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Un poisson nommé Vargas

Par Alexandre Pauwels
Un poisson nommé Vargas

La seule satisfaction de la fin de saison pourrie de la Fiorentina, c’est sans doute le retour d’un semblant de Juan Manuel Vargas. Car l’année de l’ailier péruvien est une véritable telenovela. Surpoids, picole, histoires de cul, méforme... Il y a comme un truc étrange au sortir d’une superbe Copa America avec le Pérou. Pourtant, El Loco a bien débuté la saison en tribune. Jusqu’à la renaissance à l’aurée 2012. Une spécialité à Florence, même en temps de crise.

16 juillet 2011. Quart de finale de Copa America, le Pérou joue la Colombie, et fait la course en tête lors des prolongations. Coup de tonnerre à la 112ème, lorsque Juan Manuel Vargas élimine d’une lulu surpuissante les Colombiens (2-0 au final). La Rojiblanca est en demie, son capitaine rayonne. A peine une semaine plus tard, le Pérou est sorti par l’Uruguay (0-2), et Juan Manuel Vargas est exclu après un vilain coup de coude. Le joueur est néanmoins érigé en héros du peuple. Et comme d’hab, il rentre à Florence sous le regard de gros clubs européens. Car avant d’entamer une quatrième saison pour la Viola, l’ailier-latéral-attaquant est au centre des discussions. Comme chaque été depuis sa révélation dans la cité des Médicis.

Un décès et le bordel

Mais une nouvelle fois, Vargas reste. Malgré la saison décevante de son club (9ème), il ne quitte pas le navire pour tenter de blinder un palmarès toujours vierge. Et si l’on s’attend à ce que le Loco flambe sous l’impulsion d’une compétition réussie, c’est bien le contraire qui s’est déroulée depuis. Déjà, il rentre épuisé et blessé de sa Copa, qu’il a par ailleurs disputée sur une jambe. Le 3 septembre, le joueur perd son grand-père. Un élément à prendre en compte, surtout lorsque l’on sait que c’est le papi qui l’a élevé, et que Vargas est très branché famille. Il faut sûrement y voir le point de départ d’une saison qui va partir en couille. Déprimé depuis la tribune, il voit son équipe réaliser un bon début de championnat. De son côté, il force un peu trop sur la mal-bouffe, puisqu’il se pointe sous le nez de Mihajlovic avec 10 kilos de trop sur la balance. Tout gros, tout rond, Vargas fait de la merde sur le terrain. Manière d’oublier ses soucis, il se met quelques pintes dans la face le soir. Seulement en tant que star, les habitants le reconnaissent titubant dans certains coins de Florence une fois la nuit venue.

Mihaj se fâche tout rouge et le sanctionne avant un déplacement à Cesena, début octobre dernier : « Il n’a pas été convoqué, et si j’avais su qu’il était debout jusqu’à l’aube aussi avant le match contre la Lazio, je l’aurais exclu également. J’ai besoin du vrai Vargas, pas de son frère » . Pas cool. Reste que le joueur s’en cogne un peu. A l’occasion d’un retour pour un match de la sélection, on le voit s’amuser avec ses partenaires, baisser le froc de Farfan devant les caméras télé. Il en profite également pour livrer un avis singulier sur sa suspension : « Oui, j’ai pris un peu de poids, mais ça c’est mon problème. Pour l’exclusion du groupe contre Cesena, je ne l’explique pas. Je n’ai jamais su pourquoi je n’avais pas été convoqué » . Bon. Sa situation inquiète. Et lorsqu’il provoque un scandale en larguant la mère de ses trois gosses et en étant suspecté d’entretenir une relation avec la playmate Tilsa Lozano, les choses se gâtent encore. L’image est écornée, y compris à la maison. En Italie, il fait banquette. L’issue paraît évidente, Vargas se prépare à être vendu au mercato hivernal sur demande express de Mihajlovic. Mais là encore, coup du destin (ou pas, vu les résultats), le coach serbe se fait virer. C’est Delio Rossi qui est chargé de sauver ce qu’il reste d’une saison pourrie.

Delio ce héros

Le technicien italien montre dès sa prise de fonction une volonté de réhabiliter le voyou. « Le branleur » ; comme le décrit Sandro Mencucci, administrateur délégué de la Viola. Mais comme Florence, Delio se souvient d’un mec superactif sur son aile, d’un pied gauche précis et puissant, de buts en lucarne. Sûr qu’à trouver un ivrogne échoué sur le banc tel un habitué de PMU, Rossi a dû se demander si c’était bien le même gars. Pareil lorsqu’il l’aligne pour la première fois sur un terrain. Vargas n’avance pas un caramel et ne tient pas le coup physiquement, lui l’ancien métronome. Alors le coach trouve la solution : le temps. Pendant deux mois, El Loco va se retrouver sur le banc, en tant que remplaçant de Manuel Pasqual. A priori, une humiliation. Mais dans l’ombre, Delio Rossi le fait bosser. La mission est simple, lui faire perdre du poids, manière de lui redonner une allure pro. Et quand c’est fait, lâcher le fauve sur la pelouse.

Mission réussie depuis le mois de mars. Il distille une flopée de caviars, deux contre le Genoa, et s’il n’a pas encore marqué, Vargas est par exemple le seul Florentin à avoir livré une prestation satisfaisante contre la Juventus lors de la déroute de la Viola (0-5). Avec onze Vargas, la Fiorentina aurait peut-être fait mieux. Toujours est-il que ce bon vieux Manuel se rappelle au bon souvenir de chacun. Et suscite de nouveau l’intérêt. De Liverpool (qu’il avait martyrisé en Ligue des Champions il y a de ça deux saisons, ndlr), d’Arsenal, du Zenith. Mais Delio Rossi a prévenu : l’année prochaine, il veut encore compter sur son Péruvien. Le fait qu’il l’ait aidé à retrouver son football a instauré un climat de confiance, que Vargas n’avait pas retrouvé depuis Prandelli. Or, ce Vargas marche à l’amour. Qu’il a retrouvé aussi en dehors des terrains, en se recollant avec sa femme. Ça à l’air con, mais c’est important, qu’on vous dit. Après tout, on se sent toujours mieux en famille.

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Par Alexandre Pauwels

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