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Top 10 : j’ai conservé ma Coupe d’Europe

Par Mathieu Faure
Top 10 : j’ai conservé ma Coupe d’Europe

Ce soir, le FC Séville peut conserver sa Ligue Europa. Et, mine de rien, conserver son titre européen en football, c'est tout sauf une habitude. Surtout depuis vingt ans. À vrai dire, seule une dizaine d'équipes ont réussi à conserver leur titre depuis 1956, toutes compétitions confondues. C'est dire à quel point les Andalous sont au pied d'une folie. D'autant qu'ils sont déjà coutumiers du fait.

1 – Real Madrid (1956-1960)

Un exploit sans précédent. Qui restera sans doute unique dans l’histoire de la Coupe d’Europe. Par quatre fois, le Real Madrid de Gento va conserver la coupe aux grandes oreilles. Quatre fois. Sacré pour la première édition en 1956, les Madrilènes vont braquer les quatre éditions suivantes : 1957, 1958, 1959 et 1960, claquant pas moins de 18 buts en cinq finales avec un génie hongrois frôlant le quintal (Puskás), un maître à jouer adepte de la mèche unique qui recouvre le crâne dégarni (Di Stéfano) et un magicien franco-polonais (Kopa). Cinq victoires de rang. C’est un record. On est au-delà de conserver son trophée, on est dans l’OPA pure et dure.

2 – FC Séville (2006-2007)

C’est la dernière fois qu’un club européen a conservé son titre sur la scène continentale. C’était déjà le FC Séville en Coupe UEFA avec son équipe de dingos : Daniel Alves, Luís Fabiano, Jesús Navas, Javier Saviola. Sur le banc, le sémillant Juande Ramos. En 2006, ce sont les Anglais de Middlesbrough qui prennent le bouillon en finale de Coupe UEFA : 4-0. Rebelote la saison suivante, avec quasiment la même équipe, même si la finale est plus disputée face aux collègues de l’Espanyol Barcelone : 2-2, victoire aux tirs au but. Deux victoires de rang, c’est fort. Très fort.

3 – AC Milan (1989-1990)

25 ans que le record dure. 25 piges qu’aucun club européen ne réussit à imiter l’AC Milan de Sacchi, à savoir conserver la coupe aux grandes oreilles. La vraie Coupe d’Europe. 1989 est l’acte I de la folie sacchienne. Le Steaua est explosé en finale en moins de 47 minutes (4-0), alors que le cadavre du Real Madrid – humilié en demi-finale (1-1, 5-0) – est encore chaud. L’AC Milan s’appuie sur des Italiens parfaits (Baresi, Donadoni, Maldini, Ancelotti) et un trio magique : Rijkaard, Van Basten et Gullit. Sacchi est tactiquement impressionnant, mais pas que. « Il faut jouer pour plaire » martèle-t-il. Et pour plaire, il faut durer. Les Italiens remettent le couvert la saison suivante, même si la finale face au Benfica Lisbonne est moins facile : 1-0. Un back to back qui fait aujourd’hui figure d’exploit.

4 – Nottingham Forest (1979-1980)

Un doublé qui porte la marque d’un homme : Brian Clough. Légendaire entraîneur de Forest qui aura eu la chance de scalper d’entrée le tenant du titre Liverpool (2-0, 0-0), avant de se hisser en finale à travers un tableau complètement WTF : AEK Athènes, Grasshoppers Zurich, FC Cologne avant de retrouver Malmö en finale. Un but de Trevor Francis suffit pour ramener la Coupe dans le Nord de l’Angleterre. Une coupe qui va y rester une saison de plus, puisque Forest conserve son titre lors de la cuvée 1980. Comme en 1979, le parcours jusqu’au demi-finale est fou : Oster Växjö, Argeș Pitești et le Dynamo Berlin. Pour accéder en finale, en revanche, il faudra se coltiner l’Ajax. Une formalité. On craint le pire en finale face au Hambourg de Kevin Keegan, qui vient de fumer le Real Madrid en demi-finale (5-1). Pas grave, Clough a tout prévu et s’offre une nouvelle victoire 1-0, victoire qu’il avait anticipée bien avant le match : « Nous sommes détenteurs du titre et nous entendons bien le demeurer. Le challenger, c’est Hambourg, pas nous. D’ailleurs, nous n’avons aucune raison d’être impressionnés par cette équipe. Et si elle compte uniquement sur Keegan, croyez-moi, elle a déjà perdu. » Boum ! Et la déclaration de l’adjoint de Clough, Peter Taylor, avant le match, on en parle ? « Si je devais parier, je miserais volontiers de l’argent sur une victoire 1-0 de Forest. » C’était mieux avant.

5 – Liverpool (1977-1978)

Bill Shankly, l’architecte de Liverpool, n’est plus là, mais son successeur, Bob Paisley, est dans la place. Les Reds veulent enfin marcher sur l’Europe avec le style de jeu qui mélange qualité de passe, mouvement et possession. Vainqueur de la Coupe UEFA 1976, Liverpool vise plus haut et sort le finaliste de l’édition précédente – Saint-Étienne – en quart de finale. Et comme le parcours est plutôt dégagé (Zurich en ½, Mönchengladbach en finale), Liverpool s’adjuge sa première C1 au terme d’une finale maîtrisée (3-1) au cours de laquelle Kevin Keegan signe ses adieux de la plus belle des manières, par une victoire et un Berti Vogts, son garde du corps du jour, à l’agonie. « Le style de Vogts me convient. J’aime les défenseurs qui m’attaquent. On les élimine plus facilement… » , avait lancé le double K avant la rencontre. Vogts provoquera un penalty à la 82e. CQFD. Les Reds conserveront leur titre un an plus tard face au FC Bruges (1-0). C’est le premier doublé d’un club anglais en Europe. En un an, Liverpool a fait sa révolution. Keegan et Smith sont partis, Alan Hansen et Graeme Souness ont débarqué sur les bords de la Mersey. La finale – un remake de la Coupe UEFA 1976 – sera une formalité même si le score ne reflète pas l’écart entre les deux escouades. C’est un but de Dalglish qui offre le titre aux Reds au terme d’une finale bien moisie puisque les Belges n’ont jamais osé. « Désolé, mais pour danser le tango il faut être deux » , conclut Paisley à la fin du match.

6 – Real Madrid (1985-1986)

Même si ce n’est « que » la Coupe UEFA, ce doublé vient récompenser une formidable machine à gagner. C’est la période dorée de la Quinta del Buitre de Butragueño, Pardeza, Sanchis, Michel et Martín Vázquez. Cinq gamins formés au Real et qui vont donner au club cinq titres de champion d’Espagne (1986-1990) et surtout deux Coupes UEFA. Pour la première, la finale se joue surtout dans le dernier carré avec une double confrontation face à l’Inter Milan (0-2, 3-0), car la finale n’est pas très compliquée à aborder face aux Hongrois de Videoton (3-0, 0-1). L’année suivante est un copié-collé, puisque c’est encore l’Inter Milan qui mord la poussière en demi-finale alors que les Italiens s’étaient imposés à l’aller (3-1). Mais à Madrid, le Real sort la tronçonneuse : 5-1 après prolongation et un doublé de Santillana. Pour la dernière marche – qui se jouait à l’époque en match aller-retour – Cologne ne fait pas le poids et s’effondre dès le premier match (5-1, doublé de Valdano). Les Allemands, emmenés par Schumacher, Littbarski, Allofs, prendront leur revanche sur le second match, mais l’écart était déjà creusé (2-0). En deux ans, le Real ramène donc deux C3 à la maison.

7 – Benfica (1961-1962)

C’est la première fois qu’une équipe autre que le Real Madrid remporte la C1. C’est donc un petit événement. Il faut attendre le 23 novembre 1960 pour voir le Real Madrid se faire éliminer d’une Coupe d’Europe. Qui est l’auteur de ce larcin ? Le FC Barcelone. Forcément. On se dit que les Catalans vont aller au bout avec Luis Suárez, Zoltán Czibor et Sándor Kocsis. Surtout que l’autre finaliste, le Benfica, est un illustre inconnu à l’époque. À sa tête, un Hongrois surnommé « le sorcier » . Son blase : Bela Guttmann. En finale à Berne, c’est pourtant les Portugais qui vont l’emporter (3-2), profitant de la faiblesse incroyable du gardien barcelonais Antonio Ramallets (il boxe dans son propre but le ballon du deuxième but avant d’être ébloui par le soleil sur le troisième). Lisbonne remporte la C1 à la surprise générale. La surprise sera donc moins grande, un an plus tard, quand Lisbonne et sa nouvelle perle Eusébio conserveront leur bien en battant le Real Madrid en finale (5-3). Dire que les Espagnols avaient tenté une folie en plaçant Di Stéfano en milieu relayeur pour prendre en contre les Portugais. Mauvaise idée. Benfica fait le doublé et Guttmann prend la direction du Peñarol de Montevideo qui lui offre un pont d’or que Lisbonne lui a toujours refusé. Vexé, il part et maudit le club : « Je m’en vais en vous maudissant. À partir d’aujourd’hui et pendant 100 ans, Benfica ne remportera pas une Coupe d’Europe. » La malédiction tient toujours.

8 – Ajax Amsterdam (1971-1973)

La révolution ajacide. Un triplé en forme de soulèvement sportif. « Tout le monde attaque et tout le monde défend. » C’est le principe de jeu prôné par Rinus Michels, le patron de l’Ajax, et mise en œuvre par un génie du football : Johan Cruijff. Avec cette philosophie, Amsterdam s’offre un formidable triplé. 1971, 1972 et 1973. Les deux derniers titres ayant comme patron technique Stefan Kovács, qui a pris la suite de Michels. Après le Panathainaïkos lors du premier sacre (2-0), c’est l’Inter Milan qui se fait allonger lors de la seconde manche (2-0). Pour la troisième et dernière levée, c’est la Juventus Turin qui va succomber à la folie Ajax (1-0). Un troisième titre qui signifie le chant du cygne pour cette folle génération. Trois ans de règne sur l’Europe où cette équipe aura remporté ses 14 matchs à domicile (34 buts marqués, 3 encaissés). À la fin de la saison, Johan Cruijff va rejoindre le FC Barcelone. La fin de quelque chose à l’Ajax.

9 – Inter Milan (1964-1965)

Deux titres en C1 qui portent la marque du double H : Helenio Herrera, le coach légendaire de l’Inter Milan. Son catenaccio fait mouche sur la scène européenne. Ça, le génial Luis Suárez arraché au FC Barcelone et ses quatre défenseurs mythiques (Burgnich, Picchi, Guarneri et Facchetti). Avec ses latéraux offensifs, l’Inter va se jouer du Real Madrid en finale de l’édition 64. Un Real vieillissant, puisque Di Stéfano et Puskás affichent 38 et 37 piges. Victoire 3-1, sans forcer. Un an plus tard, c’est sur la pelouse gorgée d’eau de Milan que l’Inter va conserver son titre face au Benfica d’Eusébio (1-0). Un match marqué par la boulette du portier portugais Costa Pereira. Sous le déluge, le gardien n’arrive pas à contrôler une frappe banale de Jair. La balle lui passe entres les jambes… Son match ne s’arrête pas là, puisque son nerf sciatique l’oblige à laisser ses copains à l’heure de jeu. L’Inter du double H est au sommet de l’Europe. Deux C1 de suite, ça se fête.

10 – Bayern Munich (1974-1976)

L’Ajax rangé au placard, c’est le Bayern Munich qui prend la suite. Comme les Bataves, les Bavarois vont faire ça par trois : 1974, 1975 et 1976. Pourtant, tout a été compliqué, notamment lors de la première finale – la seule rejouée de l’histoire – puisque la première manche se solde par un match nul après 120 minutes de jeu (le Bayern égalisant à la 120e). Deux jours plus tard, pour la « belle » , les Bavarois s’amusent de l’Atlético Madrid : 4-0. Et de un. Pour le back to back, ça sera Leeds United et ses hooligans au Parc des Princes (2-0). Une finale encore atypique dans une ambiance lourde et pesante. Même les Anglais sont violents sur le pré, puisque Franz Beckenbauer sortira un « c’est l’adversaire le plus méchant que j’aie jamais rencontré » . Et de deux. Et pour la troisième de rang, un classique, les fameux poteaux carrés de Glasgow qui ont, soi-disant, privé Saint-Étienne d’une Coupe d’Europe en 1976. Une finale superbe, d’un très haut niveau, qui vient consacrer la domination allemande sur l’Europe et le monde au milieu des années 70. Comme l’Ajax, le Bayern conserve deux fois son titre. Costaud.

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