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Un sale coup de Mou ?

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Un sale coup de Mou ?

Madrid se croyait aussi brillant que le Barça. Avant de se faire châtier comme rarement. Et si c'était ce qu'avait, en fait, recherché Mourinho ?

Le ton est calme, posé. Presque suspect. « Je ne suis pas du tout humilié, a déclaré José Mourinho juste après la ratatouille soignée prise par son Real face au Barça (0-5). Ce n’est pas une de ces défaites qui laissent un mauvais goût dans la bouche parce que nous ne méritions pas de perdre, ou parce que l’arbitre a été mauvais, ou parce que la balle a frappé le poteau. Une équipe a joué aussi bien qu’elle le pouvait et l’autre a mal joué. Ce sont une victoire et une défaite dignes, ce qui rend tout ça facile à digérer » . Si, si, vous avez bien lu : facile à digérer. Et bien entendu, c’est là qu’on tique un peu. Car quiconque connaît le technicien portugais sait que le fatalisme ne fait pas partie de sa philosophie. Si ce gagneur hors norme affiche une telle placidité juste après s’être fait coller une manita au cul, c’est que ça pue un peu l’embrouille. Jamais pourtant l’une de ses équipes n’avait encaissé pareille dérouillée (jamais pire que 0-3). Alors quoi ?

Résigné le Mou ?

Le Real Madrid a abordé le Clasico la fleur au fusil. Pourtant, le bruit avait couru que pour l’occasion, chez ce Barça qui joue comme sa section handball en faisant tourner la gonfle à l’infini, la Maison Blanche allait se priver de Mesut Özil au profit d’un Lassana Diarra taillé dans le granit. Objectif clair de la manœuvre : muscler la récupération, mettre quelques brins au cercle des poètes disparus et faire glisser lentement mais sûrement les Blaugranas sur un terrain nettement moins confortable que leur Camp Nou douillet, celui de la castagne. Et puis Mourinho a renoncé, laissé son créateur allemand, pour le résultat désastreux que le monde entier a vu. Privés de ballon, isolés les uns des autres dès la récupération et sur les talons à chaque vague catalane, avec une défense en perpétuel déséquilibre, mal protégée, si mal protégée par son duo de milieux récupérateurs Xabi Alonso-Khedira, sans cesse battus par la triplette de l’entrejeu adverse. Résultat, Sergio Ramos et ses trois potos ont systématiquement été aspirés vers le porteur du ballon pour mieux se faire planter dans le dos par un David Villa pourtant pas toujours heureux dans ses appels. Et le plus intriguant dans l’affaire, c’est que Mourinho n’a jamais semblé exhorter ses troupes à la révolte. Résigné ? Au contraire : conforté…

Madrid doit faire son deuil

Car la ficelle est trop grosse pour qu’on puisse la gober telle quelle. S’il y a un entraîneur sur la planète foot qui sait comment jouer le Barça, c’est bien Mourinho. Allez, la défaite, passe encore car après tout, on parle quand même de la meilleure équipe du monde en face. Mais une avoinée, comme ça, sans broncher ? Et du coup, on se demande : et si le Mou avait voulu faire une démonstration par l’absurde ? Celle qui consisterait à montrer, in situ, qu’on ne doit pas aller défier les Barcelonais talent contre talent mais bel et bien avec d’autres vertus. Qui appellent à une manière de renoncement chez ce Real qui se rêve aussi esthète que son pire ennemi mais qui doit se faire une raison : non, les Castillans ne peuvent pas jouer le même football que les Catalans. Évidemment, on pourrait arguer que jusqu’à ce naufrage, les Merengues évoluaient dans les mêmes sphères que le nouveau leader de la Liga. Un trompe-l’œil en vérité. Car il faut arrêter de se raconter des fables : la Liga est désormais une déclinaison par le (très) haut du championnat d’Ecosse. Soit une compétition qui ne se joue qu’à deux, avec une ribambelle de sparring-partners, pour deux seuls vrais rendez-vous dans la saison domestique. Le Clasico, quelque chose du Old Firm. On exagère ? A peine, car avec la pénurie qui frappe le reste de la péninsule quand les deux gros semblent plus forts que jamais, plus moyen pour des Valence, La Corogne, Villarreal ou Séville de matcher le tandem infernal comme cela pouvait être le cas dans la première moitié des années 2000. Fini aussi les putain de chausse-trappes que représentaient les voyages à Bilbao, Majorque, San Sebastian. S’attendre donc à ce que le Real reste désormais dans la roue du Barça. Jusqu’à la revanche.

Le coup de la RFA 1954

Parce que quelque chose nous dit que si Mourinho a “sacrifié” ce game 1, c’est pour mieux préparer le retour à Bernabeu qui devrait être, lui, décisif pour le titre. Un plan à l’allemande d’une certaine manière, modèle RFA 1954. Quand la Nationalmannschaft avait bazardé (3-8) son rendez-vous en poule face aux invincibles Hongrois, avec une idée vicieuse : monter ensuite en régime pour mieux retrouver Puskas et ses potes, forts cette fois de toutes les billes sur les funambules Magyars et les rincer aux forceps (3-2). « J’espère que cela n’affecte pas les joueurs psychologiquement. Je leur ai dit exactement cela. Le Championnat n’est pas fini aujourd’hui. Qui sait si nous n’allons pas revenir dans ce stade encore une fois cette saison ? L’année dernière, j’ai perdu ici avec l’Inter et quelques mois plus tard, nous sommes revenus nous qualifier pour la finale de la Ligue des champions. Et eux sont restés à la maison regarder le match à la télévision » . En clair : le championnat commence maintenant. Et d’ici le Superfight II (le 17 avril prochain), le mercato sera passé par là. Et surtout, au vu de l’implacable démonstration de lundi, Mourinho pourra préparer l’affaire avec un discours, aussi bien aux joueurs, qu’aux dirigeants et aux socios, qui devrait ressembler à quelque chose dans ce goût-là : “Bon, on a vu ce que ça donnait quand on voulait jouer à la baballe avec eux. Alors pour gagner, on va le jouer à ma façon”. Traduire : plus de chatouilles, plus de papouilles, du concret. C’était évident à Chelsea (aucun passé) et à l’Inter (passé bestial). Moins à Madrid. Ce lundi 29 novembre, le Real a compris. Et ce n’est pas forcément bon signe pour le Barça…

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

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