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Scott LaValla, du rugby à l’armée

Par Quentin Moynet
Scott LaValla, du rugby à l’armée

Forfait pour le Mondial, Scott LaValla a arrêté sa carrière à seulement 27 ans pour s'engager dans l'armée américaine. Un rêve de gosse pour l'ancien joueur du Stade français qui a profité à fond de sa courte carrière sportive.

Il devait disputer sa deuxième Coupe du monde avec les États-Unis avant de raccrocher les crampons, mais une fracture du coude a précipité sa retraite. À seulement 27 ans, Scott LaValla a décidé d’arrêter le rugby. Il n’avait pourtant pas subi de commotions cérébrales à répétition qui auraient pu le mettre en danger. Il n’était pas non plus en situation d’échec au Stade français où son statut de remplaçant et d’impact player lui convenait très bien. Le deuxième (ou troisième) ligne américain était même heureux à Paris, où il avait débarqué en 2011 en provenance de Dublin. C’est d’ailleurs en Irlande, à 18 ans, qu’il avait découvert qu’il pouvait devenir un joueur de rugby professionnel, après avoir fait du foot US jusqu’au lycée. En réalité, Scott LaValla avait envie de servir son pays en devenant un Marine de l’armée américaine, dans l’assistance médicale, sur le front. Et l’âge limite pour s’engager dans cette branche étant de 27 ans, la décision s’est imposée naturellement.

L’armée, un « rêve de gamin »

C’est Pierre Rabadan qui a vendu la mèche dans une interview accordée à RMC en mai dernier. « J’ai gaffé, reconnaît aujourd’hui l’ancien troisième ligne du Stade français. On était plusieurs à prendre notre retraite à la fin de la saison et j’ai cité le nom de Scott, en disant qu’il allait s’engager dans l’armée. Je n’étais pas censé en parler. » Car Scott LaValla souhaite que sa vie post rugby reste privée, comme il nous l’a expliqué en déclinant poliment notre demande d’interview. L’ex-Stadiste n’a jamais annoncé publiquement sa fin de carrière sportive, ni son projet de rejoindre les Marines. « Il savait que le rugby, ça n’allait pas durer, explique Rémi Bonfils, talonneur du club parisien et un des meilleurs potes de LaValla dans le vestiaire. Le rugby est resté un plaisir pour lui, pas un métier. Il a toujours eu l’objectif d’intégrer l’armée, c’est presque un rêve de gamin pour lui. » « Peu de gens auraient ce courage, ça démontre son caractère » , indique Laurent Sempéré, lui aussi talonneur à Paris.

Un caractère bien trempé qui a tout de suite fait l’unanimité dans le vestiaire stadiste. Pas timide pour un sou, Scott LaValla s’intègre très bien dans le groupe à son arrivée en 2011. « Il a très vite appris le français, c’était impressionnant » , se souvient Laurent Sempéré. « C’est devenu un jeu entre nous, on le corrigeait quand il faisait des fautes. Mais il osait parler en français, ce qui n’est pas toujours le cas des joueurs étrangers au début » , enchaîne Pierre Rabadan, dont un autre ancien coéquipier, le Sud-Africain Cliff Milton, avait lui aussi arrêté le rugby pour rejoindre l’armée, britannique cette fois (en 2008). « C’est un vrai Américain, très jovial, exubérant parfois, poursuit Sempéré. Il a profité à fond de tous les moments, en positivant constamment et en amenant de la joie de vivre. »

Même quand il apprend qu’il ne fait pas partie des 23 joueurs retenus pour disputer la finale du championnat de France contre Clermont en juin dernier, il garde le sourire et aide au mieux ses partenaires. « C’était quand même un coup dur pour lui, il était touché, déçu, mais il n’a rien laissé transparaître, assure Rémi Bonfils. Il n’a jamais fait passer son cas personnel avant l’intérêt du groupe. » Son entraîneur, l’Argentin Gonzalo Quesada, le félicitera d’ailleurs pour son attitude quelques jours après le titre, à l’hôtel de ville de Paris lors de la présentation du Bouclier de Brennus. C’est sans doute aussi pour cela qu’il est très apprécié des supporters, avec lesquels il discutait régulièrement après les entraînements ou à la Bodega du Stade français, sorte de troisième mi-temps organisée dans les entrailles de Jean-Bouin.

« Il engueulait les mecs qui ne faisaient pas assez d’efforts »

Scott LaValla, c’est aussi et surtout un monstre physique. Un joueur qui voue un culte à son corps et qui le façonne depuis des années en s’entraînant énormément. Trop, parfois. « Il était un peu extrême en matière de préparation, avoue Pierre Rabadan. Il faisait tout à fond, tout le temps. Il pouvait être dans l’excès. » « C’était un énorme, énorme travailleur. Le plus gros bosseur du groupe, c’est clair, confirme Laurent Sempéré. Il mettait beaucoup d’engagement dans tout ce qu’il faisait, à chaque entraînement. Il s’infligeait aussi des séances supplémentaires. »

Souvent premier des tests physiques, celui qui est surnommé « Captain Amo’rica » a du mal à accepter que ses coéquipiers ne soient pas tous aussi à l’aise que lui. « Parfois, il engueulait des mecs qui ne faisaient pas assez d’efforts selon lui, raconte Rabadan. Il était tellement facile qu’il ne comprenait pas que tout le monde ne soit pas aussi fort que lui physiquement. Pour un entraîneur, c’est génial d’avoir un garçon comme ça dans son groupe. » Même lors des séances de musculation matinales, alors que tout le monde traîne la patte, LaValla est surmotivé. « C’est un joueur qui manque dans le vestiaire, mais pas pour les tests physiques » , sourit Sempéré.

Preuve de son implication dans le groupe, le joueur américain faisait partie du conseil des sages du Stade français, composé de cinq joueurs, parmi lesquels Pierre Rabadan. Il avait aussi succédé à Anton Van Zyl en tant que capitaine stadiste de « Movember » « C’est un homme de mission, quand il s’engage dans quelque chose, il le fait à fond » , précise Laurent Sempéré. Actuellement en vadrouille en Europe, Scott LaValla rentrera aux États-Unis en janvier pour se préparer à intégrer l’armée en juin. « Il doit perdre du poids, explique Rémi Bonfils, pas franchement inquiet pour son pote. Quand je vois l’engagement qu’il mettait au rugby, qui n’était pas son objectif d’enfance, je n’ai aucun doute sur sa réussite. » Ooh Rah !

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