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  • France – National – 31e journée – Metz/Colmar

Salut Metz ! Comment ça va ?

Par Régis Delanöe
Salut Metz ! Comment ça va ?

Relégué en 3e div' cette saison pour la première fois de son histoire et après 10 ans de lente agonie, le FC Metz est en passe de remonter en Ligue 2. Alors que ça rigole enfin un peu en Moselle ces temps-ci, l'occasion est belle de prendre des nouvelles d'un club historique bien décidé à remonter la pente, et peu importe le temps que ça prendra.

Faut être honnête, on n’était pas loin d’avoir oublié le FC Metz. Mais c’est en partie sa faute aussi, tant le club a tout fait pour quitter la lumière. Et pas franchement avec fracas, comme a pu le faire le RC Strasbourg à son époque. Non, en Lorraine, on a pris l’option de couler doucement et avec discrétion. Le glissement dans les bas-fonds du foot pro français s’est opéré après une décennie d’errements. C’est en 2002 que la jusqu’ici bien huilée machine mosellane commence à se dérégler, avec une descente historique qui met fin à 35 saisons consécutives en élite. Un évènement traumatisant, alors que le titre national a filé du côté de Lens pour un poil de cul quatre ans plus tôt et que les affiches de Coupe d’Europe étaient fréquentes à Saint-Symphorien il y a encore peu. Tout de suite, pourtant, c’est l’espoir : le FC Metz remonte en L1. Mais redescend peu après. Puis remonte. Redescend encore. Avant que le bouton de l’ascenseur ne se bloque au deuxième étage en 2008.

Carlo Molinari lâche le guidon

Un an après, le rubicond Carlo Molinari lâche le guidon pour laisser sa place de président à Bernard Serin, un gros bonnet de l’industrie locale. Xavier Schmitt, du groupe de supporters Génération Grenat, se souvient de cette période délicate : « La transition n’a pas été facile à gérer, le club avait déjà commencé sa lente agonie. Il a fait des erreurs de direction aussi au début, surtout au niveau de sa communication. Il s’est volontairement isolé de la presse, du public, des politiques. Peut-être a-t-il cru qu’il pouvait gérer son affaire comme une entreprise, force est de constater que ce n’est pas le cas. » L’arrivée récente au poste de directeur sportif de Dominique D’Onofrio, grand connaisseur du milieu du foot, a permis de régler le tir à ce niveau. Mais pour ce qui est des résultats sur le terrain, il y a encore eu de la déception, beaucoup trop de déceptions, avec deux montées manquées de peu en 2009, puis en 2010. Comme souvent dans pareil cas – les Manceaux et les Sedanais le savent –, se rater dans le money time est dur à digérer. Et tout peut alors rapidement prendre une mauvaise tournure : joueurs démotivés, finances en baisse, crispation à tous les niveaux…

Du coup, il n’est plus question l’année suivante de jouer les gros bras en Ligue 2, mais bien d’y sauver sa peau. L’opération est réussie bon an mal an au printemps 2011. Mais un an après, c’est l’échec de la mission. À chaud, l’entraîneur Dominique Bijotat dit « assumer » , mais ajoute : « J’essaie d’aligner une équipe compétitive avec ce que j’ai, mais il y a un moment où je ne peux plus rien faire. » « Il a été beaucoup critiqué à l’époque, mais il a fait ce qu’il a pu avec les moyens à disposition » , abonde Xavier. Effectivement, le choix avait été fait, en tenant compte des contraintes économiques, de miser sur la jeunesse, le centre de formation messin étant depuis pas mal de temps l’un des plus performants de France (actuellement 6e et victoire à la Gambardella 2010). La stratégie n’a pas fonctionné et, pour la première fois de son histoire, le FC Metz est tombé au troisième échelon national. « Un vrai choc » pour les supporters, qui avaient déjà eu du mal à accepter de stagner en Ligue 2 les saisons précédentes, après plusieurs décennies de D1/L1.

Cartier et Proment, retours gagnants

Il y a bien eu l’été dernier un maigre espoir de repêchage par la DNCG, quand Le Mans FC a failli se faire pincer pour ses finances borderline, mais finalement, il a fallu accepter de jouer dans ce Championnat national, qui forme une frontière aux contours flous, entre foot pro et foot amateur, et où le club lorrain fait figure d’énigme, avec ses 8,5 millions de budget (deux fois plus que l’actuel leader Créteil, quatre fois plus que l’actuel troisième Le Poiré-sur-Vie). Quand on a joué le titre et disputé des matchs européens il y a encore peu, c’est vexant de se trouver là. Humiliant, presque. Pourtant, Xavier et sa bande ont vite senti que cette situation pouvait être bénéfique. « On était dans une spirale négative de défaites et de tensions avec les joueurs, reconnaît-il. Alors que là au moins, on reprend du plaisir à aller au stade, même si c’est Carquefou et Cherbourg en face et pas Marseille ou Paris. » Deux retours ont aussi fait beaucoup de bien pour apaiser les esprits et repartir de l’avant : celui d’Albert Cartier au poste d’entraîneur et de Grégory Proment pour encadrer les jeunes de l’effectif.

« Albert, c’est le bon choix » , a commenté en novembre la légende Sylvain Kastendeuch. Avec lui à sa tête, « l’équipe a su rétablir le lien avec les supporters » . Les « Génération Grenat » ne disent pas le contraire : « C’est un énorme compétiteur qui connaît bien le club, un fonceur qui, avec son franc-parler, a su rétablir le dialogue à tous les niveaux. » Le retour de Cartier le Vosgien a contribué à rassurer un public qui tient à ses racines : « D’autres anciens aussi gravitent autour du club : Marichez, Gaillot, Serredszum, Terrier… C’est important pour notre identité. » Le passé récent a laissé des traces, avec des joueurs pas vraiment concernés par le projet mosellan. « On en veut par exemple à des mecs comme Guerriero et Duhamel, qui ont clairement lâché le club la saison dernière, alors qu’ils avaient le talent pour l’aider à se maintenir » , peste Xavier.

Gaëtan Bussmann, l’espoir local

La politique du centre de formation, à visée très internationale – un partenariat inédit avec la Fédération chinoise – fait aussi débat. « On ne forme quasiment plus de joueurs du coin, déplore le porte-parole des supporters. Pourtant le vivier est là, dans les clubs voisins de CFA, de CFA2 ou au Luxembourg » , comme en témoigne la découverte de Miralem Pjanić il y a quelques années. À un niveau bien moindre que celui de l’international bosnien, cette saison marque quand même l’émergence du défenseur Gaëtan Bussmann, natif d’Épinal, pas loin. Avec Yeni N’Gbakoto, Diafra Sakho, Thibaut Bourgeois et des plus anciens comme Kevin Lejeune et bien sûr Greg Proment, l’équipe messine a retrouvé un certain niveau de jeu. Un état d’esprit à nouveau conquérant. De la générosité et de la solidarité. Rien d’extraordinaire bien sûr, mais de quoi largement s’assurer un retour rapide en Ligue 2, le club pointant actuellement en deuxième position avec 10 points d’avance sur le quatrième Fréjus Saint-Raphaël, à 8 journées de la fin.

« La remontée dès cette saison » avait été fixée par le président Serin en début d’exercice, histoire de ne pas risquer de perdre le statut pro et l’habilitation du centre de formation. Cette première importante mission est donc en passe d’être accomplie. Il sera toujours temps ensuite de songer à ce qu’il est possible de faire à l’étage au-dessus à partir de cet été. « D’abord poursuivre la restructuration et viser la remontée en élite d’ici trois ans, je dirais » , espère Xavier, qui souhaite aussi retrouver un peu de cette passion qu’il y avait dans les tribunes de Saint-Symphorien à la belle époque des « PP flingueurs » Pouget et Pirès. « La saison 1998-1999, il y avait 7000 abonnés Génération Grenat, aujourd’hui on est 660. Franchement, le National, c’est pas facile, souffle-t-il. Heureusement qu’on doit bientôt le quitter ! »

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Par Régis Delanöe

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