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Tirage des Bleus : le jackpot, messieurs-dames !

Par Chérif Ghemmour
Tirage des Bleus : le jackpot, messieurs-dames !

Alea jacta est. La France a tiré la Suisse, tête de série réputée la moins forte, l’Équateur et le Honduras. Pas vraiment le groupe de la mort. Plutôt le groupe E... E comme « échec », « espoir » ou « easy » ?

Échec ?

« Le jackpot, messieurs-dames ! Nous avons gagné le jackpot ! » » On a toujours accablé le bon Gilbert Bribois, coupable le 4 décembre 2009 sur RMC d’avoir trop pavoisé à l’annonce du tirage du Mondial 2010 : France, Mexique, Uruguay et Afrique du Sud. L’Équipe avait réagi pareil ( « Ça, c’est du pot ! » ) et Sofoot.com, de par votre serviteur, avait aussi cédé à l’optimisme. Or, tout le monde sait comment les Bleus ont implosé en Afsud. Et pourtant… Hier soir, à voir les mines réjouies, très satisfaites du tirage (et du pire scénario dont l’Italie a hérité), on a bien senti que la France du foot se serait bien laissée aller à s’écrier encore une fois, unanimement « Nous avons gagné le jackpot ! » D’ailleurs L’Équipe de ce matin a titré avec assurance « Un cadeau à ouvrir » . Mais, chut ! Il ne faut pas provoquer le mauvais sort, ni faire de déclarations manquant de respect aux trois adversaires de la France, au risque de réveiller chez eux des méchantes envies de nous faire payer cette arrogance bien française… Et en effet, il vaut mieux ne pas trop la ramener. Car des tirages dits « favorables » , les Bleus en ont eus, avant le funeste Mondial 2010. En Coupe du monde 2002, avec Sénégal, Danemark et Uruguay, la France avait giclé au premier tour à la dernière place. Quatre ans plus tard en Allemagne, elle avait eu toutes les peines du monde à finir deuxième derrière la Suisse, après avoir sué contre la Corée du Sud et le Togo. Plus globalement, L’Équipe rappelle avec pertinence que depuis l’Euro 2000, lors de toutes ses compétitions internationales (Euro et Coupe du monde), la France ce n’est que 4 victoires sur 18 matchs disputés au premier tour. Voilà la tendance générale et elle ne prête pas à une assurance démesurée… En décalage plus lucide par rapport au reste du groupe France (joueurs et staff), Mathieu Valbuena a bien résumé la situation : « Notre premier adversaire, ce sera peut-être nous. » Et il a raison : on n’a aucune vraies certitudes sur cette équipe de France, capable de couler à pic à Kiev (0-2) et de se révolter au Stade de France (3-0). Comme si jouer « révolté » pouvait tenir lieu d’identité de jeu… On le sait, la vérité sur la valeur de ces Bleus se situe entre ces deux matchs de barrage. Alors, oui, on va rester prudents face à ce groupe qui, a priori, nous poserait d’emblée en tête devant la Suisse et les deux autres (Équateur et Honduras). Car pour la France, plus que pour les autres, il n’existe pas de vérité définitive sur les tirages. Même en 1998, les Bleus n’avaient pas laissé deviner un parcours de futurs champions au sortir d’une poule très moyenne…

Espoir ?

L’exercice de prudence passé, essayons de voir ce qui pourrait dessiner une Coupe du monde réussie des Bleus, en mettant de côté la présentation de leurs trois adversaires (voir sofoot.com d’hier). D’abord, il faut revenir sur la parenthèse infernale vécue par l’équipe de France, hors Euro 2012. Plus que les fantômes de Knysna, c’est une autre chape de plomb qui s’est abattue sur elle. Elle a pesé sur les Bleus à partir du 30 juillet 2011. Ce jour-là, un autre tirage au sort avait placé l’Espagne dans son groupe des qualifs pour ce Mondial 2014. Pendant plus de deux ans, le foot français a donc serré les fesses, sachant qu’on ne pourrait éviter la deuxième place de barragiste avec l’inconnue effrayante de tomber sur un « gros » en novembre 2013, du fait d’un classement Fifa déjà défavorable. En écartant l’Ukraine au Stade de France, les Bleus se sont libérés d’un poids oppressant. Depuis, une autre aventure a commencé… Elle passe par ce Mondial 2014 pour viser ensuite un autre objectif, plus crucial : l’Euro 2016 à la maison. On n’en est pas encore à cet Euro, mais quand on y pense, c’est là, maintenant, aujourd’hui, qu’il faut se réjouir que les Bleus joueront d’abord la Coupe du monde. Histoire d’étirer une présence continue dans les grandes compètes internationales.

Et pour y faire quoi ? Ça, c’est le boulot de Deschamps : il a été reconduit justement jusqu’à l’Euro, jusqu’en juin 2016. Il est le maître du temps, de « son » temps. Lui aussi s’est libéré d’un poids oppressant qui le place désormais dans une nouvelle ère dépourvue du stress des éliminatoires, du fait que la France est qualifiée d’office pour 2016. Avec deux rendez-vous prestigieux à venir, il a la main. Une main d’autant plus ferme que ses Bleus ont réalisé hier ce qu’était le privilège de jouer une Coupe du monde au Brésil, pays du football-roi. Ils joueront même au mythique Maracaña leur troisième match contre l’Équateur. À la fin de la tournée en Amsud de mai dernier (contre l’Uruguay 0-1, puis contre le Brésil 0-3), DD avait vertement fustigé l’attitude de ses joueurs, incapables de se motiver à l’idée de jouer la glorieuse Seleção chez elle… Aujourd’hui, la fascination qu’exerce une Coupe du monde au Brésil, puis un Euro à la maison devrait asseoir un peu plus « l’autorité » de Deschamps : aujourd’hui, chaque Bleu ou Bleu potentiel (Thauvin ? Griezmann ?) sait ce qu’il ratera en cas de manque d’implication. C’est d’ailleurs là que DD est le meilleur : outre sa baraka (encore démontrée hier soir, lors du tirage ?), tout le monde connaît sa capacité d’entraînement vers les grandes aventures. Aux yeux de Deschamps, qui ne jouera pas le jeu s’exclura de lui-même ! On verra peut-être un Samir Nasri cravacher vraiment, au vu de sa situation « en balance » chez les Bleus…

Easy ?

Outre le tirage proprement dit, la feuille de route apparaît aussi « favorable » . Les Bleus commencent le 15 juin, soit trois jours après le match d’ouverture Brésil-Croatie. Dans le foot moderne, trois jours, c’est précieux quand on a des blessés qui ont besoin de temps pour être pile à une grande compète… Pour leurs trois premiers matchs, les Bleus échapperont aussi aux températures caniculaires ou au fort taux d’humidité de certaines villes. Le rayon de déplacement restreint leur évitera même de trop voyager en avion. Enfin, ils joueront à des heures familières pour nous : France-Honduras (le 15 juin) et Suisse-France (le 20) se disputeront à 21 heures, heure française, et Équateur-France (le 25) à 22 heures. C’est presque trop beau… Merci DD ? Depuis le tirage d’hier, le staff peut désormais s’atteler à boucler son calendrier des matchs amicaux. En plus du France – Pays-Bas (5 mars au SDF) et d’un probable Algérie-France en mai-juin, Deschamps prévoit un match contre une équipe sud-américaine au vu des adversaires équatoriens et honduriens. Si Didier Deschamps « vise la première place » , c’est pour atteindre son objectif unique jusqu’à ce jour, les 8es : « D’autres nations ont l’ambition de gagner la Coupe du monde. Nous, notre objectif est de passer le premier tour. » On devine quand même le sous-entendu : les quarts de finale, vu que, c’est bien connu, « sur un match tout peut arriver » . De toute façon, la France ne figure pas parmi les favoris : elle a dès lors tout à gagner.

En finissant premiers de leur groupe E, les Bleus retrouveraient le deuxième du groupe F que la France du foot a déjà désigné : Nigeria ou Bosnie ! Comme si l’Argentine ne pouvait pas échoir aux Bleus. On rappelle que l’Albiceleste, co-favori du Mondial 2002 avec la France, avait giclé au premier tour… Pour parvenir en 8es, il peut suffire de peu : une victoire nette (2-0), un nul et une courte défaite (0-1). Avec 4 points et un contenu comptable favorable, on peut accéder au tour suivant, tout comme à l’Euro, sauf qu’en général les groupes sont plus relevés… On le voit, ce tirage a généré un contexte global parfaitement piégeux, puisque « favorable » à bien des niveaux (groupe E abordable, distances réduites, météo clémente, des 8es a priori « jouables » , un statut d’outsider…). De quoi « endormir » des Bleus dans de beaux rêves de suffisance. Restent les inconnues habituelles, comme les blessés (sans un Ribéry, par exemple) ou les méformes (un Lloris à la rue). Dieu merci, la France n’est pas une habituée des scandales pré-Mondiaux (voir la Squaddra, même si ça lui réussit plutôt pas mal). Enfin, il ne faut jamais perdre de vue l’importance cruciale des longs stages de préparation d’avant-coupes du monde : c’est là qu’une compétition commence à bien se goupiller (France 98) ou alors qu’un groupe qui « vit mal » commence à imploser (France 2010)… Devinez laquelle on souhaite aux Bleus de DD ?

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Par Chérif Ghemmour

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