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Watford, l’avènement du paradoxe

Par Maxime Brigand
Watford, l’avènement du paradoxe

Quatre coachs différents dans la saison, un style de jeu loin des idéaux de Championship, le club de la banlieue nord de Londres avait le profil parfait du navire en perdition. Plus de 40 marathons plus tard, les Hornets font tourner les têtes et viennent d'assurer leur promotion en Premier League. Yellow submarine.

S’il fallait définir la Championship en quelques lignes, l’exercice qui touche actuellement à sa fin en serait une parfaite mise en perspective. Une sorte de quintessence de l’imprévisible. L’avénement d’une certaine idée de la gestion d’une entité sportive dans un club où quatre entraîneurs ont traversé la saison dont trois avant le mois de novembre. Watford, la banlieue nord de Londres, et son public si singulier. Près de six mois après la rubrique chamboulement interne, les Hornets ont donc assuré sans trembler sportivement leur ticket pour la prochaine saison de Premier League la semaine dernière par une victoire contre Brighton (2-0). Le fruit d’un travail de fond porté par Ginno Pozzo, propriétaire du club et fils de celui de l’Udinese. Une famille qui a installé un système à trois têtes entre Grenade, l’Italie et Londres depuis 2012 comme une sorte de laboratoire pour tester des joueurs, comme cette saison à Watford avec le buteur nigérian Odion Ighalo et la révélation Matej Vydra. Équation à une inconnue, jusqu’ici le club anglais, qui rejoint donc à son tour la première division de son pays. Le triomphe d’une certaine gestion.

Le futur a parlé

Août dernier. Dans la salle de presse des Hornets, la tension est à son maximum. Depuis quelques jours, la fronde des supporters et joueurs s’est formée et semble prête à faire sauter la tête de l’entraîneur italien Giuseppe Sannino, un an après son arrivée au club. Un camouflet en interne dont le paroxysme sera atteint lors d’un déplacement à Rotherham le 19 août. Après avoir inscrit son but, l’ailier Lloyd Dyer explose de colère et pointe son coach. Sannino est placé face à ses méthodes, jugées militaires, et sera licencié la semaine suivante. Sur son CV, une sortie mythique face aux journalistes : « Je ne comprends pas les gens ici. Ils préfèrent avoir un chef qui reste assis sur son banc calmement ou un chef qui a du cœur, une grosse paire de couilles et une grande gueule ? Le futur parlera et vous verrez. »

Deux entraîneurs, plus de quarante matchs et une accession validée plus tard, le futur a parlé. Si Óscar García n’a tenu qu’une rencontre à cause de sa mauvaise santé, si Billy McKinley, nommé dans la précipitation, a dirigé Watford seulement huit jours, Slavisa Jokanović aura été tout au long de la saison le commandant tant attendu depuis le mandat de Gianfranco Zola. Lui aussi ancien joueur de Chelsea, le Serbe a ramené de la sérénité et du calme dans un club qui avait affiché dès le début de saison son ambition de retrouver la Premier League pour la troisième fois de son histoire, huit ans après l’avoir quittée. Mission accomplie.

« La Premier League est plus adaptée à notre style de jeu »

En une saison, Watford sera donc passé du ridicule à l’esthétisme parfait. Une équipe qui joue au football avec une identité de jeu bien définie : faire vivre le ballon au sol avec un maximum de passes tout en offrant du spectacle, au style anglais affirmé, basé sur un milieu de terrain maître du système Jokanović. Un ovni dans une Championship où le top 8 cru 2015 s’est articulé autour d’un football puissant basé sur l’impact physique, à l’exception de Bournemouth. Cette donnée est sûrement la plus intéressante pour comprendre la saison des Hornets. Les chiffres parlent : face aux équipes du grand huit, Watford n’a engrangé que 13 points, le plus faible total de l’histoire. En comparaison, Middlesbrough en a pris 26. Ces difficultés face au sommet ont été compensées par une aisance face au reste des équipes du championnat (2,4 points de moyenne).

Pour expliquer ce paradoxe, le milieu offensif Almen Abdi expliquait récemment que le « style de la Premier League était plus adapté au jeu de (s)on équipe. On aime jouer au ballon, le faire vivre, le garder au sol. En Championship, c’est très souvent compliqué » . Un style ambitieux qui sera mis à l’épreuve l’année prochaine, dans un championnat où, à chaque fois que Watford s’y est aventuré, le club a terminé bon dernier. Reste que l’arrivée du fils Pozzo à la tête du club il y a quatre ans a transfiguré le visage de la gestion. Un système qui a permis l’émergence en attaque d’Ighalo, prêté par l’Udinese et buteur à 17 reprises en 18 apparitions sur la seconde partie de saison, l’explosion d’Adlène Guedioura au milieu et l’apport d’expérience de Matthew Connoly, promu avec déjà trois clubs différents depuis 2011 (QPR, Reading et Cardiff). Une fusion explosive portée par le talent de Troy Deeney devant, l’homme aux vingt buts par saison depuis trois ans. Aujourd’hui, c’est Elton John qui rit sous ses lunettes. In Hornets we trust.

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Par Maxime Brigand

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