S’abonner au mag
  • Angleterre
  • Championship
  • Sheffield United

Sean Bean, Monsieur Sheffield !

Par Matthieu Rostac
Sean Bean, Monsieur Sheffield !

ATTENTION SPOILER : que ceux qui n'ont pas encore vu Game of Thrones évitent de lire cet article. Vraiment. En revanche, ceux qui ont déjà pu apprécier l'adaptation TV du mass murder de George R.R. Martin peuvent découvrir l'histoire de Sean Bean, fan jusqu'au bout des ongles de Sheffield United. Parfois un peu trop, d'ailleurs.

12 juin 2011. Les spectateurs de HBO ainsi que tous les téléchargeurs du monde entier découvrent avec stupeur la mise à mort d’Eddard « Ned » Stark par ce petit salopard de Joffrey Baratheon dans le S01E09 de Game of Thrones, avant que sa tête ne finisse au bout d’une pique sur la place publique de Port-Real. Ça, c’est ce que l’on voit à l’image. Ce que l’on sait un peu moins, c’est le sort qu’a réservé le casting au moulage du visage de Sean Bean lors du tournage à l’été 2010. « La scène était tournée à Malte, une grande place à Malte […] et c’était très bien. On a juste frappé dedans comme dans un ballon de football » raconta le principal intéressé lors d’un Q&A sur Reddit en août 2014. C’est qu’en dehors des plateaux de tournage, l’acteur anglais vu également dans Goldeneye et Le Seigneur des anneaux : la communauté de l’anneau ne jure que par le ballon rond. Ou plutôt, que par un seul club : Sheffield United.

Tatouage sur l’épaule, film avec Harrison Ford et penalty à Bramall Lane

Comme souvent avec le supporterisme, ses origines se trouvent dans un père furieux de foot. Celui de Sean Bean vibrait pour United, le club de la classe ouvrière. Et ce, même s’il était patron d’une usine et qu’il roulait en Rolls Royce Silver Shadow. Pendant un temps, l’acteur anglais ambitionne de faire carrière ballon au pied, lui qui évolue en pointe en équipes de jeunes de Sheffield United. Mais une blessure à la cuisse qui handicape sa marche, en raison d’un bout de verre resté trop longtemps planté dans sa chair, empêche toute progression. Pas grave, Sean deviendra fan hardcore de United. Au point de se faire tatouer, à 31 ans et alors que le club de Sheffield vient d’obtenir sa montée en First Division à l’issue de la saison 1989-90, un « 100% Blade » sur l’épaule, du surnom de l’équipe de la ville longtemps connue pour sa production de couteaux. Deux ans plus tard, Bean décroche son premier rôle hollywoodien aux cotés de Harrison Ford dans Jeux de guerre. Puis manque de ne pas se pointer pour les derniers jours de tournage du film. C’est que l’interprète de Ned Stark a mieux à faire : soutenir son équipe fétiche face au Crazy Gang de Wimbledon à Plough Lane. « Il ne me restait que quelques heures pour sauter dans cet avion qui devait m’emmener terminer ce film avec Harrison Ford… Bref, on a gagné, c’était un super match et ça nous assurait plus ou moins la montée. Je me souviens avoir couru sur le terrain et m’être balancé sur la transversale des cages… Là, quelqu’un m’a dit : « Sean, tu ferais mieux d’aller prendre ton avion, sinon tu ne vas jamais terminer ton film ! » » rembobinait Bean à TalkSPORT en octobre 2010.

En 1996, l’acteur parviendra enfin à concilier ses deux passions, réalisant au passage un rêve de gosse, avec le film When Saturday Comes. Il y incarne le personne de Jimmy Muir, ouvrier rebelle un peu trop penché sur la bouteille qui se voit offrir la chance d’évoluer pour… Sheffield United. Comme la plupart des films de football, When Saturday Comes ne laisse pas un souvenir impérissable. Sauf dans la mémoire de Sean Bean, évidemment, notamment cette scène de penalty tiré dans un Bramall Lane plein à craquer. Normal, l’équipe de tournage film en plein mi-temps d’un vrai match des Blades. « Je me chiais dessus, putain. J’avais bu trois ou quatre bières avant de venir. J’étais terrorisé, putain. Mais une fois rentré sur le terrain, je me suis senti bien. Mon père, mon grand-père, mon neveu et tous mes potes étaient là, dans le Kop, et ils chantaient : « Beano ! Beano ! » C’est le truc le plus effrayant que j’ai jamais fait, mais aussi le plus enivrant. Je ne voulais plus sortir du terrain. Les vraies équipes, Sheffield United et Manchester United voulait revenir sur le terrain et je leur disais : « Attendez, laissez-moi tirer un autre penalty ! » Et l’arbitre : « Non, c’est bon, on doit retourner au match maintenant ! » Je suis sorti du terrain et je ne pouvais plus remettre les pieds sur terre » ajoutera l’acteur au micro de TalkSPORT.

« C’est ton mari qui nous a fait descendre ! PUTAIN ! »

Mais le meilleur est encore à venir pour Sean Bean. Au début des années 2000, l’acteur anglais va définitivement entrer au sein du club de Sheffield United. Cette fois-ci, il n’est pas question d’une fiction imprimée sur pellicule. Après avoir inauguré leWall of Fame des Blades en 2001, Bean se voit proposé l’année suivante un poste de membre du comité directeur du club par le président de l’époque, Derek Dooley. Sheffield United est alors en pleine reconstruction : plombé par une dette de 4 millions de livres dans les nineties, le club reprend à peine du poil de la bête sur le terrain, notamment grâce au leader guerrier Neil Warnock arrivé en 1999 et qui accomplit des miracles avec un budget famélique. En 2004, les Blades montent en Championship avant d’obtenir une montée express en Premier League deux ans plus tard. La première en douze ans. Sans que l’on sache vraiment quel est son rôle au sein de l’organigramme de Sheffield United, le fan de toujours qu’est Sean Bean est aux premières loges pour voir l’avènement de son équipe. Puis sa chute.

À l’issue de la saison 2006-2007, après seulement une année passée dans l’élite, United prend l’ascenseur pour la Championship, avec le même nombre de points que le premier non-relégable Wigan Athletic mais un but en mois au goal average. Bean, qui a pris pour habitude d’incarner des personnages à l’issue certaine au cinéma, n’est pas du genre à subir dans la vraie vie. Selon lui, un seul coupable dans cette histoire de relégation : Neil Warnock. Qui raconte dans son autobiographie Made in Sheffield comment Boromir a pourri sa famille à la fin du dernier match de la saison : « Forcément, il était dans un sale état. Il voulait savoir où j’étais. Sharon (la femme de Warnock ndlr) lui a dit que j’étais en conférence de presse et que je serai bientôt de retour. Là, Sean Bean a commencé à jurer devant elle et devant mon fils de cinq ans. C’était Sean Bean l’acteur dur à cuire. Un dur à cuire qui faisait fondre en larmes un gamin de cinq ans et sa mère. » Pendant son monologue, l’acteur, qui n’a pas son pareil pour enchaîner les « fuck » , en profite également pour pointer du doigt Sharon Warlock en lui assénant « c’est ton mari qui nous a fait descendre ! PUTAIN ! » Après s’être excusé officiellement auprès du technicien, Kevin McCabe, nouveau président des Blades, demande à Sean Bean de prendre du recul par rapport à son rôle, qui annonce dans la foulée « retourner en tribune, là où il se sent à la maison » . Une situation que Neil Warnock résumera de belle manière : « Il a beau être une star, il n’en était pas une à mes yeux cet après-midi. »

Le PSG dévore le BK Häcken et rejoint l’OL en demies

Par Matthieu Rostac

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez : France-Allemagne (0-2)
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne
Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)

Revivez : France-Allemagne (0-2)
32
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
  • International
  • Amical
  • France-Chili
Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)

Revivez la victoire de la France face au Chili (3-2)
Logo de l'équipe France
EDF, le coup de la panne
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne

EDF, le coup de la panne
Logo de l'équipe Géorgie
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Willy Sagnol headcoach of Georgia during talks to Ovidiu Hategan (ROU) referee in action during UEFA European Championship Qualifying: Group A match between Spain and Georgia at Stadium Jose Zorrilla on November 19th in Valladolid (Spain) (Photo by Luis de la Mata / SportPix/Sipa/ USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
  • International
  • Géorgie
Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol

Géorgie : le roman de Sagnol
Logo de l'équipe Allemagne
23 March 2024, France, Lyon: Soccer: International match, France - Germany, Groupama Stadium. Germany's players Jamal Musiala (l) and Toni Kroos react. Photo: Christian Charisius/dpa   - Photo by Icon Sport
23 March 2024, France, Lyon: Soccer: International match, France - Germany, Groupama Stadium. Germany's players Jamal Musiala (l) and Toni Kroos react. Photo: Christian Charisius/dpa - Photo by Icon Sport
  • International
  • Amical
  • France-Allemagne (0-2)
Allemagne : le gros coup de Kroos

Allemagne : le gros coup de Kroos

Allemagne : le gros coup de Kroos

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine