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Une Roma défensive n’arrête pas le Bayern

Par Markus Kaufmann
Une Roma défensive n’arrête pas le Bayern

Malgré la rigueur d'un système bien plus conservateur – sans Pjanić, ni Totti, ni Gervinho – la Roma de Garcia n'a pu arrêter l'ardeur des idées offensives du Bayern. Appliqués, raffinés et jamais à court de solutions, les hommes de Guardiola obtiennent un résultat logique.

B. MunichAS Rome (20)

F. Ribéry (37′), M. Götze (65′) pour Bayern Munich

Si Rome est éternelle, il semble que le 7-1 a tout de même laissé des traces importantes sur la confiance de Rudi Garcia en ses idées de jeu. Après la défaite subie contre le Napoli de Benítez ce week-end (2-0), Rudi Garcia « ne nous avait jamais parlé comme ça » , ont confié certains joueurs romanistes aux médias italiens. Trois jours plus tard, le Mister français change ses plans et la Gazzetta dello Sport parle de « mutation génétique » . Un milieu à trois Keita-De Rossi-Nainggolan derrière une attaque Florenzi-Destro-Iturbe. En face, Guardiola dit se méfier de « la fierté romaine » , cette « question d’honneur et d’amour » , mais se permet tout de même de laisser Robben sur le banc : le trio d’attaque est formé par Ribéry-Lewandowski-Götze.

Une Roma limitée par son système, le Bayern habituel

On joue la 38e minute lorsqu’Alaba s’élance côté gauche et passe derrière la défense romaine. C’est la première fois du match que les Romains sont placés aussi haut : l’Autrichien accélère, lève la tête et sert idéalement Ribéry en retrait, qui glisse une passe du plat du pied au poteau rentrant. 1-0 : une seule inattention romaine aura suffi pour céder face à la vitesse munichoise. Furieuse au coup d’envoi, la Roma était pourtant partie pour défendre haut et récupérer vite, et avait d’ailleurs obtenu son premier corner dès la première minute. Mais l’orgueil des Romains n’aura pas duré assez longtemps pour emballer le match, montrant ensuite un visage plus passif – et plus réaliste, aussi. En clair, la Roma ne presse que lorsque Benatia et Boateng se retrouvent très bas, et attend ensuite les offensives munichoises avec son trio de récupérateurs. L’Allianz Arena assiste à un match calme, rythmé par ses chants et la circulation de balle du triangle Benatia-Alonso-Boateng plutôt que par des occasions franches. Si la Roma propose moins de bons pieds que d’habitude, le dispositif est clair : une énorme densité axiale, des contres menés sur les côtés en deux ou trois touches de balle maximum, et un Florenzi hyperactif à la récupération et précis pour lancer Destro dans la profondeur. À la 10e minute, ce dernier obtient un coup franc bien placé. À la 19e, il est lancé vers la surface, mais tente un dribble trop compliqué et tombe. Et c’est tout.

Pendant ce temps-là, les passes appuyées d’Alonso sont un délice, tout comme les déplacements de Lewandowski dans la surface, toujours disponible malgré le dispositif romain, et enfin les insertions d’Alaba à gauche et Lahm à droite, qui limitent les latéraux romains à des dégagements précipités. Le Bayern joue toujours plus haut, et lorsque Bernat arme une frappe à la 18e, les Munichois font tourner le ballon à cinq dans la surface romaine. Parfois, le pressing d’Iturbe semble pouvoir piéger le Bayern, mais il y a toujours deux pieds en mouvement pour venir aider les centraux allemands. À la 25e, c’est par le jeu long que la Roma se montre dangereuse : Nainggolan se lance, prend de vitesse l’arrière-garde munichoise, tente de dribbler Neuer et s’écroule dans la surface. L’arbitre ne bronche pas, et il a raison. Les frappes pleuvent sur les cages de Skorupski : Lahm par deux fois de loin, Alaba sur coup franc, et Lewandowski (contré par son garde du corps de la soirée, Yanga-Mbiwa), et enfin Ribéry pour le premier but. La fin de la mi-temps voit les Romains se faire étouffer par les récupérations rapides des hommes de Guardiola, qui prend le temps d’aller parler avec ses mains aux pieds d’Alonso, sur le bord du terrain.

Pjanić entre trop tard, le Bayern fait tourner

À la reprise, Ashley Cole prend la place d’Holebas à gauche. Après tout, l’ex de Chelsea et d’Arsenal a de l’expérience et des pieds éduqués, et Garcia se dit certainement qu’il pourra faire respirer les siens. Mais le Bayern revient avec l’intention de marquer un deuxième but. À la 52e, une action magnifique aboutit sur une tête d’Alaba qui passe juste au-dessus de la barre. En tribunes, Bastian Schweinsteiger rigole en se prenant la tête, alors qu’Oliver Kahn semble dubitatif. Ou admiratif, qui sait. À l’heure de jeu, Florenzi – touché à la cheville en première période sur un déplacement anodin – cède sa place à Pjanić. Une minute plus tard, Pjanić construit le premier triangle romain de la soirée avec Keita et De Rossi, puis lance Destro, mais Lahm revient à temps. Comme un symbole, Pjanić se retrouve quelques secondes plus tard dans sa surface pour dégager un ballon brûlant : oui, à quoi bon mettre en jeu des bons pieds si c’est pour dégager des ballons ? À la 63e, alors que le Bayern est en train de concevoir son action, une verticalisation magnifique trouve Lewandowski, collé à la dernière ligne romaine. Le Polonais s’enfonce dans la profondeur et centre fort devant le but pour Götze, qui double la mise. 2-0.

La Roma répond immédiatement par une bonne passe en profondeur vers Destro, qui donne à Iturbe, mais Neuer intervient. Désespérée, elle se remet à courir après le ballon, mais avec moins de conviction. Malgré les changements (Shaqiri pour Alonso à la 72e, Gervinho pour Iturbe à la 74e, Rode pour Alaba à la 81e) et les tentatives de Gervinho, la fin du match ne subit pas un changement de configuration majeur. La Roma essaye de projeter ses latéraux, mais les superbes déplacements de Shaqiri l’obligent à revenir. Quand une talonnade de Cole crée un décalage pour Gervinho, qui lui-même se glisse dans un espace à l’aide d’un double contact, Neuer s’interpose. Sur le rebond, le boulet de canon d’un Nainggolan plein de rage ne suffit pas pour tromper le portier allemand (84e). Finalement, la verticalité insolente de Lahm et Alaba et la disponibilité de Lewandowski dans tous les recoins de la surface romaine auront peu à peu détruit les espoirs de la couverture du milieu à trois romain, qui aura réussi à défendre sérieusement l’axe et les côtés, mais n’aura jamais pu proposer du jeu dans cette configuration. Pour l’honneur, Garcia a accepté de jouer le nul pour ne pas trop perdre. Peccato.

Les notes du match Bayern/Roma

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