fort, mais il garde mieux le ballon. Et dégoûte donc les attaques adverses. Le chef de la meilleure défense du monde
Depuis les éliminatoires de l’Euro 2008, l’Espagne n’a encaissé que 24 buts en 43 matchs de compétition officielle. Soit 0,56 but par match, et aucun en match à élimination directe. Et le tout en jouant systématiquement dans le camp ennemi. S’il faut accorder de l’importance au « système » espagnol, un seul homme y est réellement indispensable : « Au Barça, on m’a dit que si je jouais au milieu, alors je n’avais pas le droit de perdre la balle. Moi, je suis un mec responsable, donc j’ai appris à la garder. Et j’aime ça. » Non, une passe en retrait n’est pas une étape de construction pour une action offensive. Ce n’est pas un mythe : avec le Barça et la Roja, Xavi défend plus qu’il n’attaque. Et quand il s’agit de garder le ballon, Xavi est le plus grand. Non seulement sa conservation de balle est fabuleuse, mais, surtout, Xavi est tellement dévoué au contrôle du jeu qu’il ne verra jamais les passes en retrait comme un mal. Au fil des années, le Barcelonais a épousé la patience exigeante du tiqui-taca et en a fait son identité. Le natif de Terrassa n’a ni la frappe de Pirlo, ni le sens du replacement de Cambiasso et encore moins le physique de Gerrard. Mais il contrôle mieux le jeu que tous les trois réunis. S’il pouvait s’amuser durant 90 minutes à faire tourner le ballon, à base d’une-deux et de combinaisons en triangle, il le ferait. Et tant pis si cela donne « seulement » un petit 1-0 à la fin. Xavi est le socle de l’orchestre de la Roja et du Barça. Une symphonie, forcément, c’est long. Et certains aiment penser que c’est ennuyant. Mais qu’est-ce que c’est puissant… Deux matchs pour l’Histoire Pourtant, cet Euro ne l’a toujours pas vu sortir un match référence. Après Espagne-Croatie, Julio Maldonado n’hésitait pas à affirmer que « si Xavi ne hausse pas son niveau de jeu, l’Espagne peut oublier le titre européen » . Xavi a 32 ans, quatre ans de plus qu’à l’Euro 2008 qui le consacra MVP. Malgré l’euphorie due à cette statistique affirmant que Xavi avait battu tous les records de passes du Championnat d’Europe, personne n’est dupe. Il est facile de remarquer la baisse de régime d’un joueur divin : une passe manquée suffit. Du coup, en Espagne, certains journalistes commencent à se demander si la fidélité infinie de Del Bosque envers le double pivot Alonso-Busquets n’est pas une manière de mieux protéger la méforme du numéro 8. Les autres affirment que Xavi, qui a tout vu et tout gagné, garde ses forces pour le combat final. Deux matchs qui pourraient achever de lui offrir définitivement une place de choix dans le débat du meilleur milieu de terrain de l’histoire du jeu. Cristiano Ronaldo n’aime pas être privé du ballon, Xavi le sait. Par Markus Kaufmann
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