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The Free State of Jones

Par Maxime Brigand
The Free State of Jones

Longtemps annoncé comme le futur grand défenseur du Royaume, Phil Jones a vu sa carrière pourrie par les blessures et les chutes. Le voilà de retour au premier plan, dans sa version patron de la défense de Manchester United. Le fil de l’histoire peut maintenant reprendre.

Des cris, partout. Nous sommes le 22 avril 2013. Il ne l’a pas encore annoncé officiellement, mais Sir Alex Ferguson le sait déjà : il s’agit de la dernière fois qu’il pose son Manchester United sur le trône, couronne de champion sur la tête et parure royale autour du cou. Robin van Persie plante un triplé magistral face à Aston Villa, et Manchester United est sacré champion d’Angleterre, dans un stade Old Trafford qui chavire et savoure. Face à la presse, après la rencontre, Sir Alex se contente de remercier l’ensemble de ses éléments. Sont-ce les premières retombées d’un excès de bulles ? Personne ne sait, mais ce soir-là, l’Écossais lâche ceci : « Vous avez vu Jones ce soir. Honnêtement, à ce rythme-là, il peut devenir le meilleur joueur de toute l’histoire du club. » C’était il y a maintenant plus de trois ans.

« Il aime défendre, c’est pour ça que j’aime Phil »

Trois ans, trois entraîneurs, trois approches et une identité qui évolue sans trop savoir encore comment. Manchester United n’a plus grand-chose de ce qu’il était ce soir d’avril 2013. Du onze aligné ce soir-là ne restent que David de Gea, Wayne Rooney, Michael Carrick et donc Phil Jones, des hommes qui sont aujourd’hui les garants du passé, même s’il faut à présent accepter de s’en détacher pour avancer. L’arrivée de José Mourinho à l’été 2016 va dans ce sens, un virage radical, mais le Portugais se tourne depuis plusieurs semaines vers ces cadres du passé justement, histoire de redonner de la confiance et de la stabilité à un groupe en quête de repères. Carrick est redevenu un homme qui compte, Rooney un joueur de foot rythmé, De Gea, lui, n’a pas posé son costume de sauveur indispensable.

Jones ? Il est debout et c’est déjà le plus important. Voilà le condensé de l’histoire diaby-esque d’un homme annoncé depuis ses débuts à Blackburn en 2009 comme le futur John Terry. N’est-ce pas Sam Allardyce, le boss qui l’a lancé en Premier League en mars 2010 contre Chelsea – Jones avait alors échangé son maillot avec JT –, qui l’avait comparé à ses débuts au mythe Duncan Edwards ? Il y a quelques jours, Mourinho, lui, a réussi à prendre du recul : « Je me souviens de lui à ses débuts à Blackburn. C’était un phénomène en Angleterre. Oui, il a un caractère comparable à John Terry, mais je n’aime pas les comparaisons. La chose la plus importante pour un défenseur est de défendre et c’est pour ça que j’aime Phil. Il aime défendre, il veut jouer comme défenseur. C’est le plus important. Là, il vient d’enchaîner les matchs et je ne sais pas depuis combien de temps ça ne lui était pas arrivé. »

L’homme de glace

L’histoire de Phil Jones est donc ainsi faite. Tomber, se relever, retomber et se lever de nouveau. Depuis son arrivée à Manchester United en juillet 2011, l’international anglais (vingt sélections) a couché vingt-huit blessures sur son CV. Si bien que José Mourinho l’a gardé cet été, malgré l’insistance de Stoke, histoire de voir. Seulement pour ça. Des chiffres ? La saison dernière, Jones n’a été vu sur un terrain qu’à une petite dizaine de reprises. La faute à un genou fragile depuis ses débuts et une blessure à la cheville qui s’est gangrenée. Comment ne pas perdre espoir ? « J’ai toujours dit que si j’enchaînais les matchs et que mon physique me laissait enfin tranquille, je serais capable de retrouver le niveau qui était le mien, expliquait le gros costaud récemment. Heureusement, le coach et toutes les personnes qui m’entourent peuvent voir que j’essaye de donner le meilleur pour l’équipe. J’ai vingt-quatre ans et je ne suis plus un jeune joueur. »

Justement, avec les blessures cumulées de Bailly et de Chris Smalling, autre espoir-malade récurrent de Manchester United, le mois dernier, Phil Jones a refait surface après une nouvelle blessure en début de saison. La dernière fois qu’il avait été vu sur un terrain de foot, il participait à la victoire de United face à Swansea, le 2 janvier 2016 (2-1). Il est cette fois revenu onze mois après, au Liberty Stadium, pour un autre succès (3-1). Et depuis qu’il balance de nouveau sa carcasse, Manchester United ne perd plus.

L’ouvrier désosseur

C’est simple : depuis plus d’un mois, Phil Jones n’est pas sorti du onze de Mourinho, à l’exception d’un déplacement européen à Odessa face au Zorya Louhansk (2-0). Celui qui rêvait de devenir comme Chris Samba quand il était adolescent est même évoqué comme un nouvel indispensable logique au système du Portugais. À ses côtés, les noms changent, mais lui reste, même si José Mourinho semble parti pour l’aligner aux côtés de Marcos Rojo, plus à l’aise dans l’axe, en attendant le retour à 100% de Bailly. La victoire à Londres face à Crystal Palace (2-1) cette semaine l’a une nouvelle fois prouvé. Jones est là pour désosser les costauds, relancer propre quand il peut, mais surtout défendre. Défendre avant tout. Phil n’est pas un artiste, c’est un ouvrier de confiance aux outils multiples et le voilà de retour à l’affiche. Jusqu’à quand ? L’histoire est encore longue.

Dans cet article :
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