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Selah Sue : « À 12 ans, j’étais gardien de but, et même un très bon gardien »

Propos recueillis par Charles Alf Lafon et Nicolas Kssis-Martov
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Selah Sue, jeune chanteuse belge de 25 ans, manie un art délicat de la chanson pop fortement matinée d'un amour incongru pour la musique jamaïcaine. Elle revient défendre avec sa fausse fragilité et sa frimousse d'ange blond son nouvel album Reasons. Sa culture foot s'avère des plus ténues, mais comme souvent, on y apprend beaucoup sur la place incontournable du ballon rond en Belgique, un match ennuyeux contre le pays de Galles et même qu'elle a failli connaître Kompany.

Quel est ton rapport au foot ?

Pas très consistant. Mon père est un dingue de foot, mon frère un peu moins, même s’il a longtemps joué, c’était un attaquant. Personnellement, je suis très peu l’actualité de ce sport. Je ne connais pas trop la valeur des équipes. Je me rappelle que mon père regardait tous les matchs à la télé, il savait tout à ce propos, le moindre détail. C’est pour lui que j’ai assisté pour la première fois à une rencontre dans un stade, un Belgique – Pays de Galles à Bruxelles, en novembre 2014, pour lequel j’avais récupéré des places. C’était à l’occasion de son soixantième anniversaire. Malheureusement, nous avons dû nous contenter d’un très triste 0-0.

Vous avez étudié la psychologie. Vous ne trouvez pas que le foot constitue un bon support pour décrypter les comportements de nos congénères ?

Je le pense, en effet. C’est fou l’attitude que peuvent s’autoriser les gens, les fans qui deviennent extatiques. Pour moi, le foot s’avère au moins assez passionnant sous cet angle.

Un peu comme lors d’un festival, quand le public pète un câble ?

Oui. C’est un peu aussi comme lorsque je suis sur scène, quand tu sens que les gens t’aiment vraiment. J’imagine que c’est identique pour les footballeurs quand ils sont sur le terrain… et qu’ils gagnent.

Le phénomène doit être encore davantage marqué en Belgique ?

Oui, c’est vrai. Le pays est vraiment divisé, comme vous devez le savoir. Apparemment, on ne parle que de séparer le royaume en deux. Cependant pour le foot, d’un coup, tout le monde se rassemble. C’est marrant à regarder un peu froidement. Personne ne semble vouloir partager plus longtemps un état commun, en revanche on veut bien garder la même équipe nationale. Et lors de la dernière Coupe du monde, ce mécanisme s’est révélé encore plus impressionnant, en terme d’unité. Vraiment amusant et très particulier. C’est quelque chose que j’aime en fait.

Ça t’a touché ?

Durant ce Mondial, j’étais en pleine tournée. Un des matchs de la Belgique se déroulait pendant un de mes concerts. J’ai demandé au manager d’installer une télé à côté de la scène, après chaque chanson, je lui demandais si les Diables rouges avaient marqué. Durant les festivals, tous les gars mataient les rencontres, c’était cool.

Et si tu devais écrire une chanson sur un footballeur ?

Il faudrait dérouler une vraie histoire. Pas seulement chanter sa gloire ou vanter ses performances, ses plus beaux buts. Un ressort dramatique, un truc profond à raconter. Je me souviens de ce jeune joueur belge, Junior Malanda, disparu tragiquement dans un accident de voiture… On en avait pas mal parlé chez nous.

Bob Marley aurait voulu être footballeur s’il n’avait pas été musicien. Vous êtes une très grande fan de reggae, vous le comprenez ?

Je pense qu’il est question de créativité dans les deux cas finalement. Mon frère aurait pu être un bon joueur, il a été avec Kompany plus jeune. Moi, de mon côté, j’ai plutôt récupéré le versant musical et artistique. Les compétences ont été divisées dans ma famille, les qualités ont été réparties. J’aime le sport pour être physiquement et mentalement équilibrée, j’aime courir par exemple. J’ai même joué au foot quand j’étais plus jeune, autour de mes douze ans, j’étais le gardien de but, et j’étais même un très bon gardien…

Gardien de but et chanteuse… un lien entre les deux ?

Dans les deux situations, vous êtes seule face aux autres. Moi avec ma guitare sur scène, même si j’ai un groupe derrière, c’est un peu comme le gardien dans ses buts qui attend les adversaires…

Vous chanteriez avant un match ou pour une sélection nationale ?

Si on me le proposait, je le ferais avec plaisir, pour la simple et bonne raison que mon père serez si fantastiquement fier !

C’est votre père que nous aurions dû interviewer en fait !

Je suis une femme, les gens n’attendent pas trop de moi que je me positionne en tant que grande fan de football. Peut-être que les femmes s’y intéressent un peu plus maintenant. Le côté gros show, avec une dimension presque pop culture leur parle plus dorénavant…

Justement, l’argent dans le foot et les revenus des joueurs suscitent toujours beaucoup de débats. Qu’est-ce que cela t’inspire, notamment en comparaison des revenus des artistes ?

Ils gagnent beaucoup, beaucoup plus que les artistes dorénavant. Nous pouvons empocher un beau cachet pour un gros festival, voire deux ou trois dans l’été. Eux, la manne tombe à chaque match toutes les semaines, c’est fou. Je ne sais pas si je mérite autant pour une heure sur scène, pour les footballeurs j’en doute également beaucoup. Un peu basiquement, je suppose que cela devrait d’abord être ceux qui se battent contre la faim ou les épidémies qui devraient recevoir ce type de reconnaissance financière. Le monde ne marche pas ainsi. Mais il y a tant de gâchis. Lors de la dernière Coupe du monde, l’équipe d’Allemagne a fait construire un camp de base spécialement pour l’événement. Et puis elle est repartie au bout d’un mois…
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Propos recueillis par Charles Alf Lafon et Nicolas Kssis-Martov

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