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Steven Thicot : « En Écosse, ce sont les meilleurs supporters »

Propos recueillis par Nicolas Jucha
Steven Thicot : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>En Écosse, ce sont les meilleurs supporters<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Formé au FC Nantes, Steven Thicot n'a jamais eu sa chance dans son club formateur, ni en France d'ailleurs. Si bien qu'il a construit sa carrière à l'étranger, sur les pelouses d'Écosse, de Roumanie et du Portugal. Récit de voyages.

À l’été 2012, tu avais relancé ta carrière à Naval, et depuis décembre 2014, tu as débarqué à Belenenses après plusieurs mois sans club. Tu as une relation particulière avec le Portugal ?

En 2012, je sortais d’une saison sans club, et Naval est le seul club à m’avoir tendu la main. L’entraîneur avait vu les vidéos de mon passage en Écosse (Hibernian, 2008-2011 ndlr) et connaissait mon CV, donc il m’a fait venir. J’étais venu pour signer, mais il fallait d’abord tester ma condition physique après un an sans jouer. À la sortie du premier entraînement, il a dit au directeur sportif qu’il ne voulait pas que je rentre à Paris, qu’entre les vidéos et le premier entraînement, il avait vu ce qu’il devait voir. Mon aventure au Portugal a commencé comme ça.

Tu enchaînes sur une saison à 50 matchs…

Oui, 52 matchs, championnat et coupes. J’ai évité les blessures, car je suis un compétiteur. Je ne demande jamais à sortir du terrain, je n’aime pas me reposer. Pendant mon année sans club, j’ai continué à m’entraîner, que ce soit avec des clubs, avec des préparateurs physiques personnels ou même seul, et j’ai maintenu une bonne hygiène de vie. Quand je suis arrivé à Naval, je me suis dit « tu as remis les pieds dans le circuit, faut continuer » . Je faisais attention à moi, je faisais des soins au club et en dehors, je mangeais sainement, dormais quand il le fallait. Et puis il y a aussi Dieu qui m’a aidé – je suis très croyant – puisqu’il m’a épargné les blessures.

Cela ressemble à quoi les joutes de la D2 portugaise ?

Il y a beaucoup de bons stades au Portugal. Petits, avec le public proche et beaucoup d’ambiance. On entend tout ce qui se dit, cela met une bonne pression. Ce n’était cependant pas des grands stades à 60 000 personnes.
Au Portugal, si tu es passionné et aimes regarder 10-15 matchs par semaine, tu es comblé

Et dans le quotidien, le foot est omniprésent ?

Oui, de ce côté-là, le Portugal… À la télé, il y a des matchs tout le temps, tous les jours. De chez moi, je vois tout : Ligue 1, Premier League, Liga, Bundesliga, Serie A, je regarde même les Russes. On peut même voir le Brésil. Ce pays, c’est un endroit où si tu es passionné et aime regarder 10-15 matchs par semaine, il n’y a pas de problème, tu es comblé.

Tu connais bien la rivalité Porto-Benfica. Quand on est à Naval ou Belenenses, est-ce qu’on la ressent ?

J’ai saisi l’ampleur de la rivalité au fil des matchs. Dans chaque équipe, même à Naval, la moitié de l’effectif est pour Benfica, l’autre pour Porto. Il y en a très peu qui supportent une autre équipe. Sur les dernières années, le pays vit au rythme de ces affrontements, d’autant plus que Porto et Lisbonne sont les deux plus grosses villes du pays. Quand il y a ce match-là… J’ai vécu un Benfica-Porto à Lisbonne, j’étais au restaurant : franchement, le pays s’arrête, il n’y avait personne dans la rue. Cela m’avait impressionné. Pas un chat dans la rue. Tout le monde était dans les bars ou en famille devant la télé.

L’intensité de cette rivalité dépasse ce que l’on connaît avec Paris-Marseille ?

Je ne sais pas, car Paris-Marseille, c’est quand même quelque chose, mais c’est vrai que la société ne s’arrête pas de tourner comme au Portugal. Si on ne s’y prend pas à l’avance, on n’a pas de billet. Pendant une heure et demie, Lisbonne c’était mort, pas un bruit quand j’y étais. Je me répète, cela m’avait choqué. Ce sont des choses qui normalement se voient pour une Coupe du monde, genre une demi-finale.
Problème de salaires impayés en Roumanie

En 2013, pourquoi tu as quitté le Portugal pour aller au Dinamo Bucarest ?

Au départ, ce n’est pas ce que je souhaitais. J’aurais préféré avoir de la continuité au Portugal, j’ai toujours marché par cycles, le plus souvent de trois ans. J’aurais aimé rester dans le pays, en première division, mais je n’ai pas obtenu ce que je souhaitais. Le Dinamo m’a fait une offre et je pouvais ainsi rejouer dans une première division.

Cela s’est mal passé là-bas ?

Pas du tout, j’avais la confiance de l’entraîneur, il y avait une belle cohésion du groupe et j’ai joué tous les matchs, sauf quand j’ai eu un pépin physique. Mais il y a eu des soucis extrasportifs. Je suis adulte, je sais ce que je veux. Je suis respectueux et donc j’aime qu’on me respecte en retour. Certaines choses ne m’ont pas plu. Je n’ai pas créé de problèmes durant la saison et me suis contenté de parlé via le terrain. À la fin de la première saison, j’ai décidé de ne plus accepter les retards de paiement. On avait terminé 4es, on était qualifiés pour la Ligue Europa, et on nous avait assuré qu’on pourrait la disputer, que les fonds étaient disponibles. Sauf que c’était faux, on n’a pas pu participer à la Coupe d’Europe pour des raisons financières. J’ai prévenu que malgré les deux ans de contrat qui me restait, je préférais en finir là, que je ne pouvais pas continuer ainsi. Moralement, c’était trop dur : aller sur un terrain, enchaîner les performances pour ensuite devoir se bagarrer pour obtenir son salaire… Je n’ai pas décidé de faire du football pour vivre cela.

Tu es en famille au Portugal ?

Non, je suis seul. Je n’ai pas arrêté de bouger ces dernières années, ce n’est pas le contexte propice pour fonder une famille. J’ai la chance d’avoir un entourage formidable, ma famille et mes amis viennent me voir. Quand j’ai du temps, je reviens en région parisienne, ce qui me booste

Ta première expérience à l’étranger, c’était l’Écosse, à Hibernian. Un bon ou un mauvais souvenir ?

La première saison était excellente à tous points de vue, parce que je découvrais vraiment le niveau pro, car à part trois matchs de Ligue 1 à Sedan, mon club formateur Nantes ne m’a jamais fait jouer. L’entraîneur m’avait fait venir, on termine 6es, mais j’apprends pendant les vacances qu’il quitte le club. Le nouvel entraîneur arrive, je joue toute la préparation, cela se passe bien… puis je ne joue pas les six premiers mois de matchs officiels. C’est une grosse gifle, car j’en arrivais à ne plus être dans le groupe. Supporters et coéquipiers m’ont demandé si j’avais eu un souci avec le coach, je leur ai dit que non, et que je continuerais à m’accrocher à l’entraînement. J’ai terminé la saison en dépannant latéral droit, où je me suis imposé. On s’est qualifiés pour les préliminaires de la Ligue Europa, mais je me suis blessé à l’orteil en fin de saison. J’ai raté les matchs de préparation et le club a recruté un autre latéral droit. J’ai beaucoup moins joué et je suis parti à la fin de mon contrat, un peu sur ma faim. Quand je retourne à Edimbourg, les fans me demandent souvent si je reviens au club. Ils m’ont souvent dit « Steven, tu es un vrai joueur de foot » , car grâce à ma formation en France, j’avais des caractéristiques différentes, plus techniques, à ressortir les ballons proprement. La relation que j’ai avec les fans d’Hibernians est spéciale. Sans réfléchir, ce sont les meilleurs supporters que j’ai connus. En Écosse, à partir du moment où tu donnes tout, il n’y a jamais aucun souci. Toute la semaine, ils pensent au samedi, ils viennent pour voir leur équipe gagner, mais si elle ne gagne, ils veulent qu’elle donne tout./reponse>
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Propos recueillis par Nicolas Jucha

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