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Schweinsteiger, pourquoi tant de haine ?

Par Maxime Brigand
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Schweinsteiger, pourquoi tant de haine ?

Le premier jour, Old Trafford l’avait célébré comme un héros. Quinze mois plus tard, Bastian Schweinsteiger n’est qu’un long silence et un cas qui interroge à Manchester United. Au bout d’une bataille de mots, d’une institution qui joue avec ses valeurs et sous l’autorité d’un Mourinho qui estime que cette situation est tout sauf un problème.

La dernière image de Bastian Schweinsteiger sur une scène internationale aura donc été celle-ci. Un homme détruit par l’émotion, celle des adieux et du poids de l’histoire qu’il laissera derrière lui. Derrière les larmes qui dévalent sur son visage, Schweini repense certainement à la façon avec laquelle il a participé – avec sa classe éternelle – à replacer l’Allemagne sur le toit du monde. C’était il y a un peu plus de deux ans, le 13 juillet 2014, au Maracanã de Rio, face à l’Argentine et dans les bras de Joachim Löw, qui n’a jamais cessé de l’admirer. Ce soir-là peut-être plus qu’un autre, tant Schweinsteiger avait offert son corps à l’Allemagne, finissant même la rencontre avec du sang sur le visage. Le 31 août dernier, lors d’un match organisé à Mönchengladbach contre la Finlande (2-0), Bastian Schweinsteiger a donc enfilé pour la dernière fois de sa vie internationale – 121 sélections – le maillot de la Mannschaft, histoire de filer le relais à la nouvelle génération que pourrait notamment incarner celui qui l’a remplacé ce soir-là : Julian Weigl.

Il raconte : « Je ne m’attendais pas à ce que ce soit comme ça. Je voulais juste profiter du moment, mais que ce soit si beau, je ne l’avais pas imaginé. LaMannschaftest comme une famille, on connaît tout le monde, les soigneurs, Joachim Löw a été mon entraîneur pendant des années. Dans cette équipe, on se fait des amis, et j’ai eu beaucoup de plaisir à y jouer. » Le plaisir, le jeu, tout ça n’existe pourtant plus depuis plusieurs semaines pour Schweinsteiger. L’homme a été réduit au silence et à ses publications appuyées sur les réseaux sociaux, dernières preuves de son respect éternel pour la notion d’institution. Cet été, il voulait éventuellement aller voir ailleurs, mais son nom est pourtant toujours lié à Manchester United, un club dont il rêvait, qu’il a rejoint en juillet 2015 et qui le traite aujourd’hui « comme un lépreux » selon son ancien président au Bayern, Uli Hoeness.

Prêt pour partir

Qui aurait pu penser qu’un jour l’histoire se serait terminée ainsi ? Qui aurait pu penser qu’un jour, Bastian Schweinsteiger, champion d’Europe avec le Bayern en 2013, huit fois champion d’Allemagne, référence à son poste, serait éclipsé d’une photo officielle et se contenterait de bosser avec les jeunes d’un club comme Manchester United ? C’est pourtant ce qu’il se passe depuis que José Mourinho a posé son autorité à Carrington. La raison est simple selon le Portugais : « On a cinq joueurs pour deux postes avec Pogba, Fellaini, Herrera, Carrick et Schneiderlin, donc c’est difficile d’en rajouter un.(…)Ce sera difficile pour lui de jouer avec nous. Je ne dis pas impossible mais compliqué. » On parle là d’une méthode, au-delà du simple critère sportif. Il faut se le dire : au regard de sa saison dernière – treize titularisations avec Louis van Gaal –, Bastian Schweinsteiger ne pouvait pas forcément prétendre à une place de titulaire indiscutable à Manchester. Mais personne n’a le droit de traiter un monument de la sorte. Les grands clubs ne traitent pas leurs joueurs comme ça. Sir Alex Ferguson n’aurait jamais utilisé un tel levier, mais United ne ressemble plus à United. C’est désormais une certitude, et le cas Schweinsteiger n’est qu’une nouvelle preuve de la mutation d’une institution sérieuse vers ce qui ressemble à une entreprise sans sentiment. José Mourinho ne pourra jamais changer ce que le milieu allemand a écrit, mais il peut accompagner le changement des mentalités.

Ce cas interroge aujourd’hui, et ce, alors que Bastian Schweinsteiger a été réintégré brièvement au groupe professionnel à l’entraînement avant le déplacement à Swansea dimanche (3-1). Mourinho : « On a pris cette décision, car on est actuellement dans une période où il est vraiment compliqué de s’entraîner avec tout le monde. C’est une décision humaine. S’il est avec nous, il sera mieux préparé et dans de meilleures conditions si sa future décision est de quitter le club. Il sera prêt pour la compétition. S’il reste, il devient aussi une option supplémentaire. » Ce à quoi personne ne croit alors que l’ancien international allemand a été interdit de jouer avec les équipes de jeunes du club. En août dernier, Schweinsteiger avait expliqué que Manchester United serait son « dernier club en Europe » , mais aucune solution n’a jusqu’ici été trouvée pour un joueur qui tourne à 140 000£ par semaine, soit 15 millions à régler sur les deux dernières années de contrat qu’il lui reste. La presse anglaise évoquait donc ses derniers jours la solution d’un chèque à l’amiable entre les deux parties pour le laisser filer. Pendant ce temps, certains couinent encore.

La guerre des mots

Et c’est contre eux que José Mourinho a décidé de se tourner depuis plusieurs semaines : « Pour nous, ce n’est pas un problème. Le foot est fait de décisions. J’ai fait ça pendant toute ma carrière. Tout le monde fait ça.(…)Bastian ne parle pas beaucoup. Il a expliqué récemment ce qu’il souhaitait, il est libre de le faire. Il n’y a aucun problème.(…)Après, quand je lis certaines choses de la part des personnes qui travaillent au Bayern Munich… Je suis assez surpris que M. Rummenigge n’ait rien fait pour le faire revenir. » Le directeur général du Bayern s’est contenté de faucher à tout-va et a rappelé que « ce genre de situation n’a jamais eu lieu au Bayern » . Pendant ce temps, les supporters de Manchester United ont également donné de la voix pour apporter leur soutien à un homme qu’ils avaient acclamé comme rarement lors de sa première foulée mancunienne contre Tottenham le 8 août 2015. Une époque où Bastian Schweinsteiger était encore un héros, même si tout le monde a compris pourquoi il avait quitté le Bayern. La faute à des blessures à répétition et une condition physique cramée. C’était hier. Avant que la vie de Schweinsteiger ne se déroule davantage par des soutiens sur Twitter que sur un terrain. Un terrain où les cadres de l’effectif professionnel de MU aimeraient le revoir. Sauf que ce devrait maintenant être loin de Manchester.

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