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Villar, le dinosaure du football espagnol

Par Robin Delorme, à Madrid
Villar, le dinosaure du football espagnol

Aux commandes de la Fédération espagnole depuis 1988, Ángel María Villar a pris la relève par intérim de Michel Platini à la tête de l'UEFA. Une promotion qui ne saurait faire oublier les multiples affaires qui suivent son sillage. Portrait d'un dinosaure qui pèse.

De l’autre côté des Pyrénées, le 14 juillet en touche une sans faire bouger l’autre. Loin des festivités nationales de l’Hexagone, l’Espagne entame cette journée sans fanfaronnade. Au siège de la Real Federacion Español de Futbol (RFEF), l’assemblée générale est même à l’ordre du jour. Suite au traditionnel tirage au sort du calendrier de l’actuelle Liga, l’omnipotent président de l’organisme prend la parole. Dans une longue tirade entrecoupée de silence, il conclut très solennellement par un « beaucoup me l’ont demandé, et je vais le faire : je me présente à ma réélection » . En soi, Ángel María Villar met fin à un secret de polichinelle. Aux commandes de la Fédération espagnole depuis 1988, il enchaîne son sixième mandat. Et, sûrement, son septième à partir de janvier 2016. Plus que le faux suspense qui entoure son prochain plébiscite, la nouvelle de la mise à l’écart de Michel Platini de son poste de président de l’UEFA jette le trouble dans son futur. Car, vice-président de l’institution européenne, le señor Villar s’en est vu offrir les rênes depuis cette semaine. À la vue des nombreuses casseroles qui le précèdent, il boxe bien dans la même cour que Sepp Blatter and co.

Une agression sur Cruijff, une amitié avec Del Bosque

Bien avant d’endosser son costume de dirigeant, le natif de Bilbao épouse une carrière de joueur. « Depuis la fenêtre de ma chambre, je pouvais voir San Mamés et sa pelouse. Toute ma jeunesse s’est déroulée autour de ce terrain » , raconte-t-il pour expliquer son attachement aux Leones. Outre deux prêts dans de modestes clubs basques, son parcours se résume à une idylle avec l’Athletic de 1971 à 1981. Plus que ses 22 sélections avec la Roja ou sa Coupe du Generalisimo de 1973, sa carrière se résume bien malgré elle à une agression envers Johan Cruijff, comme le raconte l’édition du 27 mars 1974 du Mundo Deportivo : « Le Hollandais a été victime d’un coup de poing de Villar lors d’un moment de tension des Basques. Ce dernier est pourtant venu, au coup de sifflet final, s’excuser très correctement auprès de l’as du Barça. » Pourtant, son grand fait de gloire reste toujours d’actualité. Ainsi, en 1978, il monte l’Association des footballeurs espagnols en compagnie, entre autres, de Vicente del Bosque et de Quini. Une organisation qui, toujours aujourd’hui, peut compter sur son soutien pour contrer la Ligue et le Conseil des Sports.

Retraité des prés à l’orée des années 80, il ne quitte pas le monde du football pour autant. Sitôt ses crampons rangés, il prend même les commandes de la ligue de football du Pays basque. Un poste qui lui ouvre les portes de la RFEF, via son comité de direction, et une voie royale pour ses dents longues et aiguisées. Dès 1988, soit un an après la création de l’AFE, il brigue la présidence de la Fédération. Les prévisions annoncent une large victoire de son concurrent, Eduardo Herrera, qui doit pourtant s’incliner, à la surprise générale, après le dépouillement. La faute à un désistement de dernière minute du candidat Manuel Meler et au report des votes qui en découle. S’ouvre alors un règne sans partage sur la plus grande institution du ballon rond outre-Pyrénées. Réélu à six reprises, il trône seul sur la RFEF, à l’instar de João Havelange ou de Sepp Blatter à la FIFA. Une suprématie qui s’explique par la réussite sportive de l’Espagne depuis sa prise en main – que ce soit avec la Roja ou les différentes Rojitas -, mais aussi par un système sclérosé ne laissant aucune place à l’opposition.

Villar : « Je ne vais pas parler, car je n’ai rien à dire »

Au grand regret du señor Villar, quelques « cadavres » se dégagent de cet océan d’opacité, le plus problématique restant celui d’une supposée corruption dans l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Comme l’a révélé l’enquête « Qatargate » de France Football, les fédérations espagnole et qatarie s’entendent, dès 2008, pour se soutenir mutuellement : à l’Espagne, en compagnie du Portugal, la Coupe du monde 2018, et au Qatar celle de 2022. Dans ce petit arrangement entre amis, Villar va même jusqu’à se ridiculiser un jour avant la désignation : « Ceux que j’aime le plus, ce sont mes camarades du comité exécutif. Nous avons été critiqués, mais je veux dire que la FIFA est propre, honnête, elle travaille pour le football et le monde. » Une saillie qui, aujourd’hui, prête à sourire, mais qui ne suffit à convaincre les suffrages, qui lui préfèrent la Russie. Qu’importe, puisque son nom apparaît dans les différentes enquêtes ouvertes, que ce soit par la FIFA, le FBI ou la justice suisse. Lui décline tous les appels à témoigner. Porque ? « Je ne vais pas parler, car je n’ai rien à dire. » Les conférences de presse vont tourner court au siège de l’UEFA.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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