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« Tout le peuple juventino a apporté sa contribution à cette promotion »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
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Buffon, Del Piero, Nedvěd, Trezeguet ou encore Camoranesi restèrent au chevet de la Juve en Serie B. Ce fut aussi le cas d'autres joueurs tel Alessandro Birindelli, fidèle arrière droit qui revient sur cette saison si particulière dix ans jour pour jour après le premier match face à Rimini.

Comment s’est passé le premier jour de la mise au vert ? La situation était surréaliste. Ceux qui étaient restés voulaient aussi donner de la voix pour aider le club à conserver ce qu’il avait obtenu sur le terrain. Nous n’étions pas encore résignés à l’idée de descendre, il n’y avait jusqu’alors que des rumeurs, le verdict est tombé seulement quelques jours plus tard.

Les anciens ont-il fait un genre de pacte ?Ne pas s’en aller était déjà un geste très significatif, il n’y avait pas besoin de grands discours avec ce groupe, un regard et quelques mots suffisaient pour se comprendre. On a eu également la chance d’avoir ces jeunes qui ont apporté leur contribution, tels Marchisio, Giovinco ou De Ceglie. On devait affronter un championnat difficile, très long, rien ne disait que la Juve pouvait l’emporter facilement.

Disons que notre objectif intermédiaire était d’être avec les premiers à la pause hivernale.

Quel fut l’apport de Didier Deschamps ?On ne pouvait pas avoir un meilleur entraîneur que lui dans cette situation, c’est quelqu’un de très réfléchi, qui fait bien vivre le groupe et responsabilise énormément. Il a parlé au groupe historique, nous disant que tout seul, il ne pouvait pas faire grand-chose, qu’il fallait rester unis dans les difficultés, que l’équipe serait compétitive, sinon il serait le premier à s’en aller.

Réussissiez-vous à suivre l’actualité judiciaire ?On a mis ça de côté, on devait se concentrer sur l’entraînement, le championnat, la préparation. Le club nous payait pour jouer au football et pas pour faire les avocats. D’ailleurs, il y a eu trop d’avocats qui ont voulu s’exprimer et cela a créé trop de confusion.

La pénalité sera finalement de neuf points, mais vous démarrez le championnat à -17…On ne regardait pas le classement, il fallait affronter match après match et réduire l’écart le plus rapidement possible. Disons que notre objectif intermédiaire était d’être avec les premiers à la pause hivernale.

Comment étiez-vous accueillis en déplacement ?Plutôt que de la haine, on a trouvé un grand amour. Les Juventini de tous les recoins de l’Italie sont venus nous apporter leur affection et ça nous a donné un vrai coup de main pour affronter des déplacements dans des stades parfois vieillots.

J’ai été aussi très marqué par le déplacement à Crotone, il y avait des gens partout, sur les murs, aux fenêtres des immeubles, de l’hôpital. De ce point de vue, c’était très beau à vivre.

Les arbitres réussissaient-ils à vous arbitrer sereinement après toute cette histoire ?Il n’y a rien eu de particulier, je n’ai pas le souvenir de grosse polémique, ils ont été corrects. En revanche, le vrai problème était d’affronter des adversaires qui faisaient tous le match de leur vie. Ce n’était que des finales. Tout le monde voulait se mettre en valeur et bien figurer face à la Juve.

C’est là que la fameuse « mentalité Juve » fait la différence ? Quand vous maintenez ce groupe solide qui garantit la continuité avec les autres nouveaux qui font partie de cette famille, tout devient plus simple pour trouver le bon amalgame. Et effectivement, nous nous sommes rapidement adaptés à ce championnat.

Quels souvenirs conserverez-vous de cette saison-là ?La première journée contre Rimini, il faisait très chaud, on a énormément souffert, il y a eu cette incompréhension entre Boumsong et Kovač qui permet à Ricchiuti d’égaliser (1-1 score final, ndlr). J’ai été aussi très marqué par le déplacement à Crotone, il y avait des gens partout, sur les murs, aux fenêtres des immeubles, de l’hôpital. De ce point de vue, c’était très beau à vivre. Tout le peuple juventino a participé à cette promotion.


Du 22 décembre au 15 février, il y avait eu une mini-crise avec une victoire en cinq matchs.On savait qu’il y aurait un contrecoup physiologique après l’énorme dépense d’énergie mentale et de stress. C’est une période où il y a eu aussi beaucoup de blessures. Tout est arrivé en même temps, mais on a su se reprendre.

Avec Balzaretti et Buffon, vous avez été le joueur le plus utilisé.Je m’étais pété le genou deux ans plus tôt, la seconde année de Capello, je l’ai vécue à l’écart. Ce championnat était aussi un test important pour moi, je redevenais un joueur de foot. J’ai retrouvé l’envie, l’enthousiasme et surtout la condition physique.

Selon moi, nos dirigeants savaient mieux entretenir certains rapports, car ils étaient fort probablement les meilleurs.

On parle souvent des grands joueurs qui sont restés, d’autres moins connus ont également fait ce choix, quelqu’un vous a-t-il agréablement surpris ?Cristiano Zanetti ! Il était en fin de contrat à l’Inter et venait chez nous pour conquérir quelques trophées à la Juve. Il pouvait très bien s’en aller, il a renoncé à mille offres, comme quoi, l’amitié prévaut encore parfois sur l’argent.

Le retour en Serie A a été fêté à Arezzo, Conte en était l’entraîneur…Ce jour-là, il était un peu moins juventino que d’habitude (rires). Notre victoire 5-1 signifiait pratiquement la relégation de son équipe donc non, il n’a pas participé aux festivités si c’est cela que vous voulez savoir.

Beaucoup d’éléments nouveaux sont sortis dans le cadre de l’affaire Calciopoli, quel est votre sentiment dix ans après ?Rien n’a changé, les erreurs arbitrales existent toujours, même quand la Juve n’est pas la favorite. Selon moi, nos dirigeants savaient mieux entretenir certains rapports, car ils étaient fort probablement les meilleurs. Les autres étaient en difficulté, quand quelqu’un dépense et ne gagne jamais, ça le gêne. Comment ça s’est passé, à cause de qui, etc. Je ne veux pas en parler, mais nous, joueurs, savons le travail quotidien et les sacrifices faits pour obtenir ces victoires dont on nous a privés. Ce que dit le tribunal m’intéresse peu, ces deux scudetti m’appartiennent.

J’ai dit à mes jeunes de faire attention à ce que les médecins leur proposaient.

Vous n’avez jamais perdu votre sang-froid ?Bien sûr, après le scandale, on se demandait pourquoi le club prenait des décisions parfois maladroites. Petit à petit, on a compris comment fonctionne le système, la façon dont sont évaluées certaines situations, qu’il n’y a pas grand-chose à faire, que les décisions étaient déjà prises à l’avance. Il faut s’en faire une raison et se concentrer sur le travail.
Aujourd’hui, vous entraînez les jeunes de l’Empoli, vous arrive-t-il de leur faire part de cette expérience ?Souvent, car les expériences négatives sont les plus utiles. Pas plus tard qu’hier, j’étais avec mon fils qui évolue avec les U18 de Pise, on parlait de dopage, de médicaments. J’ai moi-même subi un procès pour l’usage de substances dopantes, alors que rien de tout ça n’était vrai (la Juve a effectivement était acquittée pour les accusations de dopage, tandis que celles d’abus de médicaments a débouché sur la prescription, ndlr). Reste que j’ai subi tout ça, je leur ai donc bien dit de faire gaffe à ce que les médecins leur proposaient.

« Certains pensaient venir chez nous comme au supermarché  »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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