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Sergi : « La formation barcelonaise se veut globale »

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Sergi : « La formation barcelonaise se veut globale »

Ancienne mobylette dans le couloir du Barça, Sergi Barjuan est de retour chez les Blaugranas, mais cette fois-ci pour entrainer les jeunes pousses du club. Le nouvel entraineur de la Masia rejoint donc ses anciens coéquipiers Guardiola et Luis Enrique dans le staff du champion d'Europe en titre. Interview studieuse à quelques semaines de la rentrée des classes.

La dernière fois qu’on vous avait appelé, vous faisiez quelque chose qui n’avait rien à voir avec le football…

Professionnellement c’est vrai que je n’étais plus dans le football. J’avais uneentreprise de communication, d’ailleurs je l’ai toujours, sauf que je suis ça de
loin depuis que je sais que je vais devenir l’entraineur des équipes de jeunesdu Barça. Néanmoins, on ne peut pas dire que j’avais complètement abandonné le
football. J’ai toujours été plus ou moins lié au Barça, je sais donc ce qu’ils’y passait. Par exemple, ces deux dernières années, j’ai fait partie de l’équipe
des vétérans du club ainsi que de l’équipe indoor du Barça. Je suis donc en trèsgrosse forme !
Qui vous a appelé pour vous occuper de la Cantera blaugrana ?

C’est Alexanco (ancien joueur et actuel directeur des équipes de jeunes duclub, Ndlr) qui m’a appelé pour savoir si le challenge m’intéressait. Il voulait
avoir un ancien du club et de préférence un joueur ayant évolué sous les ordresde Cruyff, histoire que nos jeunes s’adaptent rapidement à notre philosophie. Ça
s’est fait très naturellement, et très rapidement. D’ailleurs je suis encoresurpris de débuter ma carrière de formateur dans le club qui m’a formé.
Est-ce que vous avez une certaine appréhension de travailler quotidiennementavec des gamins ?

Si j’avais peur, je n’aurais pas accepté. Je pense être assez fort pour lessupporter. J’aime travailler avec les jeunes, j’ai le contact facile, et je
suis sûr de pouvoir les faire progresser.
Comment expliquez-vous que tous les entraineurs du club soient des anciens joueurs?

Le club veut capitaliser sur l’expérience de ses anciennes grandes figures. Quid’autre que nous connait mieux la façon de jouer et de sentir ce que
représente le Barça ? Personne. Nous avons tété du Barça toute notre vie, doncc’est normal que nous rendions aux jeunes ce que nous avons appris quelques années avant eux.
On peut dire que les anciens joueurs détiennent le pouvoir dans le club désormais ?

Non, c’est le président Laporta qui a le pouvoir. Il gère tout, c’est le patron.Nous les anciens, on est juste des employés, rien de plus.
Quel est le premier conseil que vous donnerez aux jeunes une fois que vous lesaurez en face de vous ?

Je leur dirai qu’ils ont une chance énorme d’être au Barça. C’est l’opportunitéd’une vie, qui peut changer leurs propres destins mais aussi ceux de leurs
familles. Il faut qu’ils prennent ça comme une formation humaine. Rien de plus.Ils doivent savoir que tous ne réussiront pas à intégrer l’équipe première, je
leur demanderai donc de faire de leur mieux pour se donner le maximum dechances possibles.
Est-ce que vous avez déjà rencontré les joueurs ?

Pas encore mais j’ai hâte d’y être. J’ai déjà eu plusieurs rendez-vous avec lestaff pour faire un point sur ce que je savais déjà : techniquement, c’est plus
ou moins la même chose qu’à mon époque. C’est physiquement que c’est un ton au-dessus.
Il y a aussi beaucoup plus d’étrangers qu’à votre époque. Qu’est-ce que vous enpensez ?

Je trouve que c’est bien. Comme ça, il y a plus de concurrence. Et puis si leclub est allé chercher des joueurs dans d’autres pays, c’est bien pour quelque
chose. Il arrive qu’on puisse se tromper, mais un joueur qui intègre la Masiaest amené à jouer un jour au Camp Nou avec l’équipe première, qu’il soit
catalan ou étranger.
Oui mais le Barça est peut-être l’équipe qui tient le plus à son identité si onexclut l’Athletic Bilbao…

C’est l’évolution de la société qui veut ça. Les meilleurs doivent jouer auBarça, le talent n’a pas de nationalité ! C’est vrai néanmoins que le public et
les dirigeants tiennent beaucoup à la conservation des racines catalanes au seindu club, mais la loi Bosman a tout bousculé. Le monde du travail et des
affaires a beaucoup changé depuis mon époque, donc il faut s’adapter à sonépoque. Quand on m’a donné ma liste de joueurs, je me suis quand même aperçu que
j’avais 60 % d’Espagnols et 40 % d’étrangers. Je trouve que c’est un bon ratio.
Est-ce que le fait que le Barça ne produise plus de bons défenseurs, mis à partPiqué et Puyol, explique aujourd’hui votre retour au club selon vous ?

Le fait d’avoir été latéral n’a pas joué en ma faveur. La formation barcelonaisese veut globale. On ne travaille pas la défense, l’attaque ou le milieu de
terrain : on travaille tout d’un coup. Ici, on préfère penser au collectif etau bagage technique plutôt qu’à des postes en particulier. Après, si je peux
donner quelques bons conseils sur le rôle d’un défenseur latéral au Barça,c’est clair que je ne vais pas me gêner !
Quel va être votre style de jeu ?

Celui du Barça et de Cruyff : du Toque, un jeu tourné vers l’offensive, et dupressing. Et puis un peu de travail défensif aussi ! (rires).
Est-ce que Guardiola est déjà venu vous voir pour fixer des objectifs ?

Pep a assez de problèmes comme ça pour s’intéresser à ce que je vais faire. Il abeaucoup de boulot, et une saison à préparer. C’est vrai que nous avons eu des
discussions, mais ce sont des conversations d’amis. Il m’a félicité, donnéquelques conseils, mais rien de plus… je sais qu’il a un grand intérêt pour la
cantera, donc j’imagine qu’il viendra voir mes jeunes un jour ou l’autre. Dèsque je lui aurai fait des bons rapports ! (rires)
Est-ce que vous croyez un jour pouvoir arriver aussi loin que Guardiola (quiétait il y encore deux ans l’entraineur du Barça B) ?

Je viens de débuter, donc c’est encore très loin… Et puis ce serait prétentieuxde ma part, d’autant que Pep réalise un travail merveilleux avec le groupe pro.
C’est l’homme de la situation et j’espère qu’il le sera encore pour de longuesannées.
Qu’est-ce que vous pensez de la formation française qui était considérée encorerécemment comme la meilleure d’Europe ? Est-ce que vous comptez vous en
inspirer au Barça ?

Pas du tout. Les Français ont leur style, le Barça le sien. La France a toujourseu d’excellents formateurs. Chez vous? c’est parfaitement structuré depuis la
base, ça vous a permiS de gagner du temps. Après, la loi Bosman vous a faittrès mal, mais vous êtes toujours dans le vrai. Ce n’est pas en payant des
joueurs 50 millions d’euros que les clubs vont s’en sortir. La clé? c’est lajeunesse, donc la formation.

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