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Sven-Göran Eriksson : Tonton flingué…

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Sven-Göran Eriksson : Tonton flingué…

«On devrait jamais quitter Montauban». Phrase culte des Tontons Flingueurs prononcée par Fernand Naudin (Lino Ventura), soumis aux 10 000 misères de l'affreux Raoul Volfoni (Bernard Blier). «On devrait jamais quitter Rome». Phrase pas encore culte qu'aurait pu prononcer ce pauvre Sven Eriksson, viré aux aurores de son poste de sélectionneur du Mexique.

Les faits, d’abord. Le Mexique s’est fait taper au Honduras 3-1, mercredi soir. Deuxième défaite (après le 0-2 aux USA) pour une seule victoire en trois matchs. Pas le feu au lac, vu qu’il reste encore sept matchs à jouer ? Eh bien, si ! Le Mexique n’est que 4ème de la zone ultra facile du Concacaf (six “petits pays”, dont Costa Rica, Trinité & Tabagie).

En principe, donc, le pays de Salma Hayek serait barragiste contre le 5ème de la Zone Amsud, l’Uruguay. Ceci explique un peu la panique de la Fédé Tortillas. En plus, ce sont les Gringos Yankees, devenus les vrais N°1 du continent nord-américain, qui mènent la danse de la Zone Concacaf : disgraciadad ! La zone Concacaf était justement taillée pour que les USA et le Cactusland s’assurent une rente de situation à vie en se qualifiant jusqu’en 2084 à toutes les Coupes du Monde. Mais comme tout s’est mal goupillé, les Aztèques ont préféré virer le Viking.

Pauvre vieux Sven (61 ans)… Tout merde depuis qu’il a quitté la Lazio Rome en 2001. Alors que la saison précédente, le club romain avait décroché avec lui un triplé historique : championnat d’Italie, Coupe d’Italie et Supercoupe d’Italie 2000. C’est qu’en 2001, il est engagé pour coacher l’Angleterre. Une expérience de cinq ans au bilan plus que contrasté. Certes, les GB joueront le Mondial 2002, l’Euro 2004 et le Mondial 2006, mais sans jamais dépasser les quarts de finale. Plus grave : on l’accusera d’avoir gâché la plus belle génération anglaise depuis celle des Moore, Banks et Charlton (1966-70)…

Heureusement, sa cote restait intacte au Royaume-Uni et Manchester City l’a signé en 2007. Du temps où il était sélectionneur, Sven-Göran fascinait déjà les Anglais : polyglotte, riche, élégant et doté d’un mystérieux pouvoir de séduction d’homme à femmes de 58 ans, petit binoclard au crâne dégarni, il excitait les interrogations quasi malsaines… Les tabloïds n’auront donc cesse de le harceler. Mais il a tenu bon. Il faut dire qu’il a pratiqué le saut à ski dans sa jeunesse et qu’il ignore donc la peur du vide. De plus, Sven-le-zen lit au quotidien de la poésie tibétaine. Costaud mentalement, une qualité appréciable pour l’horrible boss de Man City, le Thaï Thaksin Shinawatra qui l’embauche donc pour trois saisons. Mais, patatras ! Malgré du bon boulot (City finit 9ème), Sven est viré au bout d’un an en juin 2008, à la plus grande déception des supporters des Citizens. Pas grave : la Fédé mexicaine l’engage pour remplacer au poste de sélectionneur le héros pourtant national Hugo “Real” Sanchez. Hugo pas boss avait des résultats faméliques…

Le Suédois est accueilli au Mexique par un joyeux communiqué du directoire de la sélection : « La décision des dirigeants des clubs a été unanime » . Youpi ? Pas vraiment : plusieurs internationaux mexicains en vue, dont Jared Borgetti (meilleur buteur de tous les temps en sélection) sont contre l’arrivée d’Eriksson… Alors ? Complot des joueurs contre lui ? Who knows… Reste que la rapidité avec laquelle il a été viré, dans la foulée de la défaite au Honduras, alors qu’il reste encore sept matchs à jouer et que le Mexique n’est qu’à 4 points du leader US : c’est bizarre. Toujours est-il que Sven a fini comme il est arrivé : par un communiqué. « Nous avons dit à Mr Eriksson que ses fonctions avec l’équipe nationale prenaient fin » , a déclaré Justino Compean, président de la Fédé Ayay-Caramba. Le coup du sombrero, quoi… « On devrait jamais quitter Göteborg » .

PS : Rendons justice à Sven-Göran Eriksson à l’ombre d’un chêne de Vincennes. Il a été l’entraîneur de Göteborg 1979-82 (Coupe de l’UEFA 82), ensuite au Benfica Lisbonne 1982-84 (champion 83 et 84) puis en Italie 1984-2001 (AS Roma, Fiorentina, Sampdoria et surtout Lazio Rome, vainqueur de la Coupe de l’UEFA 99 et du doublé coupe-championnat 2000). Le cave va-t-il se rebiffer ?

Après la trêve internationale, place au festin !

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