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Top 100 : Les entraîneurs (30-26)

par la rédaction So Foot
Top 100 : Les entraîneurs (30-26)

Qu'il soit tacticien, meneur d'hommes, diplomate ou fou à lier ; en costard, en survet', moutachu ou mal rasé ; qu'il ait la clope au bec ou la touillette sur le bout de la langue ; qu'il fut un grand joueur ou un immense tocard ; qu'il soit belge ou même nantais, l'entraîneur sera toujours un peu sur le banc des accusés, le premier fusible à sauter en cas de panne. Mais c'est aussi de lui que vient la lumière, la vraie. La preuve, avec 100 illuminés.

30. Hassan Shehata

Du temps où il était joueur, l’attaquant du Zamalek était surnommé « Le Professeur » , ou encore « L’Empereur » . En Égypte, pays des Pyramides, Hassan Shehata aspirait logiquement à atteindre une grandeur digne des Pharaons. Mais pour cela, il a fallu attendre le XXIe siècle. Shehata récupère l’équipe juste avant la CAN à domicile. Malgré la présence de fortes individualités dans le football égyptien à ce moment-là (Essam Al Hadary, Wael Gomaa, Ahmed Hassan, Mohamed Aboutrika…), Hassan Shehata réussit à construire une équipe incroyable, où aucune tête ne dépasse. Mido a voulu faire le fou ? Le voilà qui s’excusera après la finale de 2008. Dépositaire d’un football patient, fait de passes et de repasses avec le coup d’accélérateur au bon moment qui fait but, cette équipe des Pharaons était tout simplement injouable de 2006 à 2010. Le temps d’aller chercher trois couronnes continentales, portant son nombre de titres à sept. Mais n’allez pas demander au Professeur d’aller se qualifier pour la Coupe du monde : il déteste travailler pendant les vacances scolaires.

29. Stephen Keshi

« C’est un peu difficile quand on est un coach africain, certaines fédérations pensent vous donner le boulot comme si c’était une faveur. » Ne pas se méprendre. Lorsqu’il déclare cela le 10 février 2013, Stephen Keshi n’est pas en train de nous taper une grosse déprime. Au contraire. Il vient tout simplement de devenir le deuxième être humain à remporter la Coupe d’Afrique des nations en tant que joueur et en temps que sélectionneur, et (surtout ?) le premier entraîneur noir à décrocher la breloque continentale depuis 1992. Dix éditions de disette. Autant dire que Stephen connaît bien la thématique, lui qui a qualifié le Togo pour sa première Coupe du monde, celle de 2006, avant de se faire remplacer par Otto Pfister. Un Allemand pour aller en Allemagne, oui, la Fédération togolaise est capable d’avoir ce genre de raisonnement. À l’époque, il s’était embrouillé avec Adebayor (qui l’avait alors accusé d’avoir voulu devenir son agent…), mais qui ne s’embrouille pas avec Adebayor ? Retenant la leçon, le « Big Boss » est donc parti en Afrique du Sud, début janvier, en laissant sur le quai de la gare des pointures nigérianes du type Odemwingie, Martins, Utaka et Taïwo. Pendant que le Cameroun regardait le tournoi à la télé, que la Côte d’Ivoire jouait encore les éjaculateurs précoces, et que le Togo se ridiculisait une fois de plus, Stephen Keshi a réglé les problèmes d’ego et s’est imposé au bout. « L’Afrique, c’est chic » , ça donne quoi en verlan ? L’Afrique, c’est Keshi.

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28. Guus Hiddink

« Hey, Guus ! Tu connais Minguus ? » C’est Hiddink qui a définitivement installé le PSV Eindhoven aux côtés de l’Ajax et du Feyenoord. Champion néerlandais dès sa première saison en tant que coach en 1987 ! Puis en 1988, 1989, 2003 et 2005, 2006… Aux Pays-Bas, c’est total respect, surtout depuis 1988 et la victoire en C1 contre le Benfica (0-0, 6 tab à 5). OK, son PSV n’a pas gagné un seul match lors de ses 5 rencontres en quarts, demies et finale. Et alors ? Seule la victoire est belle quand on vient du Sud-Est des Pays-Bas, chez les bouseux ( « Boers » ), là où on se fout royalement du style esthétique de l’axe footballistique Amsterdam-Utrecht. Et toc ! Et puis parmi les merveilleux Oranje de l’Euro 88 se nichait une belle colonie de joueurs de son PSV (R. Koeman, Vannenburg, Van Breukelen, etc.) C’est au PSV (1987-90 puis 2002-06) que Guus a imposé sa griffe perso, ce style carré du Sud-Est, commun jusqu’à aujourd’hui à toutes ses équipes : athlétique, discipliné, tactique, mais aussi technique et offensif. Le profil Hiddink, c’est du costaud mais pas maladroit (Koeman, Gerets), du teigneux un peu vicelard mais avec du ballon (Cocu, Van Bommel) et enfin avec un zeste de fantaisie (Romário, Park, Farfán, Archavine plus tard en Russie). Hiddink a aussi un faible pour les hommes forts. En Corée, il s’appuiera sur les solides Hong Myung-bo (capitaine), Seol et Ahn. En Australie, les tough men Cahill, Kewell et Viduka seront ses relais. Lors de sa courte pige à Chelsea, en 2009, il se repose sur ses tauliers Terry, Lampard, Ballack, Drogba. Guus n’aime pas les tièdes… Normal pour un meneur d’hommes hors pair, spécialiste efficace des missions courtes. Il a mis 18 mois à bâtir la Corée du Sud quatrième au Mondial 2002. En 2005, il a bousillé les fuseaux horaires par avion en partageant son temps entre le PSV et la sélection australienne qu’il a qualifiée pour le Mondial 2006, sortie de peu en 8es contre l’Italie. Avec les Blues, l’intérimaire de luxe a failli faire tomber le grand Barça en le neutralisant en demies de C1 (0-0, 1-1 et ce but d’Iniesta à la 93e !). Chelsea remportera une belle FA Cup 2009. Guus a mené la Russie en demies de l’Euro 2008, battue par la future Invincible Armada espagnole (0-3), après avoir joliment dézingué son pays en quarts (3-1 ap), des Oranje qu’il avait brillamment élevé dix ans plus tôt en demies du Mondial 98. C’est d’ailleurs avec les Pays-Bas qu’il avait imposé sa liberté de pensée en rompant avec le sacro-saint 4-3-3 pour son 4-4-2 : une hérésie chez les Tulipes ! Des échecs jalonneront sa carrière, bien sûr : Fenerbahçe (1990-91), FC Valence (1991-94), Real Madrid (1998-99, une Coupe intercontinentale quand même !) et avec la Russie, non qualifiée au Mondial 2010 et avec la Turquie, non qualifiée à l’Euro 2012. À 66 ans, le grand regret pour ce biker, polyglotte et humaniste qui, aujourd’hui, drive l’Anji de Eto’o, c’est d’avoir dû refuser la mort dans l’âme la sélection anglaise en 2007. C’était LE job dont il rêvait, mais une offre qu’il a déclinée de peur de voir les tabloïds saloper sa vie privée… Mais la grande classe du bonhomme, c’est comment il a fait briller Eindhoven en Ligue des champions dans les années 2000 en subissant comme tout le foot hollandais le pillage dégueu de ses meilleurs joueurs (Van Bommel, Park, Lee, Bouma, etc.). Guus ne se plaignait pas, préférant s’adapter : « C’est très frustrant car chaque année, ou presque, il faut pratiquement rebâtir une autre équipe. Mais il faut savoir l’accepter, car les Pays-Bas restent un petit pays avec un petit championnat. En tout cas, ça permet aussi de rester jeune. » Avec Antonetti et consorts, notre L1, elle, préfère jouer les pleureuses…

27. Carlo Ancelotti

« Je vais vous dire ce que je pense : les entraîneurs italiens sont les meilleurs du monde. Nous avons bien plus de qualités que n’importe quel autre entraîneur étranger. Moi, j’ai tout appris de Sacchi, ou presque. Sacchi était un inventeur du football, en avance sur son temps et sur ses adversaires. J’aimerais moi aussi trouver des formules aussi brillantes tactiquement, mais aujourd’hui c’est différent, on a moins le temps, et encore moins le droit à l’erreur. Le Milan de Sacchi était un monstre tactique qui se reposait sur un système de jeu établi plus que sur la qualité des joueurs. Au Milan, mon équipe en revanche avait une grosse assise technique et des joueurs vraiment très talentueux, alors je me basais avant tout sur ce génie-là. Mon équipe milanaise avait été construite d’une telle manière et avec tellement de joueurs, que beaucoup de mes éléments ne jouaient pas dans leur véritable position au départ. Pirlo, par exemple, était un meneur de jeu que j’ai fait reculer sur le terrain pour les besoins de mon système.(Il réfléchit.)Un entraîneur doit avoir la capacité de construire un système de jeu en fonction des meilleures caractéristiques de ses joueurs, et non l’inverse. Moi, j’ai commencé à utiliser le système en arbre de Noël (4-3-2-1) à l’époque où j’avais Rui Costa et Rivaldo. Pour ne laisser aucun des deux sur le banc de touche. C’est le système qui me permettait d’avoir la meilleure stabilité du bloc équipe aussi bien sur les phases offensives que défensives. Avec Parme j’ai joué en 4-4-2, avec la Juventus j’ai joué avec trois défenseurs centraux de métier, et au Milan j’ai adapté mon système en fonction des trequartista (meneurs de jeu) pour « valoriser » au maximum les points forts des joueurs à ma disposition. Je ne suis prisonnier d’aucun système. Quelque part, le meilleur système défensif est effectivement le 4-4-2, mais dans les phases offensives, ça ne me convainc pas vraiment. Avec le 4-3-2-1, il y a plus de lignes de jeu, du coup le terrain est plus facilement balayé par les joueurs. Et c’est plus difficile à défendre pour l’adversaire. Quand tu joues avec deux « trequartisti », tu crées des gros soucis à l’équipe d’en face. Si tu joues en 4-3-3, tu donnes une meilleure lecture de jeu à tes adversaires, tu leur fournis des repères dans l’espace dont ils peuvent ensuite profiter pour contre-attaquer. C’est un système trop prévisible si tu n’as pas des joueurs déséquilibrants pour le mettre en place. Sans les joueurs, l’entraîneur ne serait rien, à tous les niveaux. Et je ne l’oublie pas. Ni tactiquement ni humainement. Je ne suis pas un petit chef, je me considère comme un membre du groupe. Penser que je suis au-dessus ou différent des joueurs serait une grave erreur. Pour qu’une équipe fonctionne, il faut qu’il y ait une harmonie totale entre l’entraîneur et les joueurs. Pour faire passer un message ou une philosophie de jeu, il faut des longs dialogues et des discussions franches. Je connaissais des entraîneurs qui imposaient leur point de vue de manière autoritaire : « Tu fais ça parce que je te le dis et basta ! » Ce n’est pas moi. Si je vois par exemple qu’un de mes entraînements est mal compris ou ne stimule pas mes joueurs, je ne vais pas insister, j’en change et puis c’est tout. » Ces propos sont issus d’une interview publiée dans le SoFoot n°63. À l’époque, Carlo Ancelotti était l’entraîneur du Milan AC. Aujourd’hui, il est au PSG. Autant dire qu’il a encore dû apprendre des choses du métier. Et donner quelques leçons.

26. Léo Beenhakker

Une image… L’Ajax joue à la maison. L’Ajax est menée 3-1 par Twente en ce glauque après-midi de novembre 1980. Alors Johan Cruijff se lève brusquement au milieu des supporters. Regard décidé, il descend les travées du stade de Meer, se fait ouvrir la grille qui mène au terrain. Là, il se dirige vers le banc de l’Ajax, apostrophe calmement le coach ajacide Léo Beenhakker. Puis il s’assoit à côté de lui, lui explique les changements tactiques à adopter, puis réorganise, debout, du geste et de la voix les Rouge et Blanc ! Amsterdam l’emporte finalement 5-3 sous les yeux de Beenhakker médusé et squeezé par Johan… Benhakker, c’est 29 équipes entraînées entre 1965 et 2011. Des sélections nationales, d’abord. Les Pays-Bas (en 1985-86 et en Coupe du monde 1990 : pas terrible), celle d’Arabie saoudite (1993-94 : un huitième perdu contre la Suède 3-1, pas mal), celle de Trinidad & Tobago (une qualif surprise et une Coupe du monde 2006 plutôt sympa) et celle de Pologne (en 2006-09, dont l’Euro 2008, le premier disputé par ce pays). Les clubs, maintenant. Dans le désordre, c’est plus marrant : le Real Madrid (en 1986-89 et en 1992), l’Ajax (1979-81 et 1989-91), les Grasshoppers Zürich, Club América, Istanbulspor AS, Feyenoord, Go Ahead Eagles, BV Veendam, SC Cambuur, FC Volendam, Saragosse, Chivas de Guadalajara, Vitesse Arnhem, De Graafschap, Ujpest FC… Son palmarès est un peu mince. Champion des Pays-Bas avec Ajax (1980 et 1990) et Feyenoord (1990). Trois Ligas avec le Real (1987-88-89). C’était pas dur : avec la Quinta del Buitre, ça roulait tout seul. Son style ? Euh… Sa méthode ? Euh… Ses options tactiques ? Euh… Mais qu’est-ce qu’il fout là, alors ? Ben, il a fait une longue carrière, il est natif de Rotterdam, il fume le cigare et dans sa vie, il a fait beaucoup de sauts de puce entre les Pays-Bas et le reste du monde. Prenez Valérie Damidot : elle change un peu le papier peint, elle sourit toujours un peu, les gens sont un peu contents, Valérie dit au revoir à la caméra et fonce ensuite réarranger un peu une autre maison. Beenhakker, c’est pareil. Elle est pas belle la vie, bande de jaloux ?

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