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Sedan n’est pas près de revoir l’élite

Par Régis Delanoë
Sedan n’est pas près de revoir l’élite

Ancien trublion sympathique du foot pro français, le CSSA se trouve actuellement englué dans le bas de tableau du National, en proie à la grosse déprime. Les repreneurs saoudiens annoncés en début d’année n’étaient que des mirages et l’instabilité sportive n’offre absolument aucune garantie pour l’avenir. Pour trouver des successeurs à la bande à Deblock, Quint, Mionnet, Sachy et N’Diefi, il va falloir attendre.

D’après un rapport de la WWF révélé en cette fin de semaine, plus de la moitié des vertébrés ont disparu de la surface de la terre en l’espace de quarante ans. S’il est une espèce qui survit encore, mais difficilement, c’est le sanglier ardennais. Entendre par là l’emblème du club fanion du département, le CSSA. Il y a quarante ans justement, Sedan était une référence du paysage footballistique hexagonal, deux fois vainqueur de la Coupe de France et habitué aux places d’honneur en championnat. Déjà menacé de quasi-disparition dans les années 90, le club renaissait au tournant du millénaire, sous l’impulsion d’une génération improbable, parvenue à monter de D3 jusqu’à la première moitié de tableau de L1, disputant une finale de Coupe de France et même la Coupe d’Europe…

Cette génération, c’était celle de Mionnet, Deblock, N’Diefi l’homme sans cou, Satorra, Di Rocco ou encore le gardien Nicolas Sachy, star de l’époque à Téléfoot. Les Sangliers étaient à la mode, jusqu’à une nouvelle dégringolade dont ils ne sont toujours pas remis. Après quelques années de yo-yo entre L1 et L2, Sedan avait fini par retomber dans l’antichambre de l’élite en 2007, avant de subir une méchante rétrogradation administrative en CFA2 six ans plus tard.

Le prince saoudien et ses envies de Ligue des champions…

Depuis le gros gadin de 2013 pourtant, le CSSA semblait reparti sur une dynamique positive. Sportivement d’abord, deux promotions successives ont permis aux Ardennais de remonter jusqu’en National dès le printemps 2015. Structurellement ensuite, les bases du renouveau semblaient solides, avec l’arrivée dès l’été 2013 à la tête du club de Marc Dubois, un entrepreneur local qui a redonné stabilité et espoir en même temps qu’il a assaini la trésorerie. Tout repartait dans le bon sens jusqu’en janvier dernier. L’espace de quelques semaines un peu folles, Sedan retrouvait la lumière et réoccupait de nouveau l’espace médiatique. Il n’aurait pas dû…

Car à l’époque, le club croyait vraiment avoir trouvé un repreneur prestigieux : Fahd bin Khalid Faisal, jeune neveu du roi d’Arabie saoudite, fringant trentenaire annoncé comme le mécène qui allait permettre aux Sangliers de retrouver élite, fierté et ambition. Les yeux dans les yeux, il annonçait en interview au Canal Football Club qu’il avait des envies de Ligue des champions, écartait à peine l’idée de faire venir Messi dans les Ardennes et, sans trembler, annonçait un retour du club en L2 d’ici au printemps 2017 max. Neuf mois plus tard pourtant, l’équipe sedanaise pointe à la dernière place du classement de National, et la belle dynamique semble définitivement cassée. Que s’est-il passé pendant cette période pour passer de l’euphorie à la déprime ?

Roger Lemerre, six mois et puis s’en va

Sur le terrain déjà, l’effet d’annonce de la reprise du club n’a eu que peu d’impact sur les performances sportives d’une équipe pas taillée pour la montée en L2 lors de la deuxième moitié de saison dernière. Le grand Roger Lemerre, figure locale respectée, était pourtant arrivé sur le banc pour booster les joueurs. Après seulement une demi-saison et un bilan mitigé, le sélectionneur des champions d’Europe 2000 quittait déjà l’affaire en laissant Sedan à une décevante douzième place, à douze points de la montée espérée. C’est à partir de là que les ennuis ont vraiment commencé. Début juin, la DNCG demandait une recapitalisation du club pour lui accorder sa licence. Et c’est le président Dubois qui se voyait contraint de remettre la main au portefeuille pour éviter une nouvelle relégation administrative.

Quand le gendarme du foot français a finalement donné son feu vert fin juin, il était déjà bien tard pour constituer l’équipe compétitive qui était censée jouer le podium de National cette saison. D’autant qu’avec le départ de Roger Lemerre, il a fallu lui trouver un remplaçant et que son successeur désigné, David Le Goff, a fait faux bond seulement quelques jours avant la reprise. Une intersaison agitée, avec vingt-cinq mouvements de joueurs, et dix journées de championnat plus tard, Sedan se retrouve donc lanterne rouge, avec une seule victoire au compteur et une dernière défaite très inquiétante à domicile face à Épinal, censée être l’équipe la plus faible du championnat…

« On est tombé sur des escrocs »

Mais là n’est pas encore le pire. S’agissant de l’avenir à moyen et long terme, Sedan n’est désormais plus sûr de rien, puisque le prince saoudien ne s’est plus manifesté depuis maintenant plusieurs mois. Les promesses d’investissement massif n’ont abouti à aucune officialisation. Ce qui semblait être un projet solide à la base n’était en réalité que du vent. En juin dernier déjà, Benoît Huré, président du Conseil départemental des Ardennes, faisait part de ses craintes dans les colonnes de L’Union : « J’avais cru comprendre que les Saoudiens étaient déjà actionnaires du CSSA. Mais apparemment, ils n’ont pas prévu d’investir maintenant dans le club. » Ni maintenant ni jamais en fait, comme le reconnaissait le président Dubois à l’AFP début octobre, donnant plus de détails sur les dessous des tractations, sans éluder le fait que lui aussi n’avait pas tout compris à cette rétractation : « La cession de 40% des actions avait été signée en décembre et, fin mai, le prince nous a dit qu’il ne mettrait pas un centime dans le club. Ce revirement reste une énigme absolue. »

Avant d’accuser la société Fresaco (pour French Saoudienne Consult), qui était censée jouer les intermédiaires avec le prince. « On est tombé sur des escrocs qui nous ont fait perdre trois ans » , dézingue-t-il. Exit donc les ambitions grandiloquentes, les projets de centres de formation ardenno-saoudiens franchisés à l’international et les 50 à 60 millions d’investissements promis à la base. L’actuelle crise économique que connaît l’Arabie saoudite peut-elle apporter un début d’explication à ce fiasco ? Mystère. Injoignable cette semaine, le club a rencontré ses supporters samedi dernier à l’occasion d’une opération baptisée « Rien ne se fera sans vous » . Dans le compte-rendu public de la réunion, Marc Dubois affirme sa volonté de « mettre l’accent sur les valeurs ardennaises et la loyauté » , estimant que « ces deux éléments fondamentaux(…)ont été trop souvent reniés » . Plus question de Ligue des champions, plus question même de montée en L2 au printemps prochain, l’objectif à court terme va être d’essayer de sortir de la zone rouge dans laquelle le club est englué. Il en va de la survie des Sangliers ardennais.

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