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Top 100 : les entraîneurs (25-21)

Par la rédaction de So Foot
Top 100 : les entraîneurs (25-21)

Qu'il soit tacticien, meneur d'hommes, diplomate ou fou à lier ; en costard, en survet', moutachu ou mal rasé ; qu'il ait la clope au bec ou la touillette sur le bout de la langue ; qu'il fut un grand joueur ou un immense tocard ; qu'il soit belge ou même nantais, l'entraîneur sera toujours un peu sur le banc des accusés, le premier fusible à sauter en cas de panne. Mais c'est aussi de lui que vient la lumière, la vraie. La preuve, avec 100 illuminés.

25. Artur Jorge

Samson tirait sa force de ses cheveux, Artur Jorge de sa légendaire moustache. Avec elle, il a presque tout gagné. De 1985 à 1994, il a remporté trois fois le championnat portugais, une Coupe du Portugal et une Coupe des clubs champions avec le FC Porto avant de faire les beaux jours du PSG où il rafle une Coupe de France et surtout le championnat en 1993-94. S’il reste à ce jour le dernier entraîneur à avoir remporté la L1 avec Paris – pour pas très longtemps en principe -, la capitale ne porte pas le Portugais dans son cœur. Pour cause, son PSG n’était pas assez spectaculaire et ambitieux pour bien des supporters – le comble pour un ancien attaquant -, les mêmes qui lui reprochaient de faire aveuglément confiance à Raï alors que celui-ci éprouvait de grandes difficultés à s’adapter au jeu gaulois. Au final, ce dernier finira par devenir l’icône du Parc. Bref, Artur Jorge est de ceux dont le travail n’a pas forcément été reconnu à sa juste valeur par le grand public. Il a connu des échecs, certes, avec le Matra Racing et la sélection portugaise, mais méritait sans doute meilleur traitement. Sa sale dégaine l’a sans aucun doute desservi. On est effet loin de José Mourinho dont l’image est travaillée jusqu’au moindre détail. Non, Artur Jorge, c’est avant tout « un grand intellectuel et un tacticien hors pair. Il est très cultivé et passe des heures à lire toute sorte de livres, à apprendre. Avec lui, on peut parler de tout. Mais c’est quelqu’un de très discret » , dira Pinto da Costa. Un peu trop pour figurer plus haut dans ce classement.

24. Nereo Rocco

Nereo Rocco est une figure du Calcio. Le coach a traîné sa dégaine – feutre vissé sur la tronche en toute circonstance – et une philosophie de jeu de la fin des années 40 au milieu des seventies. Sa philosophie ? Le catenaccio, ce système ultra-défensif que l’on associe généralement à la grande Inter d’Helenio Herrera. C’est en réalité Rocco qui l’a introduit dans la Botte, pour le rendre célèbre. Avec ses 1-3-3-3 ou 1-4-4-1, il mènera la petite Triestina à la deuxième place du championnat en 1948, puis le tout aussi modeste Padoue à la troisième position dix ans plus tard. D’où sa réplique spontanée après qu’un journaliste lui avait lancé « que le meilleur gagne » : « Espérons que non ! » Parce que Rocco se faisait un plaisir d’emmerder les gros. El paròn – le patron – deviendra finalement célèbre au Milan, avec lequel il remportera pas moins de 10 titres, dont deux championnats et les deux premières Ligue des champions de l’histoire du club.

23. Guy Roux

Bien avant Mourinho, Guy Roux a prouvé que l’on pouvait à la fois avoir été un joueur modeste et mener une grande carrière d’entraîneur. Pas vraiment grand joueur d’échec (il n’a utilisé que deux systèmes de jeu en 45 ans carrière : 4-3-3 jusqu’en 2000, 4-2-3-1 ensuite), le natif de Colmar est en revanche un exceptionnel autodidacte. Une leçon à montrer dans toutes les entreprises pour faire gober la pilule des « échelons à gravir » . Voilà un type qui a pris son club en Promotion d’Honneur pour l’emmener en quart de finale de Ligue des champions 35 ans plus tard. Et qui a pas mal fait pour l’amitié franco-polonaise, il faut bien le dire.

22. Carlos Bilardo

En matière de football, l’Argentine a toujours été découpée en deux. Outre la rivalité entre Boca et River, les deux colosses locaux, le pays se débat toujours entre deux idéologies diamétralement opposées : le menotisme et le bilardisme. Si Menotti prêche un football romantique et philosophe comme personne sur le ballon, Bilardo est le parangon du football cynique. Médecin de profession, El Narigon Bilardo a toujours eu un seul leitmotiv : gagner peu importe la manière. Accusé de donner des bouteilles de somnifère aux joueurs brésiliens lors du quart de finale du Mondial italien ( 1990) et d’asperger d’ammoniaque les vestiaires de Boca Juniors du temps où son América Cali disputait la finale de la Copa Libertadores, Bilardo est certes un tricheur, mais c’est avant tout l’un des personnages les plus appréciés du football argentin. Complètement cinglé, ses anecdotes croustillantes font déjà partie de la légende du football argentin. L’homme qui avait juré qu’il irait lui-même branler ses joueurs s’ils lui assuraient de remporter un match est surtout plus humaniste qu’on ne le croit. Bilardo a toujours fait des équipes avec ce qu’il avait, à savoir Maradona et les autres. Conscient que le seul talent du Pibe de Oro ne suffirait pas, Bilardo décide de mettre en place, dès sa prise de fonction de l’Albiceleste, une assise ultradéfensive qui, paradoxalement, permettra à son astre de briller comme jamais en sélection. Son dispositif tactique révolutionnaire en 86, un 3-5-2, manque cruellement d’animation, mais permet au football argentin de vivre des moments épiques. Le courage et les cojones d’abord. Le talent ensuite. Autrement dit, tout le contraire de Menotti. La méthode Bilardo fonctionne avec tous les types de joueurs, qu’ils soient bons ou mauvais. Celle de Menotti, plus élitiste, demande une quantité importante de footballeurs de talent pour lui donner vie. Menotti a toujours été le Francis Cabrel du ballon. Pour lui, le football, « c’était mieux avant » . Bilardo, au contraire, a toujours vécu avec son temps et inspiré tactiquement des sélections comme la Roumanie, la Bulgarie ou encore le Nigeria. Du football pratique pour tous. Si les petites équipes n’existent plus en football, c’est en partie à lui qu’on le doit.

21. Malcolm Allison

Manchester City n’a pas attendu Roberto Mancini, Carlos Tévez ou Mario Balotelli pour dîner à la même table que Liverpool, United ou Arsenal. Bien avant le portefeuille sans fond du propriétaire émirati Sheikh Mansour ben Zayed Al Nahyan, les quartiers bleu ciel de Manchester ont connu Malcolm Allison. À son arrivée en 1965, le club citizen est une entreprise sportive déclinante, enfoncée en milieu de tableau de deuxième division. Après son départ en 1973, l’armoire à trophées recense un championnat d’Angleterre, une Coupe de la League et une C2. Même s’il y connaît ses plus belles années en tant qu’adjoint de Joe Mercer, Allison est directement à l’origine de cette épopée. Son secret ? Des méthodes d’entraînement révolutionnaires et un sens tactique à nul autre pareil sur l’île et pour l’époque. Il est par exemple le premier à se soucier de l’alimentation des joueurs, à leur faire passer une batterie de tests physiques et à importer des exercices d’entraînement inédits en Angleterre. Résultat : les joueurs vomissent à chaque séance, mais finissent par devenir des athlètes. Et ne peuvent qu’adhérer : « Ma femme m’a toujours dit : « Tu aimes Malcolm Allison plus que tu m’aimes. » , a un jour déclaré la légende skyblue Mike Summerbee. Comment pouvais-je la contredire ? Nous allions au but en trois passes. Nos attaquants étaient toujours en mouvement, notre football était simple et rapide. » Car derrière, celui qui a importé le style continental au Royaume-Uni, fondé quelques années avant le désormais célèbre centre de formation de West Ham ou fait de City la meilleure équipe d’Angleterre en trois ans, il y a « Big Mal » . Un hédoniste flamboyant, soucieux de ses hommes et de vivre – un peu trop – pleinement sa vie, depuis ce jour de 1958 où une tuberculose a mis fin à ses rêves de footeux. Un homme qui interdit la bière à ses joueurs, mais autorise le champagne : « Une bonne boisson pour un verre propre. » Un homme qui avant d’être sur un banc, a été tour à tour ferrailleur, vendeur de voitures, proprio de boîte de nuit à Soho, spécialiste des écrits de Churchill. Un homme qui a piqué la femme de Roger Moore et refusé une offre de la Juventus à cause du chihuahua d’une strip-teaseuse hongroise de Turin. Un homme qui s’est fait virer de Crystal Palace en 76 pour avoir convié et déniaisé l’actrice X Fiona Richmond dans la baignoire des vestiaires un soir d’entraînement, entouré de ses joueurs. Un homme qui n’entrait jamais dans un stade habillé autrement qu’avec un caban en laine d’alpagas, un borsalino couleur feutre sur la tête et muni d’un cigare cubain. Un homme qui finira seul, alcoolique et fauché dans une clinique spécialisée. Un homme qui décèdera le 14 octobre 2010 à l’âge de 83 ans et que la presse qualifiera alors de « tout premier playboy du foot anglais » . Un homme dont José Mourinho a un jour dit qu’il était sa principale source d’inspiration.

À lire : La suite du top 100 des entraîneurs

Le PSG dévore le BK Häcken et rejoint l’OL en demies

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