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Silence ! L’Écosse coule…

par Chérif Ghemmour
Silence ! L’Écosse coule…

Oubliez la superbe épopée du Celtic en Ligue des champions. Le foot écossais va mal. Très mal. Une énième défaite en Serbie (0-2), mardi soir, a plongé ce grand pays de foot dans le désespoir.

Prémonition… En 1998, le groupe écossais Del Amitri avait cartonné dans les UK Charts avec une chanson sympa : Don’t come home too soon ( « Ne rentrez pas trop tôt » ). Le morceau s’adressait à l’équipe d’Écosse qui allait disputer la Coupe du monde, chez nous, en France. Pourquoi ce titre ? Tout simplement pour conjurer le mauvais sort qui empêchait depuis toujours les Scottish de dépasser le premier tour d’une compète internationale (Mondial ou Euro). D’où les paroles marrantes, « But if I have a dream at all / For once you won’t be on that stupid plane » ( « Mon seul rêve c’est que pour une fois vous ne reviendrez pas dans ce stupide avion » , sous-entendu : l’avion de l’élimination)… Malheureusement, l’Écosse se fera encore sortir au premier tour. Le pire, c’est que ce mondial demeure à ce jour la dernière participation des Scots à un tournoi majeur. Sale malédiction !

Remember John Collins

Qui n’aime pas l’Écosse et la Tartan Army ? Souvenirs, souvenirs… Les bandes de supporters écossais en kilt qui débarquaient de tous les campings autour de Paris lors de France 98 : chanteurs, buveurs et sympas… Boire un coup dans le seul pub irlandais de Saint-Denis à côté du SdF avec ces mêmes supporters sympas en mars 2002 avant un France-Écosse dont ils n’espéraient rien (5-0 pour les Bleus)… Et puis, une fanfare des Highlands qui joue tard le soir, gratos, en off, dans la rue, après avoir joué au Moustoir… Et puis l’immense John Collins, superbe milieu du grand Monaco champion de France 1997. Avant le mondial 98, l’adorable John nous racontait en français pourquoi l’équipe d’Écosse n’allait jamais bien loin en compètes internationales et pourquoi les clubs écossais n’arrivaient plus trop à briller dans les coupes d’Europe : « Tu sais, en championnat d’Écosse, tu as le Celtic, les Rangers et de temps en temps une troisième bonne équipe ; le problème c’est que ces trois-là jouent et mènent rapidement au score. Du coup, au bout de 3-0, elles baissent d’intensité. Or, en coupes d’Europe, même si on est bons, on n’est plus trop programmés à jouer 90 minutes vraiment à fond. Même si on se bat toujours, avec notre fighting spirit. Du coup, on gicle. » John nous expliquait ensuite pourquoi les Écossais étaient si primaires tactiquement malgré les super joueurs techniques que l’Écosse possédait depuis longtemps (plus fins que les Anglais, en général) : « Euh, well… C’est un peu de la faute de notre public ! Il nous pousse toujours à aller de l’avant. Même quand des fois on aimerait temporiser, gérer… Non, rien à faire : « Forward ! Let’s attack ! Go on, let’s go ! » Et nous, les joueurs, on est galvanisés par notre immense public, on ne peut pas trop résister : on y va, on attaque… » C’est pas beau ?

Too sad, Novi Sad…

La Tartan Army… Vous avez vu les supporters écossais en kilt filer un coup de main aux jardiniers serbes pour enlever la neige de la pelouse du stade de Novi Sad, avant le Serbie-Écosse finalement perdu 2-0 ? C’est pas classieux, ça aussi ? Cette nouvelle défaite vécue comme un drame national a fait plonger la sélection scottish à la dernière place du groupe A, 6e derrière les « petits » Galles (4e) et la Macédoine (5e). L’ironie du sort, c’est que la Belgique, première, était il y a encore peu, avec son championnat, ses clubs et sa sélection, dans une posture tout aussi dramatique que l’Écosse… Le sélectionneur Gordon Strachan, meurtri, a lâché après ce revers serbe : « L’Écosse doit se reconstruire. » Mais ça va faire presque 15 ans qu’on entend ça au pays des Simple Minds et de Sean Connery ! Toute une nation de foot, une vraie, redoute l’humiliation suprême : finir les poules avec zéro victoire (actuellement, 6 matchs joués, 2 nuls et 4 défaites). Ça va être dur. L’Écosse a touché le fond. Elle creuse. Les dernières phases éliminatoires sont allées de pire en pire : 3e en qualif de Mondial 2006, idem pour l’Euro 2008 derrière l’Italie et la France (Mc Fadden, dernier héros et buteur au Parc d’une sélection qui tenait encore un peu la route), toujours 3e pour le Mondial 2010 et enfin toujours 3e pour l’Euro 2012, mais loin de l’Espagne, première…

Trou noir

La défaite en Serbie est d’autant plus dramatique qu’aucun joueur du Celtic ne figurait sur la feuille du match : ni titulaires, ni remplaçants. Édifiant. Pourtant le Celtic nous a fait rêver jusqu’en 8es, salué même par le coach juventino Antonio Conte pour la sportivité combative des joueurs et le soutien indéfectible des fans à Glasgow et à Turin. On comprendra donc mieux les larmes de bonheur de Rod Stewart après la victoire « historique » des Bhoys contre le Barça (2-1 en poule de C1, en novembre dernier) : Rod, c’est le supporter n°1 du foot écossais, du Celtic et de la sélection. Sa joie n’avait d’égale que sa souffrance de voir peu à peu disparaître « son » équipe nationale autrefois crainte et respectée dans toute l’Europe… Autre symbole : l’unique star du foot scottish, Darren Fletcher de MU, était absente à Novi Sad. Sa foutue maladie qui l’a bousillé durant l’année 2012 vient de contre-attaquer au point qu’il devra se faire opérer bientôt, alors qu’il était revenu jouer l’hiver dernier avec les Ted Devils. Saloperie ! À ce propos, en parlant de Manchester U… Quid de l’éventualité souvent évoquée d’appeler le Sauveur, l’impérial Sir Alex, au chevet de la sélection ? Jusqu’à présent, Ferguson a toujours décliné la proposition. Pour plusieurs raisons : il a déjà donné en 1985-86 en succédant dans des circonstances dramatiques au légendaire Jock Stein (mort sur le banc, près d’Alex, d’une attaque cardiaque). Ensuite Ferggie veut vraisemblablement finir sa carrière (sa vie aussi ?) à MU et enfin le niveau catastrophique du foot écossais et de sa sélection pourrait entacher cette fin de carrière sur un échec quasi évident à court terme…

Le Celtic, peu pourvoyeur de grands sélectionnables, demeure leader avec 15 points d’avance d’une Scottish Premier League en bois dont on fait des cercueils. Le Old Firm, même dévalué ces dernières années, maintenait quand même un petit intérêt sportif et permettait de jouer les locomotives d’une ligue en manque de références fortes. C’est le Old Firm qui garantissait des droits TV encore intéressants localement et à l’international. Avec le Celtic et les Rangers, les petits clubs de SPL pouvaient tabler sur au moins quatre matchs par saison où ils pouvaient faire le plein à domicile et engranger un peu de galette. Fini, tout ça. Les Rangers sont en D4. Premiers de la Third Division, mais en D4 ! Dans un passé pas si éloigné, les sélectionnés écossais émargeaient presque tous dans les bons clubs anglais (voire les meilleurs). Aujourd’hui, l’écrasante majorité des derniers appelés évoluent dans les clubs de seconde zone de Premier League, voire carrément dans les divisions inférieures anglaises (Huddersfield, Bristol, Milton Keynes, Blackpool, Derby County, Leeds, Blackburn, Brighton)… Qu’il est loin le temps de Strachan, Dalglish, Souness, Gray, Bremner, Jordan, Lorimer, Gemmill & Gemmell, Law, Mc Coist, Lambert, Collins… Avant, la Tartan Army priait pour que les Boys ne rentrent pas trop tôt à la maison. Aujourd’hui, la maison est hantée.

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