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Thauvin, atout cœur de l’OM

Par Antoine Donnarieix
Thauvin, atout cœur de l’OM

Ce soir, l'Olympique de Marseille se déplace au Stade des Alpes pour affronter le Grenoble Foot 38. Une rencontre entre le leader de Ligue 1 et un ancien pensionnaire de l'élite, mais surtout un goût particulier pour Florian Thauvin, issu du centre de formation isérois. L'occasion de se renseigner sur la véritable identité de l'éphémère Dogue.

Un enfant pourri gâté, un homme sans valeur, reconnaissance, ni même professionnalisme. Voilà le portrait glauque que beaucoup de personnes ont dressé de Florian Thauvin suite à ses absences répétées à l’entraînement lors de la reprise de la saison 2013/2014 avec le Lille OSC. Premier concerné par cet imbroglio, René Girard reconnaissait sa satisfaction dans le bouclage du dossier sur les ondes de RTL. « C’était un poids dans le vestiaire d’avoir un joueur qui ne souhaite pas rester, c’est toujours gênant et ça a permis à tout le monde de voir qu’il n’y avait pas de favoritisme, que tout le monde est logé à la même enseigne. » Des écarts disciplinaires et une somme de 15 millions d’euros qui écorneront, du moins jusqu’à la preuve de sa réussite à Marseille, l’image du produit grenoblois. Car oui, bien avant de créer la grosse polémique de l’été 2013 sur les enfants rois, le jeune et ambitieux Thauvin débarquait au centre d’entraînement de la Poterne. Repéré au pôle de Châteauroux par l’actuel entraîneur du Grenoble Foot 38, Olivier Saragaglia, le jeune garçon n’était pourtant pas la cible des gros poissons. « D’autres clubs était intéressés par son profil, mais Florian était un garçon assez frêle physiquement, explique Patrick Cordoba, ex-directeur du centre de formation de Grenoble en 2010 et 2011. En France, les gros centres de formation privilégient les garçons athlétiques, et au final, peu de monde misait sur lui parce qu’il avait un retard de croissance. Nous, ce qu’on recherchait, c’étaient des joueurs de football techniques et rapides. C’est pour ça que nous avons pu le recruter. » Exit le FCM Ingré, place aux choses sérieuses.

« L’école, ça ne sert à rien, je me casse ! »

Très vite, Thauvin se fait des amis au sein de l’externat Notre-Dame, un collège sport-étude du centre-ville permettant aux jeunes pousses du GF38 de ne pas lâcher prise avec le monde réel. Mais à vrai dire, le gamin sait déjà où il veut aller. Actuellement défenseur de l’AFC Tubize en deuxième division belge, Vincent Di Stefano rencontre l’international espoir dès ses premiers jours dans la capitale des Alpes. « Dès que j’ai connu Flo, j’ai tout de suite compris qu’il avait une énorme confiance en lui. Par exemple, nous à l’époque, on allait en cours. Lui, il a dû venir 15 jours, et ensuite il nous a dit : « L’école, ça ne sert à rien, je me casse ! » C’était loin d’être un con pourtant, mais il savait déjà qu’il allait réussir dans le foot. » Obnubilé par son envie de percer, il rencontre pourtant sa première vraie tuile un an à peine après son arrivée : une fracture de fatigue. « Ça l’a bien calmé, estime Di Stéfano. Quand, pendant presque un an, on te dit de te reposer et que tu ne pourras peut-être plus rejouer, ça te fait réfléchir. Tu viens au centre d’entraînement, t’as les copains, la Playstation, le ciné… T’es pas tout seul, c’est sûr, mais t’es quand même dans le dur. Je pense que même sans le dire ouvertement, il en a beaucoup souffert. Il avait toujours ce sourire de façade envers nous. » Cordoba renchérit : « Il a été suivi par le préparateur physique du centre en travail individuel, sans savoir s’il allait pouvoir rejouer un jour… Ce n’est pas facile à gérer pour un garçon de son âge, ce genre de passage. » 9 longs mois passent pendant lesquels Thauvin doute, mais ne renonce pas. Une fois le diagnostic positif sur l’évolution de sa blessure par le kiné du club, le garçon est devenu homme, façonné d’un mental d’acier et déterminé comme jamais.

La Ligue 1 remballée, Bastia charmé

Dès lors, plus une minute à perdre, le joueur veut passer de vrais paliers et griller les étapes, histoire de se forger une vraie réputation au club. « C’était avant tout un bon dribbleur, analyse Di Stéfano. Dans ce cas-là, il faut arriver à trouver le bon dosage parce que sinon, t’es vite catalogué comme un croqueur. Il gardait beaucoup le ballon au début, mais par contre, une fois qu’il a su quand il fallait la garder, la donner, dribbler ou frapper, c’est devenu un monstre. Sa dernière saison à Grenoble, il fait quelques matchs avec le groupe pro en Ligue 2, et une grosse partie en CFA. Et les matchs qu’il fait avec nous en U19, il casse la baraque. Je me souviens d’une fois contre l’OL au Clos d’Or, on gagne 5-0, il claque deux buts et deux passes décisives… On les avait massacrés ! » Très fort, et même trop fort pour son club formateur, en proie à des difficultés financières. La fin de saison 2010-2011 est un cataclysme pour le GF38 suite au retrait définitif d’Index Corporation et le dépôt de bilan. Désormais en CFA2, Thauvin doit quitter Grenoble et ses potes pour ne pas mettre en péril son avenir. Mais pas à n’importe quel prix. « Je peux l’appeler de temps en temps, il va me répondre et m’appeler « frérot », confie Di Stéfano. Pourtant, je ne suis pas son meilleur ami, mais c’est un gars qui sait se souvenir d’où il vient, en restant focalisé sur son devenir. Quand Grenoble a déposé le bilan par exemple, il y avait trois clubs de Ligue 1 qui voulait le faire signer en tant que stagiaire. Mais il a refusé. Lui, ce qu’il voulait, c’était signer pro. Des gros clubs du championnat ont pris des vents, et il a fini par signer trois ans à Bastia, en Ligue 2. Tout le monde s’est dit :« Qu’est-ce que tu comptes faire là-bas ? » Au final en une saison, il a tout cassé. » 10 buts pour un premier exercice en Ligue 1, le tout à 19 ans, on peut dire que le gamin sait se montrer convaincant. Lille le sait, l’OM encore plus.

« Il faut se mettre à sa place deux minutes »

Au cœur du cyclone médiatique suscité par ce transfert sulfureux, une question reste en suspens : Thauvin a-t-il signé à Marseille par amour du maillot ou de la maille ? Seul un vieux camarade pouvait répondre objectivement à cette question. « Dans ses habitudes de l’époque, je me souviens qu’il avait déjà des vêtements de l’OM, se rappelle Di Stéfano. En revanche, il n’a jamais mis des habits du PSG ! Sans le dire clairement, tu es à Grenoble en Ligue 2, tu n’es pas de la région à la base, donc tu as bien en tête un top club français où tu rêverais de signer. Lui, c’était l’OM. » Une passion dont personne n’avait vraiment cherché à savoir si elle était sincère ou non, le rôle du vilain petit canard lui collant si bien à la peau. Non, le plus important dans cette histoire résidait dans le nombre de zéros collés derrière le salaire du néo-olympien. Un sujet qui fait là aussi réagir Di Stéfano. « Aujourd’hui, il y a beaucoup d’hypocrisie dans le football et dans d’autres métiers. Si on te propose un job dans une autre boîte, avec un salaire doublé ou triplé, ça m’étonnerait que tu refuses. Après évidemment, il faut regarder le projet sportif. Mais là, c’est l’OM quand même, avec une ambiance de feu et un nouveau stade en construction. Et puis quand tu viens de Bastia, vivre à Marseille ou à Lille, ce n’est pas la même chose. Alors qu’en, en plus de ça, on te propose 120 000 euros au lieu de 40 000, ça commence à faire beaucoup… » Pour Patrick Cordoba, le son de cloche est le même : « Il faut se mettre à sa place deux minutes… Il veut jouer dans les grands clubs et gagner de l’argent, comme tout le monde ! Parce que ce qu’il ne faut pas oublier dans ces histoires de transfert, c’est que Bastia comme Lille ont gagné de l’argent. Personne n’est perdant, sauf son club formateur. Grenoble ne touchera de l’argent que s’il signe à l’étranger. Peut-être que si demain, le Real Madrid l’appelle… » En attendant le Santiago-Bernabéu, le Stade des Alpes va retrouver son ancien poulain ce soir et saura le reconnaître. À sa juste valeur.

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