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Steve Savidan : « Je me vois encore entrer sur le terrain »

Propos recueillis par Arnaud Clement
Steve Savidan : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je me vois encore entrer sur le terrain<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Déjà trois saisons et demie que Steve Savidan, son franc-parler rafraîchissant et ses bicyclettes ont quitté les terrains de L1. Aujourd'hui dans la restauration et consultant pour Eurosport, l'ancien international français n'en reste pas moins le supporter numéro un de Valenciennes.

Steve, tu as arrêté le football de haut niveau à l’été 2009. As-tu encore des fourmis dans les jambes ?Oui, bien sûr. Je ne peux pas m’empêcher d’avoir le syndrome de l’ancien sportif, c’est-à-dire de faire des rêves en me voyant encore entrer sur le terrain. C’est obsessionnel et tellement fort que ça te prend toute ta vie. Et une fois ta carrière terminée et ton énergie redescendue, tu restes quand même centralisé là-dessus. Quand on arrête, on a envie d’y retourner, même si dans mon cas ce n’est pas possible. Donc je prends tous les moments de récréation sportive qui me sont permis.

Tu entends quoi par récréation sportive ?D’abord, jouer avec le Variété Club de France. J’aide aussi mon pote Lionel Duarte (NDLR : ex SCO Angers) qui coache un club de DRH à côté d’Angers. J’entraîne d’ailleurs aussi les poussins de ce club. Et puis il y a le golf, quand le temps le permet. C’est quelque chose que j’ai découvert après ma carrière. Mon cardiologue m’avait fait la liste de ce que j’avais le droit de pratiquer. J’avais le choix entre la pétanque, les sports de précision comme le tir à l’arc et le golf. Finalement, j’ai attrapé le virus avec Antoine Kombouaré.

Malgré tout, commenter des matchs pour Eurosport te permet de garder un pied dans le milieu. Ça te plaît ?J’avais débuté sur Infosport les rendez-vous L1. Franchement, j’ai pris goût à ce métier. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de continuer sur le terrain avec Eurosport, dans un championnat que je connais bien, la L2. Ça s’est fait presque naturellement avec les boss de la chaîne. J’ai appris les ficelles avec Christophe Jammot et Jean-Luc Arribart. Ensemble, on a fait le tour de France, en allant à la rencontre des clubs, en suivant la Coupe de France. J’ai été reconduit pour cette année. Ça sera d’ailleurs super intéressant avec ces compétitions toujours retransmises sur Eurosport, mais avec en plus l’équipe de France U20, qui ira au championnat du monde en Turquie.

« Les affaires se portent bien malgré la crise au sein de la restauration. »

Tu te verrais faire plus de commentaires et d’analyses sur une chaîne plus exposée, comme d’autres anciens joueurs le font sur Canal +, TF1 ou beIN Sport ?La question ne se pose pas. Pour l’instant, je suis chez Eurosport et la L2 m’intéresse. Il y a un rapport intéressant. Déjà, les clubs sont contents de nous voir. Nous étions lundi à Clermont pour la réception de Monaco. Le président Michy et Régis Brouard étaient heureux de notre venue. Et puis il n’y a pas de portes fermées ou d’animosité. Les joueurs connaissent bien leur intérêt à être télévisé. Je l’ai été et crois-moi, tu prends ça au sérieux.
Si tu gardes cette activité, est-ce à dire que tu ne regrettes pas cet univers médiatico-sportif du ballon rond ? Surtout si on pense à la manière dont cela s’est fini avec Caen, où on a eu l’impression de te voir jeté à la porte…Non, non pas du tout. C’est un bon exemple que tu prends, ça va me permettre de rétablir la vérité. Il y a deux choses : l’aspect médiatique et ce qui s’est réellement passé avec Jean-François Fortin et Franck Dumas qui ont été plus que réglos. Ils m’ont accompagné. Le club de Monaco et des personnes comme Marc Keller ou Guy Lacombe m’ont aussi énormément accompagné pour toutes les démarches administratives et médicales. C’est vrai qu’avec Caen, quand ça se passe bien et qu’il y a un problème contractuel, chacun cherche à défendre ses intérêts. Mais la vérité, c’est qu’on a trouvé un accord rapide qui arrangeait tout le monde. C’était une procédure pas aisée pour tout le monde, mais c’était un passage obligé. Pour ma part, je sais que Caen a bien réagi. J’ai d’ailleurs toujours de très bons rapports avec les dirigeants.

Mis à part ça, tu es revenu à Angers après ta carrière. Comment vont les affaires au K9, ton concept de bar-restaurant implanté au sein d’une église laissée à l’abandon ?Les affaires se portent bien malgré la crise au sein de la restauration. Cette branche est dans le dur, car elle est regardée, scrutée et critiquée par rapport à la TVA. Sauf qu’il y a la communication du gouvernement et ces gens qui bossent sur le terrain, qui souffrent et bossent tous les jours, sans compter leurs heures. Mais ça reste une profession vraiment extra.

Tu as dû batailler avec tous les cathos du coin comme si un club était en conflit avec des riverains pour la construction d’un nouveau stade, non ?Non, c’était déjà un restaurant avant. Pour en avoir discuté avec les acteurs angevins, on ne dénature pas le lieu, on lui redonne un coup de fraîcheur. On ne va pas chercher dans la poche du public en plus. On ne fait que réhabiliter un lieu chargé d’histoire, avec un cahier des charges atypique. C’est une seconde vie pour un lieu qui aurait été détruit à long terme, sinon.

« V.A. a pris un virage extraordinaire »

En parlant de lieu, un petit mot sur le Hainaut. Tu le trouves comment ?Je ne l’ai pas vu autant que je le voudrais. C’est un crève-cœur que de ne pas pouvoir monter plus souvent. Je le trouve en tout cas bien conçu avec ce kop central qui est une rareté. Ce stade respecte bien le site, qui est le même que l’ancien Nungesser. Et puis il garde une philosophie de proximité avec le centre ville. C’est un regret de ne pas avoir joué dedans, le seul regret que j’ai à Valenciennes. Peut-être pour mon jubilé un jour (sourires).
Quand on a été élu Valenciennois de l’histoire du club par les supporters, j’imagine qu’on garde toujours un œil attentif sur le club…Un peu beaucoup même (rire). Il y a plusieurs critères qui entrent en jeu. C’est déjà affectif, c’est mon club de cœur, donc je garde les deux yeux ouverts dessus. J’y ai gardé des potes, ceux de ma génération comme Rudy Mater, Greg Pujol, José Saez, Nico Penneteau, Mody Traoré et d’autres. Et puis c’est aussi une question d’histoire. Quand ça m’arrive de passer, les petits nouveaux sont hyper réceptifs. Enfin, Jean-Raymond Legrand, qui était mon associé dans mon restaurant à Valenciennes, est devenu le président du club. Tout ça mêlé me fait dire que c’est un bled qui grandit, en prenant étape par étape. J’ai eu peur avec la construction du stade, quand on voit ce qui s’est passé au Havre, au Mans ou à d’autres. Mais V.A. a pris un virage extraordinaire, avec le centre de formation qui s’est aussi créé. Il y a quelques années, ce n’était qu’un pôle professionnel.

Le petit surnom du club, c’est le Barça du Nord. Bon, c’est exagéré, mais quand même, il y a un truc cette saison, quand on les voit parfois si faciles, non ?Je ne crois pas forcément que ça soit plus facile. C’est le fruit d’énormément de travail. Quand on voit les profils des entraîneurs depuis sept ou huit ans, ils sont tous complémentaires. Daniel Leclercq, Antoine Kombouaré, Philippe Montanier et Daniel Sanchez sont tous des coachs qui prônent de la rigueur et énormément de jeu. Valenciennes a toujours été une équipe qui marque beaucoup de buts tous les ans. Elle en a pris aussi, mais cette année, particulièrement moins. Même si elle reste vraiment portée vers l’avant.

Tu prends ton pied à voir jouer cette équipe ?Je prends mon pied pour eux. Je suis persuadé qu’il va se passer un truc quand je les regarde. On peut retrouver Saint-Étienne ou peut-être Toulouse dans ce même profil de club où tu peux t’attendre à avoir des scores fleuves et une certaine façon de jouer quand tu regardes les résumés le week-end.
Certains vantent le talent enfin au grand jour de Danic, d’autres les qualités de Kadir, le professionnalisme d’un Pujol ou d’un Penneteau. As-tu une petite préférence individuelle, toi ? Oui, je pense forcément à José Saez, Rudy Mater et David Ducourtioux. Ce sont des joueurs qui arrivent du National, les bases de cette équipe et du club. Ils sont encore là année après année et s’adaptent, d’où une certaine régularité. Ils ont gardé une identité. Ils ont pris conscience de l’état général de la région, vraiment portée sur le sport avec Lens, Lille et V.A. Quand les mecs arrivent là-haut, ils prennent tous la température et se disent : « Ouille, ça va piquer. »

Le titre de Montpellier a peut-être libéré certaines équipes, à l’image de Saint-Étienne. Mais on voit aussi que ça peut aller très vite dans le sens inverse si on regarde Lorient. Quelle trajectoire pour ton club de cœur d’après toi ?Ça va dépendre de cet hiver. Je leur souhaite de passer décembre et janvier aussi agréablement que l’été ou l’automne. Les équipes « premium » du championnat ne sont pas encore toutes au rendez-vous. Sans doute vont-ils se réveiller et espérons alors que les Valenciennois ne s’endorment pas. On voit depuis quelque temps que les places européennes sont de plus en plus chères. L’OL, l’OM, le PSG et Lille sont souvent placés et il reste peut-être à chaque fois une place pour une surprise. Si l’équipe veut se mêler à ça, elle va devoir hausser son niveau de jeu pour pouvoir avoir plus de constance et ne pas gagner 4-0 avant de perdre juste derrière.

Propos recueillis par Arnaud Clement

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