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Thylacine : « En allant au kebab, t’apprends le foot »

Propos recueillis par Matthieu Rostac
Thylacine : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>En allant au kebab, t&rsquo;apprends le foot<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pour William, tête pensante du projet angevin Thylacine, le football est avant tout quelque chose qui se vit et se partage. De préférence entre potes, au kebab. Ou se chante sur du Seven Nation Army.

Quel est ton rapport au football ?

C’est surtout lors des Coupes du monde, en fait. C’est là où je me passionne d’un coup pour ce sport, un peu comme beaucoup d’entre nous ! (rires) Je viens d’Angers et bon, le SCO n’est pas un truc exemplaire qui ni ne passionne ni ne fait lever les foules. Du coup, je ne suis pas vraiment né dans cette grosse ferveur. Je suis arrivé il y a un an et demi à Paris et là, j’ai découvert ce que c’était de supporter un vrai club comme le PSG, par exemple. Ce qui m’intéresse dans le principe des rencontres internationales – à contrario des rencontres en club – c’est que ça n’est même plus de l’ordre du travail pour le joueur. Il y a une ferveur assez folle et quelque chose d’humain qui se passe. À chaque fois, je me fais mes petits calculs et quand tu comptes le nombre de matchs qu’ils enchaînent en si peu de temps, l’espèce de fatigue qu’ils emmagasinent… C’est un terrain de gladiateurs. Les mecs saignent ? Ils se collent un pansement pour pas sortir du terrain. Ils ne veulent pas sortir. Ils se tuent pour y aller et c’est admirable de voir ça. Le match qui m’a le plus marqué de ce Mondial, c’est Algérie-Allemagne. C’était quand même fou ! J’avais jamais vu des mecs autant donner sur un match. Et puis, voir l’engouement que ça génère sur la population… C’était beau à voir. Les mecs ont dû se reposer pendant trois mois après, ils devaient être complètement claqués !

D’autres moments forts du Mondial ?

Bah oui, un petit match sympa entre le Brésil et l’Allemagne ! (rires) J’étais tranquillement chez moi et là, je regarde une application sur mon portable : 5-0. Je me dis : « Putain, j’ai raté le match ! » En fait, on n’en était qu’à la 30e minute ! J’ai fini au kebab d’à côté. C’est la première fois que j’ai vu un match de foot où tout le monde était mort de rire du début jusqu’à la fin. On devait être une vingtaine dans un petit kebab. Certains disaient : « Non, mais ça se fait pas, faut arrêter ! »

Et donc, tu vas voir tes matchs au kebab ?

Je n’ai pas la télé chez moi et c’est plus agréable de voir les matchs avec les gens du quartier et surtout, le parrain du quartier : celui qui gère le kebab ! Pour moi, le meilleur kebab, c’est pas celui qui a la meilleure bouffe, c’est celui qui a la meilleure télé. Le plus social et amical, qui sort des sièges à tout le monde pour regarder le match confortablement en servant du thé. Il y a vraiment une ambiance différente. Et puis, ça signifie aller à la rencontre de l’autre. C’est ça qui est beau avec le Mondial, ça rapproche les gens. La vie s’arrête pendant un mois, tout le monde ne pense qu’à ça et tu te retrouves à parler foot avec des mecs à qui tu n’aurais jamais parlé normalement. Et puis, les mecs sont beaucoup plus calés que toi sur le sujet. En allant au kebab, t’apprends le foot.

Tu te souviens d’autres Coupes du monde ?

Je n’ai que 22 ans donc la Coupe du monde 98, je me rappelle surtout que l’heure des matchs était déjà un peu trop tardive pour moi ! (rires) Le but était de se faufiler pour voir quand même des bouts de matchs et d’essayer de comprendre pourquoi des pétards pétaient en pleine nuit.

Ça te plairait de jouer dans un stade ?

C’est assez marrant : le SCO m’a proposé d’ouvrir un match en mars prochain. Donc j’ai dit oui, carrément. Il y aura une création visuelle projetée dans le stade, aussi. D’après ce que j’ai compris, ce n’est pas jouer au milieu de la pelouse, c’est plus depuis les tribunes. J’étais assez flatté et étonné de cette proposition. J’ai accepté direct. Il y a le côté fun de jouer pour le club de la ville où tu es né. Tu deviens un petit peu une mascotte, un peu comme les Américains et leurs pom-pom girls. Et puis ça change complètement de ce que je fais d’habitude. Si ça se passe bien, c’est cool et si ça se passe pas si bien, j’aurais un truc cool à raconter à tout le monde ! (rires)

Quelle serait ta recette pour faire un bon hymne de foot ?

Il n’y a pas vraiment de recette magique. Disons qu’il faut quelque chose qui donne envie d’aller de l’avant et un côté martial, en même temps. Une joie martiale, quoi ! C’est un peu ça, le foot : tu te lèves et tu aides ton équipe. C’est comme ça que je le traduirais en musique. Ce qui est drôle, c’est qu’un truc qui n’est pas censé être efficace comme Seven Nation Army des White Stripes se retrouve dans les stades de foot. C’est totalement absurde. Ça revient à chanter une ligne de basse… Mais c’est une belle histoire : un morceau de rock qui n’a rien à voir avec un hymne, on vire ses paroles, on prend quatre notes et on en fait un hymne de foot. Je pense que Jack White doit vivre ça assez bizarrement, en entendant son morceau complètement défiguré par des mecs bourrés dans un bar. D’un autre côté, tu prends l’hymne absolument dégueulasse qu’ils avaient fait pour la Coupe du monde 2014… Une sorte de mélange de samba avec de l’electro punchy. C’était une horreur totale, préconçue de A à Z et faite pour que les gens le chantent. Il n’y avait tellement pas d’âme dans ce morceau que tout le monde a fini par l’oublier. Alors que Seven Nation Army n’était au départ pas taillé pour le foot.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Propos recueillis par Matthieu Rostac

Thylacine sera en concert aux Trans Musicales de Rennes le vendredi 5 décembre
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