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Saint-Hubert 69

Par Émilien Hofman
Saint-Hubert 69

Alors que, durant la première décennie 2000, Jean-Michel Aulas préférait miser sur des entraîneurs connus et reconnus pour coacher sa machine de guerre, il est, depuis que les caisses de l'OL sont moins pleines, adeptes de coups avec des anciens de la maison. Après Rémi Garde, place donc à Hubert Fournier. Mais qui es-tu Hubert ? Réponse en trois points.

Hubert Fournier est clairement un homme avec qui partir en mer, sans crainte. Et pas parce qu’il a connu la Bretagne. Depuis qu’il a embrassé une carrière dans le football, Hubert a toujours flairé les bons coups, tant comme joueur qu’entraîneur. Hubert, c’est en quelque sorte le totem d’immunité contre la relégation et, surtout, pour la montée. Quand il quittte Maubeuge (D3 française) pour arriver à Caen, fraîchement promu, il fait son trou dans la défense centrale et le SM Caen excite même un bout de France, en septembre 1992, avec ce mémorable, seul et unique tour de Coupe d’Europe contre la Real Saragosse. Fournier côtoie alors une triplette talentueuse composée de Fabrice Divert, Xavier Gravelaine et Stéphane Paille. À Guingamp, Hubert fait encore mieux. Alors en National, il devient le taulier d’une équipe qui va avaler les divisions pour s’installer en Ligue 1, avec la Coupe d’Europe à la clé. « Il était propre techniquement, avec une bonne anticipation, une bonne lecture du jeu, détaille son ancien partenaire guingampais mais aussi compagnon de promotion à l’INF Vichy, Réginald Ray. C’était un vrai leader technique, et même s’il restait élégant, il pouvait clairement aller dans les duels. » . Hubert a par exemple défendu face à cet horrible Maurizio Ganz, pensionnaire de l’Inter Milan. Lorsqu’il déboule à Lyon en 1998, Pathé s’apprête à faire changer le club rhodanien de dimension. Encore du nez pour Hubert. En fin de carrière, c’est tout simplement Rouen qu’il fait monter, du National à la Ligue 2. Une fois les crampons raccrochés, l’actuel coach de Lyon part tester ses capacités de management en qualité d’adjoint de Philippe Montanier – ancien coéquipier à l’époque de Caen – à l’US Boulogne, qui va aussi avaler les échelons nationaux pour atterrir en Ligue 1. Après une expérience ratée à Gueugnon – comme bon nombre d’entraîneurs pendant les années 2000 – en qualité de n°1, Fournier intègre le staff du Stade de Reims qui rêve, depuis plus d’un demi-siècle, de retrouver l’élite nationale. Pari réussi. Les Rémois ont même représenté l’équipe surprise de la dernière saison de L1. Bravo Hubert !

« Cela lui arrivait de parler à un joueur pour rien »

Pourtant, malgré ces succès et son côté porte-bonheur, Fournier reste un homme très discret. « Hors de la pelouse, pfff, c’est loin tout ça, se remémore difficilement Joël Germain, coéquipier en défense à la période caennaise. Il était à l’image du groupe de l’époque : facile d’accès, simple… Il était très abordable. Mais pas du genre à se mettre en avant. C’était le gars assez discret. » À Rouen et à Reims, le dreadeux Tacalfred a pu pratiquer Hubert. Et il abonde dans le sens de Germain : « J’étais très jeune à l’époque de Rouen. Je me souviens bien par contre que c’était mon capitaine lors de la montée. C’était déjà quelqu’un de bien, comme maintenant en tant que coach. Mais c’était pas le mec qui allait te remettre à ta place en te gueulant dessus. Il n’était pas du tout caractériel. Non, Hubert était plutôt réservé. Mais il savait comment nous aborder, trouver les mots justes. On l’écoutait grâce à son charisme, mais aussi beaucoup grâce à son expérience car il avait un beau vécu derrière lui. » . En passant coach, Hubert a nécessairement dû sortir de sa réserve. À Reims, Cédric Fauré – désormais à Charleroi – se souvient que ce passage dans la lumière n’a pas échappé à quelques accrocs : « Quand je l’ai eu, il débutait donc il a fait beaucoup d’erreurs. Par exemple, ça lui arrivait de parler à un joueur pour rien… Même moi je lui avais expliqué que ça ne servait à rien qu’il dise à un gars qu’il allait jouer si c’était finalement pour le mettre sur le banc. Je pense plutôt qu’il ne voulait pas blesser le joueur, le mettre en porte-à-faux par rapport à quoi que ce soit. Mais la déception du joueur était plus grande à ce moment-là. » Pour autant, Hubert a, selon les dires de Fauré, réussi à progresser dans le domaine : « Même si à la fin je suis parti de Reims alors que Fournier avait mis son veto, j’ai toujours dit que sa grande force, c’était ses relations avec les joueurs. Bon à côté de ça, comme tout entraîneur, il savait pousser une gueulante quand ça n’allait pas, mais il n’en était pas trop partisan non plus. »

Allemagne et crème fraîche

De toute façon, rien ne doit être trop simple pour Hubert, qui a toujours su tâtonner. Fournier n’est clairement pas homme à prendre les raccourcis ou les solutions évidentes. Très tôt à Caen, alors que l’arrivée de Daniel Jeandupeux l’écarte de son statut de titulaire, Hubert décide de prendre tout le monde à contre-pied, en passant de la D1 au National dans les Côtes d’Armor. Alors qu’il était devenu le taulier de la défense de l’En Avant, qu’il pouvait ambitionner un club français de plus gros calibre, Hubert surprend tout le monde en filant vers l’Allemagne et le Borussia Mönchengladbach. Quant à sa carrière d’entraîneur, elle s’est construite petit à petit, en passant par la case « adjoint » que beaucoup d’anciens pros évitent, lorsqu’il s’agit de se reconvertir. Ces choix tout à rebrousse-poil ne sont de toute façon pas si surprenant. Dès ses premiers pas en première division, à Caen, Fournier savait brouiller les pistes. S’il avait beau avoir un prénom de margarine, c’était bien une marque de crème fraîche – Elle & Vire – qui trônait sur le flocage de son premier maillot professionnel caennais. À ce moment-là, le microcosme du football était encore bien loin de deviner la trajectoire à succès de ce cher Hubert. Notamment Joël Germain : « De mémoire, à Caen, il était jeune et donc perfectible. Il restait très sérieux et appliqué. Mais, à l’époque, je ne me doutais pas qu’il allait pouvoir réussir une carrière comme celle-ci. » Et elle est loin d’être terminé

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