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Sneijder et son destin

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Sneijder et son destin

Face au Danemark, on attendait les crochets et les frappes d'un Van Persie impérial, les débordements d'un Robben intenable ou encore les accélérations et les frappes d’un Affellay électrique. Finalement, l’Europe n’a vu que Wesley Sneijder, comme en 2008, comme en 2010. Son mètre soixante-dix, son crâne rasé, ses tatouages, son ego et, surtout, ses deux pieds de virtuose. Ce soir, contre l’ennemi allemand, le jeu des Oranje reposera une nouvelle fois sur la créativité de son numéro 10. Un Sneijder qui souhaite profiter de l’Euro pour faire comprendre à tous ce qu’il tient pour acquis depuis quelques années : personne n’est meilleur que lui. En commençant par gagner son match up contre Özil ?

L’élu
S’il y a un Bergkamp ou un Van Basten dans cette génération néerlandaise, c’est lui. Pur produit de l’école Ajax, Wesley Sneijder est vite repéré comme un grand espoir du pays. Pro à 17 ans, international à 18 ans, le natif d’Utrecht fait dans le chosen one. Mais si Sneijder n’a jamais été considéré comme un simple talent de plus dans son pays, il a pris la fâcheuse habitude de s’effacer au cours de ses saisons en club. Une blessure par-ci par-là, un divorce, une surexposition médiatique distrayante dans son pays, des problèmes de motivation… Conséquence : Sneijder est le grand oublié des débats sur les meilleurs joueurs au monde. Pas besoin d’être fin psychologue pour se rendre compte que le joueur marche à la motivation, au défi. Arrivé au Real, il prend sans hésitation le 23 de Beckham et réalise des débuts fantastiques. Progressivement écarté d’un 4-4-2 niant la transcendance de son talent, il part fâché et blessé dans son orgueil. Avec l’Inter de Mourinho, il renaît et réalise une saison légendaire. Depuis, à l’arrivée de chaque nouveau coach, Sneijder montre à nouveau à tout le monde qu’il est le meilleur, puis disparaît. Mais pas besoin de surplus de motivation quand il joue pour son pays. Son meilleur niveau et ses gestes les plus fous, il les garde pour le maillot orange. Novembre 2003, barrage retour des qualifs pour l’Euro contre l’Écosse. Sneijder ouvre la marque et distribue trois passes décisives pour une victoire 6-0. Il n’a que 19 ans et il a déjà mis Seedorf sur le banc. Oubliez les Robben, Van Persie et Van der Vaart au mental de Hollandais, le vrai fuoriclasse du pays, c’est Wesley. Membre de l’équipe-type de l’Euro 2008 et du Mondial 2010, Wes est le seul à élever son niveau de jeu quand ça compte. Homme du match des trois-quarts des confrontations de la sélection dans les deux dernières grandes compétitions, Sneijder rappelle ainsi à qui veut bien l’entendre qu’il est né pour gagner un Ballon d’Or, en faisant des trucs que l’on ne voit pas ailleurs. 2010, le rendez-vous manqué et Lothar Matthäus Depuis deux saisons, Sneijder est lui-même, à l’Inter, environ un mois sur trois. Le reste du temps, il va prier au Duomo, fait les boutiques milanaises avec Yolanthe et pleure. « Quand je revois le duel raté de Robben, j’en ai les larmes aux yeux. » 2010 était son année. Il avait tout fait : Serie A, Coppa Italia, Champions League, meilleur buteur du Mondial, finale du Mondial, passe décisive en finale… ou presque. En plus, le destin s’en était mêlé : vingt ans plus tôt, Lothar Matthäus portait aussi le numéro 10 nerazzurro, avait aussi réalisé une première saison de folie à l’Inter, remportant le « Scudetto des records » sous les ordres du Trap (88-89) et avait, lui, remporté Mondial et Ballon d’Or en 1990. Sneijder aurait été élu meilleur joueur au monde avec l’ancien système de vote pour le Ballon d’Or. La boucle aurait été bouclée.

Dix-huit ans après Van Basten, les Pays-Bas auraient produit une nouvelle icône du football mondial. Si l’on regarde de plus près sa saison 2009-2010, il s’agit tout bonnement de l’une des meilleurs saisons individuelles jamais réalisées. Mais non, Wesley a manqué son rendez-vous avec le destin. Depuis, l’Inter a changé cinq fois d’entraîneur et dix fois de système. Sneijder enchaîne les blessures et les retours précipités, mais, quand il joue, le saut de qualité de l’équipe de Moratti est tel que le président préfère vendre Eto’o. Des buteurs, il en existe d’autres. Mais de tels playmakers… À Milan, les rumeurs disent qu’il aurait passé les derniers mois de la saison à se préparer pour l’Euro. Un Euro pour une revanche
Parlons Ballon d’Or. Les injustices marchent dans les deux sens : si Sneijder l’a injustement raté il y a deux ans, il peut injustement le gagner en 2012. Une victoire finale et six jolis mois en Italie associés à un mauvais Euro de Cristiano pourraient faire l’affaire. Wes le sait très bien et il y croit. Face au Danemark, Sneijder a été la seule lumière du faux pas de son équipe, transformant tout ce qu’il touchait en or. De sa « banana pass » à son jeu dans les petits espaces, le 10 a tout fait. Notamment trois, voire quatre « assists » gâchées par Van Persie et Huntelaar. Contre une sélection allemande rodée et en confiance du haut de ses trois points, les Pays-Bas n’ont pas le choix : la victoire ou l’humiliation d’un retour à la maison.

Wesley va devoir sortir le grand jeu et espérer voir ses compatriotes faire de même. Si son jeu de passes est impossible à arrêter tactiquement, pas sûr que les Oranje aient les armes pour stopper Özil, son triple successeur : avec le numéro 10 du Real (Lass ne compte pas), dans les papiers de Mourinho et dans l’imaginaire de tous sur le trône de meilleur meneur au monde. Pour le coup, on peut s’attendre à ce que Wesley soit motivé. La semaine dernière, l’ancien Godenzonen a fêté ses 28 ans. En 1992, Van Basten avait quel âge, déjà ? Markus Kaufmann
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