- Mondial
- 8e
- Uruguay/Corée (2-1)
Suarez offre les quarts à l’Uruguay
Physiquement emprunté, l'Uruguay s'est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe du Monde grâce au talent et au réalisme de Luis Suarez. La Corée du Sud peut regretter ses erreurs d'inattention. La Celeste affrontera le vainqueur de Ghana-Etats-Unis.
Ce samedi, 16 heures, les choses sérieuses ont enfin commencé. Certes pas par une affiche clinquante, mais par un Uruguay-Corée du Sud qui s’annonçait des plus indécis. Par choses sérieuses, comprendre match à élimination directe, soit une toute autre compétition. Il n’a pas fallu deux minutes pour s’en rendre compte : quels qu’en soient les protagonistes, un huitième de finale, c’est marche ou crève. Conséquence : pas de round d’observation, une intensité de tous les instants et des frappes dans tous les sens. Et, surtout, même si ça fait cliché, des erreurs qui se paient cash. La Corée du Sud a pu l’apprendre à ses dépens. Trois minutes après avoir touché le poteau par le monégasque Park Chu Young sur un amour de coup franc et après avoir plutôt dominé le début de rencontre, les Asiatiques se sont retrouvés menés au tableau d’affichage. Forlan, le renard des surfaces repositionné depuis deux matchs au poste inhabituel de numéro 10, profite de sa nouvelle liberté pour s’excentrer côté gauche. Le buteur de l’Atletico centre au hasard. La défense asiatique, peu consciente du danger, se regarde et oublie Suarez au second poteau, qui bénéficie de la sortie fantôme de Jung Sung Ryong pour marquer dans le but vide. Prendre trois buts de crevard de la part de Gonzalo Higuain en phase de poule n’a donc pas suffit aux Coréens. On joue la huitième minute et l’Uruguay, pas encore rentré dans son match, vient de gagner au loto.
Trop conscients de l’importance du premier but dans ce genre de rencontre, l’Uruguay s’est alors inexplicablement recroquevillé dans ses 16 mètres, alors qu’il restait les trois quarts du match à disputer. Mauvaise stratégie : balle au pied, les Coréens ne sont pas des peintres, et leur santé sans faille fait mal aux organismes adverses. Baladés par onze piles électriques pendant une bonne heure sous le déluge de Port Elizabeth, les troupes de Tabarez ont logiquement craqué. Sur un joli cafouillage, la tête de Lee Chung Yong remettait les équipes a égalité (67eme). La Corée du Sud, qui a remis à la mode le mouvement perpétuel, pensait certainement avoir fait le plus dur. Là encore, grave erreur. Paradoxalement, cette égalisation, tout simplement le premier but encaissé par l’Uruguay dans la compétition, a eu le mérite de réveiller les potes de Forlan pour la dernière demi-heure.
En bonne Argentine du pauvre, la Celeste a poussé le vice jusqu’à imiter l’équipe de Maradona jusque dans sa façon de jouer : des bouchers derrières et du talent devant. Un talent qui ne se concentre pas uniquement sous la perruque blonde de Diego Forlan, plutôt discret aujourd’hui. Non, le héros du jour s’appelle Luis Suarez. A dix minutes de la fin, sur une merveille de frappe enveloppée, le sosie de Roy Makaay, a envoyé les siens son pays disputer son premier quart de finale de Coupe du Monde depuis 1970. La Corée, pourtant plus en jambes et bien plus à l’aise avec le Jabulani que son adversaire du jour, rentre à la maison, et pourra longtemps regretter ses errances défensives. La différence entre les deux équipes s’est simplement faite sur un splendide coup d’éclair du buteur de l’Ajax. Qui a dit que le foot était un sport collectif ?
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