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Sébastien Puygrenier : « Jonathan Brison m’avait foiré ma coupe, du coup je me suis rasé »

Propos recueillis par Antoine Donnarieix
Sébastien Puygrenier : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Jonathan Brison m&rsquo;avait foiré ma coupe, du coup je me suis rasé<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

La Coupe de France, Sébastien Puygrenier rêverait de pouvoir la brandir ce soir au Stade de France. En attendant, le capitaine de l'AJ Auxerre s'est confié sur sa riche carrière aux quatre coins de l'Europe et son passif dans l'Hexagone. Entretien coup de boule.

Comment vis-tu ton expérience à l’AJ Auxerre depuis ton arrivée cet été ?

Bien. Ça se passe hyper bien même. Je suis venu ici dans l’objectif d’avoir du temps de jeu, et ça fonctionne. Je suis là pour encadrer les jeunes, le personnel de l’AJA me fait confiance, donc tout roule. On fait une saison plutôt correcte au vu de l’an dernier et des mouvements estivaux, donc oui, je suis assez satisfait.

Capitaine d’équipe dès la première saison… ce sont des responsabilités. Tu t’es déjà entraîné à la gueulante dans les vestiaires ?

La gueulante, c’est seulement de temps en temps. Après prendre la parole, c’est même un devoir. Le groupe reste assez jeune, et mis à part Sammaritano, aucun joueur ne connaît l’élite, ou très peu. Je m’attendais à avoir ces responsabilités-là du fait de mon vécu. Le directeur général me l’avait bien expliqué, le coach aussi. Le capitanat très franchement, je m’y attendais pas plus que ça. Mais comme avec Frédéric, on est les deux anciens, bah c’est tombé sur moi. Après, j’ai aussi la chance de ne pas avoir connu la blessure cette année, je croise les doigts.

Tu as même scoré contre Sochaux… Tu deviens un vrai buteur ?

Ce sont des petits détails, mais qui veulent tout dire. Sochaux pour le coup, c’était décisif parce qu’on gagne 1-0 (le 13 mars dernier, ndlr), donc ça avait fait du bien à tout le monde, et à moi aussi par la même occasion. Après, un vrai buteur… Je marque deux ou trois buts par saison, quoi.

Toute ta carrière, c’est le fameux « Monsieur Propre » qui te poursuit. C’est un produit ménager que t’affectionne ?

(Rires) C’est toi qui m’as filé ce surnom ? On dit ça pour me chambrer dans le vestiaire ouais, mais bon, mes coéquipiers ne m’appelaient pas tout le temps comme ça non plus. Quand y a un moment où il faut chambrer, bon, ça arrive.

Parle-nous un peu de ton coach, Jean-Luc Vannuchi, venu directement de la CFA depuis Martigues…

C’est un super coach. En tant que personne, il reste assez proche des joueurs, connaître leur ressenti. Quand on voit d’où il arrive, on se dit que son adaptation à la Ligue 2 se fait vraiment bien. Dans les entraînements, tout est décortiqué, tout est carré… C’est du bon boulot. On peut parler de tout avec lui, s’il y a un problème, il va tout faire pour te trouver une solution. Il est très bon dans l’approche psychologique, individuelle comme collective.

Retour aux sources, direction le Stade rennais. Gourcuff était cool, coach Vahid un peu moins, non ?

Gourcuff, je lui dois beaucoup. C’est grâce à lui et son adjoint Hervé Guégan que j’ai signé pro. Parfois, il voulait me faire jouer plus, mais c’était compliqué pour lui avec les dirigeants. Je garde de très bons souvenirs de lui. Après Vahid, c’était beaucoup moins cool avec les jeunes. Halilhodžić, il nous prenait pour de la merde, en fait. C’était un dictateur. Ça a duré un an, et puis il s’est barré. Mais globalement, j’ai de bons souvenirs de Rennes.

D’ailleurs, plus grand monde ne s’en rappelle, mais tu étais roux avant de te raser la tête…

(Il coupe) Ah, ça c’était avant… Mais je vais te dire la vraie histoire : c’était à Nancy, et Jonathan Brison m’avait foiré ma coupe, du coup je me suis rasé, et je suis resté comme ça. Quand tu deviens chauve, t’es obligé.

Et puis l’ASNL. Comment tu décrirais ton premier passage à Nancy ?

C’étaient mes plus belles années, je dirais, même si le début avait été bien dur. J’arrive de Ligue 1 pour jouer en Ligue 2, et les 8 premiers matchs, Pablo Correa ne me fait pas jouer. Il m’envoie jouer en CFA, et moi, je fais un peu ma tête de con… J’avais pas franchement envie d’y aller, du coup j’étais pas bon. Mon premier match avec l’équipe première, c’était en Coupe de la Ligue contre Amiens, où Pablo est venu me briefer. Après ce match, je n’ai plus quitté l’équipe. Pablo était venu m’expliquer pour me dire la vérité : auparavant, Nancy avait toujours envoyé ses joueurs de Ligue 1 en réserve pour les tester mentalement. Au final, quand on voit ce que j’ai fait ensuite, ça a plutôt marché pour moi.

Les fans de Marcel-Picot te prenaient pour leur symbole ?

Symbole je sais pas, après j’ai vécu de grands moments avec Nancy. Ce match retour de Ligue Europa contre Schalke par exemple, puis la finale de la Coupe de la Ligue aussi. C’étaient deux moments canons. La Coupe d’Europe, c’était ouf. On n’avait jamais vu une aussi grosse ambiance, avec autant de monde. On voyait tous ces drapeaux flotter dans le stade, c’était beau ouais.

À part Squillaci-Cris, aucune charnière ne vous arrivait à la cuisse avec Pape Diakhaté… Tu t’entendais bien avec lui ?

Pape, c’est un bon gars, je m’entendais hyper bien avec lui ! Là, je n’ai plus trop de contact, mais quand on se recroisera, ce sera avec beaucoup de plaisir. On s’est tout de suite bien entendu sur le terrain, et on formait un bon duo. En fait, c’était ça Nancy : on s’entendait tous trop bien. Il y avait une osmose bien spéciale à ce moment-là.

La finale de Coupe de la Ligue en 2006, ça reste ton plus beau souvenir ?

Oui et non, parce que je me fais expulser. À ce moment, il y a encore 1-1. Tu sors devant tout le stade, et là tu gamberges. « Merde, qu’est-ce que je viens de faire ? Je vais tout faire foirer… » T’accuses le coup, et je peux te dire que tu ressens encore plus la pression à ce moment que sur le terrain ! Je me suis posé seul dans le vestiaire, et là j’entends du bruit. Je sors, et heureusement, on venait de marquer. Là, j’étais soulagé… La finale était belle : première année en L1, finale de Coupe de la Ligue, 40 000 Niçois et 40 000 Nancéiens… Pour nous, c’était énorme, on était encore gamins ! Soulever le trophée au Stade de France, c’était… Pfff… Bah c’est un peu comme cette année avec Auxerre et cette finale de Coupe de France. On est jeunes et insouciants, comme avec Nancy.

À l’époque, des gros clubs français comme Bordeaux ou le Paris Saint-Germain se renseignent sur toi et font des propositions… Tu regrettes un peu en y repensant ou pas vraiment ?

Bordeaux et Paris étaient là, mais ça avait surtout été chaud avec Saint-Étienne et Rennes. Je m’étais aussi entretenu avec Rudi Garcia à Lille, c’était conditionné au départ de Basa… Je sais pas vraiment ce qu’il se serait passé en France, mais non, je ne regrette pas d’avoir pris le Zénith.

Comment on t’a vendu le projet ?

Je ne connaissais absolument pas la ville. Le club oui, grâce à son parcours en Ligue Europa. Les dirigeants m’avaient accueilli pendant deux jours, j’étais venu voir un match. Mais j’ai été hyper surpris par la beauté de la ville, c’est magnifique. Déjà, d’un point de vue sportif, l’équipe de France devenait compliquée… Peut-être que si j’avais mieux marché à Nancy, j’aurais été appelé. Mais ça ne m’a jamais vraiment trop interrogé. Ensuite, d’un point de vue financier, je ne vais pas le cacher, c’était une grosse opération. Et sportivement, je me suis aussi dit : « C’est peut-être ta seule chance de jouer la Ligue des champions ! » Alors j’y suis allé, et au final, j’avais raison : c’était ma seule année en C1 !

Tes ambitions en arrivant là-bas, c’était quoi ?

Je venais pour prendre une place de titulaire. C’était dur au début, parce que le rythme était complètement différent par rapport à Nancy, c’est comme si je devais m’adapter en arrivant de l’ASNL à l’OM par exemple. Et à l’époque, le Zénith était encore très russe. Du coup, j’ai eu des difficultés à me fondre dans le groupe. Le championnat était bien technique, surtout contre les grosses équipes.

Qu’est-ce qui a capoté au final ?

Déjà, le premier match que je fais, je prends un carton rouge. Pas le meilleur démarrage… Et le reste de la saison, je prenais souvent des cartons jaunes, donc je loupais des matchs. Je n’avais pas l’impression d’être plus méchant que ça pourtant, mais bon. J’ai dû jouer quatorze matchs jusque novembre, ce qui reste un bon ratio. Mais j’alternais le bon et le mauvais. Ensuite à l’hiver, Bolton est venu me proposer de passer l’hiver chez eux. J’ai foncé, c’était l’Angleterre quand même. Le souci, c’est que je sortais d’un mois et demi de vacances. Du coup, physiquement, j’étais à la rue. Je reviens pour le début de saison en Russie, Dick Advocaat veut toujours de moi et me dit que je fais partie du groupe. Mais là, la direction est intervenue : pour eux, j’avais voulu partir en Angleterre, donc ils ne voulaient plus de moi. Cette petite parenthèse en Premier League, ce n’était pas dans leur vision des choses.

Les ultras du Zénith sont plutôt connus pour être racistes… Quelle était ta vision des choses en jouant les premiers matchs à domicile ?

Moi, je n’étais pas visé, j’étais plus que blanc ! Dans l’équipe, il n’y avait pas de joueurs noirs, donc c’était réglé à ce niveau-là… J’étais au courant de leurs agissements, mais franchement, je n’y faisais pas attention. Quand tu es dans ton match, tu es concentré et ce qu’il se passe autour, tu ne le calcules pas.

Sur le Rocher, ce n’était pas franchement la grande joie… Tu étais dans une période compliquée à ce moment-là ? Tu pensais à bloquer le foot ?

La première année était cool, franchement. On finit dans le haut de tableau, on fait une finale de Coupe de France, c’était encourageant. Mais la saison suivante, c’était un calvaire. Il y a eu trop de changements en une seule année, des histoires de contrats, de prolongations, tout ça… Pour l’équilibre collectif, c’était un vrai bordel. On est descendus. Ça ne m’a pas dégoûté, mais quand tu finis la saison comme ça et que tu dois retourner à Saint-Pétersbourg pour tes six derniers mois de contrat en sachant que tu ne vas pas jouer, tu mets un peu de temps à t’en remettre. Je n’ai pas compris comment on pouvait autant baisser notre niveau d’une année à l’autre… Sur le papier, on était bien, quand même.

Le retour à Nancy, c’était un peu l’oasis au milieu du désert ?

C’était la fin de mon contrat avec le Zénith, on était en décembre 2011… Je vois que Nancy a des difficultés en Ligue 2, et je leur propose mon aide. C’était bénéfique pour tout le monde : pour le staff, pour donner de l’expérience au groupe, et pour moi-même, parce que j’avais besoin de retrouver la confiance. C’était plus facile pour moi de revenir à Nancy, je connaissais la ville, les gens. J’aurais peut-être pu rester ici et ne pas partir à l’étranger, mais d’un point de vue personnel, j’avais envie de voir autre chose. Les voyages, ça t’ouvre l’esprit aussi. Par exemple, les balades en Turquie, à côté du Bosphore dans Istanbul, c’est magique.

La Turquie, tu l’as bien connue. Tu peux nous donner un peu de détails sur Karabuk et tes deux années là-bas ?

C’est à trois heures et demie d’Istanbul, à deux heures d’Ankara, dans les terres. Tu as 100 000 habitants, mais ça reste un peu le bled. Istanbul, c’est très européanisé. Là, c’est la Turquie traditionnelle, assez vieille et pas hyper riche. Dans ton temps libre, bon, y a pas énormément de choses à faire en ville. En club, c’était cool, j’étais avec des joueurs qui parlaient français aussi. Tu avais Mabiala qui venait de Nice, Samba Sow de Lens, tu avais aussi Lualua qui avait fait le gros de sa carrière en Angleterre… Quand on va dans des pays comme ça, c’est pour s’imprégner de la culture et rencontrer les gens. Et très franchement, ils sont hyper accessibles, la main sur le cœur et toujours le sourire. Et puis ils sont fans de foot, ça je te le garantis. Les tribunes en Turquie, c’est toujours plein à craquer !
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