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Tunisie-Algérie, lointains voisins de palier

Par Farouk Abdou
Tunisie-Algérie, lointains voisins de palier

La Tunisie et l’Algérie se retrouvent aujourd’hui au stade de Franceville pour leur 22e confrontation en match officiel. La rivalité s’est peu à peu étiolée entre deux pays qui ne se sont croisés que trois fois pour des rencontres à enjeu sur les trente dernières années. Deux pays qui, sur le plan sportif, ont eu beaucoup plus d’occasions de se frictionner avec le Maroc et l’Égypte. Retour sur les moments qui ont marqué les confrontations Aigles de Carthage-Fennecs.

1958-1962, la Tunisie premier camp de base de l’équipe du FLN

C’est en avril 1958 que les premiers « pros » algériens du championnat de France rallient la ville de Tunis pour former l’équipe-symbole de la lutte pour l’indépendance. La Tunisie (indépendante depuis mars 1956) accueille et affronte la sélection du FLN au complet à cinq reprises. Par solidarité avec la cause de son voisin, mais aussi pour préparer ses premières participations aux compétitions internationales : les Jeux panarabes de 1957 à Beyrouth, et les qualifications pour les Jeux olympiques 1960. L’ancien international tunisien Béji Abdou se souvient des rencontres contre Mekhloufi, Zitouni et consorts : « J’ai joué contre eux deux fois, on a pris deux valises(1-5 le 3 mai 1958, 0-8 le 3 octobre 1959). C’étaient des pros, Mekhloufi et Bouchouk étaient au-dessus du lot. Notre sélection était jeune, même à Beyrouth (pour les Jeux panarabes)on n’avait pas joué d’équipe aussi forte. » Finalement, ces matchs ont été bénéfiques pour les deux camps : la sélection du FLN pour brandir son identité aux yeux du monde, la Tunisie pour apprendre et s’affirmer, quelques années après la création de sa sélection.

1977, Dahleb contre Dhiab

L’Afrique ne pouvait avoir qu’un seul représentant à la Coupe du monde 1978. La Tunisie et l’Algérie s’affrontent au second tour préliminaire (en match aller-retour). Les Verts, coachés par Rachid Mekhloufi, ont galéré pour se débarrasser de la Libye au tour précédent (1-0, 0-0) alors que la bande de Tarak Dhiab a échappé de justesse aux griffes du Maroc (1-1, 1-1) après une séance de tirs au but légendaire. Les Aigles de Carthage remportent la première manche à domicile (2-0) et résisteront farouchement au match retour (1-1) malgré les assauts répétés de l’Algérie sous l’impulsion du joueur du PSG Mustapha Dahleb. Son ancien coéquipier Omar Batrouni s’était confié au journal Echourouk sur les circonstances de cet échec : « Dahleb avait joué un match avec le Paris Saint-Germain un jour plus tôt, il était éreinté. Il n’aurait pas dû être aligné vu les solutions qu’il y avait sur le banc. La Tunisie a fermé tous les espaces après notre but et c’était fini pour nous. » Les Tunisiens se qualifient et décrochent leur ticket pour l’Argentine quelques mois plus tard, en dominant l’Égypte et le Nigeria au tour final. En battant le Mexique (3-1) à Rosario, le 2 juin 1978, Dhiab, Témime, Agrebi et consorts glanent la première victoire d’un pays africain dans l’histoire de la Coupe du monde.

1985, Madjer et Menad envoient l’Algérie au Mexique

Encore un barrage aller-retour, mais cette fois-ci pour la cerise sur le gâteau. Après avoir éliminé trois adversaires chacun, Tunisiens et Algériens se retrouvent au dernier tour des qualifications pour le Mondial 1986. La génération dorée d’El Khadhra ne laisse rien au hasard : 4-1 à Tunis au match aller, 3-0 à Alger au match retour. L’attaquant du FC Porto, Rabah Madjer, et l’ancien buteur du Nîmes Olympique, Djamel Menad, inscrivent 5 des 7 buts sur l’ensemble des deux matchs et permettent à l’Algérie d’être la première sélection africaine à jouer deux Coupes du Monde consécutives. Malheureusement, les Fennecs ne rééditeront pas leurs exploits de 1982 et se contenteront d’un petit point en trois matchs.

2013, l’éclair de Youssef Msakni

De retour au pays des vuvuzélas, l’Algérie voulait profiter de cette CAN pour poursuivre sa mue sous la direction de Vahid Halilhodžić. L’équipe de guerriers de 2010, courageuse mais sans poids offensif, a vécu, l’objectif est désormais de proposer plus de jeu. Le choc de la première journée du groupe D face à la Tunisie constitue un test décisif pour la ligne d’attaque Kadir-Feghouli-Slimani. Les Aigles de Carthage, qui perdent Issam Jemaa sur blessure dès le premier quart d’heure, optent pour une stratégie minimaliste : laisser la balle à l’adversaire, bloc bas resserré dans l’axe, et attendre que Saber Khalifa et Youssef Msakni, le génial dribbleur parti s’enterrer au Qatar, plantent quelques banderilles. Ce pragmatisme s’avèrera être un choix payant : l’Algérie, qui aura dominé sans se créer énormément d’occasions ni profiter des espaces sur les côtés, se fait peur à trois reprises sur deux incursions de Msakni et un face-à-face raté dans les grandes largeurs par l’attaquant tunisien de Lokeren Hamdi Harbaoui. La quatrième sera fatale, à la 91e minute : sur un ballon gratté par les milieux tunisiens, Msakni hérite de la balle aux 25 mètres, enrhume Lemmouchia et enroule une frappe splendide du droit dans la lucarne de Raïs M’Bolhi. Au micro de beIN Sports, Halilhodžić évoquera le péno refusé à Feghouli, la tête de Slimani sur la barre, mais regrettera surtout de ne pas avoir assez surveillé le feu follet tunisien : « À la mi-temps, j’ai dit à mes joueurs de faire attention au numéro 7(Msakni)qui pourrait faire la différence. C’est de la naïveté de notre part, mais c’est surtout ma faute. »

La victoire des joueurs de Sami Trabelsi sera sans lendemain : étrillée par la Côte d’Ivoire (3-0) et incapable de battre le Togo (1-1), la Tunisie passe à la trappe avec l’Algérie, cancre du groupe D avec deux défaites et un match nul contre les Éléphants. Quatre ans plus tard, Msakni est toujours au Qatar, et montre toujours son talent avec une extrême parcimonie. En attendant un second hold-up ?

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Par Farouk Abdou

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