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Saër Sène : « Les gens couraient, criaient »

Propos recueillis par Alexandre Pauwels
Saër Sène : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les gens couraient, criaient<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Depuis février 2012, Saër Sène évolue au New England Revolution. L'attaquant français de 26 ans, ex-Bayern, est fier de son choix de vie. Mais avec les attentats, les derniers jours ont été particulièrement difficiles pour ce résident de Boston. Entretien.

Tu es arrivé aux États-Unis en février 2012. Tu avais 25 ans et quelques propositions en Europe. Pourquoi rejoindre les États-Unis ?Je suis venu jouer ici parce que j’avais besoin de changer d’air. J’avais deux-trois contacts en Europe, un peu en France, en Allemagne, en Angleterre… Des discussions on va dire, rien de concret. Quand l’offre du New England Revolution est arrivée, j’ai sauté sur l’occasion, sans attendre les autres. Les États-Unis me fascinaient. J’y étais venu avec le Bayern en stage, j’y étais revenu pour voir mon médecin à Denver. Le mode de vie, la culture… Tout me plaît ici.

Le New England Revolution est implanté à Boston. Comment tu trouves la ville et où vis-tu ?Je vis en plein downtown (centre-ville, ndlr). Je me suis adapté très vite, je connais déjà pas mal d’endroits. C’est une ville qui bouge, je m’y plais beaucoup.

Tu as dû vivre des derniers jours particuliers…Ouais, c’était choquant, impressionnant. Évidemment, ça ne m’était jamais arrivé auparavant. Mais de vivre cet attentat en direct, c’était fou. Je remercie le bon Dieu de ne pas avoir été blessé. La vie reprend doucement son cours, on va essayer d’oublier ça, même si ce ne sera pas simple.

Que faisais-tu dans l’après-midi du lundi 15 avril, date de l’attentat ? Bon nombre d’employés du club ont couru ce fameux marathon de Boston avec la Patriots Charitable Foundation team. Tu en faisais partie ?
Non, non. Mais j’étais dans le centre, dans une rue non loin de là, dans un magasin. On était en repos ce jour-là, j’étais tranquille, en train de faire du shopping. Et là, les explosions. Les gens qui courent et crient. Je sors, je vois la panique. La peur.

Le père du gardien, ton coéquipier Matt Reis, était l’un des 180 blessés… Quelle a été ta réaction, celle de tes coéquipiers, de ton club ?Pour nous, ça n’a pas été simple. J’étais mal, mes coéquipiers aussi. C’est toujours difficile à partir du moment où la sphère familiale est touchée. On a été là pour se soutenir mutuellement, nous sommes collègues. On va encore s’entraider pour remonter la pente.

En France, tes proches ont dû s’affoler…Ah oui. Ma mère m’a appelé directement, mon meilleur ami aussi… Ils ont vu ça aux infos, c’est allé très vite. Mais bon, je suis rentré à la maison rapidement.

Il s’est écoulé pas loin de trois jours avant que les deux suspects ne soient identifiés. Pendant ce temps, militaires et policiers ont investi la ville… Le climat devait être pesant.La ville était encerclée. Des militaires, la police, le FBI. Ils ont conseillé aux gens de rester chez eux. C’est comme ça, il fallait retrouver les suspects.

Transports en commun stoppés, écoles fermées. On raconte que Boston est devenu une ville fantôme.Je ne l’ai pas vu ça. Quand le couvre-feu a été instauré (vendredi dernier, après que le premier suspect, Tamerlan Tsarvaev, ait été abattu), j’étais déjà parti pour un déplacement à New-York. On est partis le vendredi matin assez tôt, et les zones où les policiers cherchaient les suspects n’englobaient pas mon building, du coup, je suis sorti sans problème.

Du mardi au vendredi par contre, comment tu as vu Boston ?C’était l’inquiétude, du fait qu’il fallait retrouver les auteurs. Ils ont fermé Boylston Street, l’avenue où l’attentat s’est produit, une grande avenue avec beaucoup de magasins, où il y a toujours énormément de monde. Ce n’était plus la même ville de Boston, les gens étaient effrayés, encore plus quand ils ont su que les deux hommes étaient armés, en cavale. Dès qu’on les a retrouvés, ça a tout de suite soulagé tout le monde. On n’en oublie pas le drame, mais ça enlève un poids.

Le fait que cet attentat ait eu lieu sur la ligne d’arrivée du marathon de Boston, évènement sportif, doit sûrement générer quelques craintes autour d’autres manifestations, tels que les matchs de football ?Franchement, je ne préfère pas y penser. Je suis là, je vais à l’entraînement, d’autres vont au boulot. C’est dur, triste, mais il ne faut pas y penser. Je n’y pense même pas.

Un truc qui devrait néanmoins changer, c’est la sécurité autour du stade…Oui, il y aura forcément plus de contrôles, bien plus de sécurité autour des rencontres, plus de fouilles à l’entrée. C’est logique, c’est ce qu’entraînent ce genre d’évènements.

Dimanche dernier, en tout cas, vous vous êtes déplacés sur la pelouse des New-York Red Bulls. Vous avez perdu 4-1. Le vécu de la semaine a dû jouer sur votre prestation.Après une semaine comme ça, c’était vraiment pas simple. C’était encore très frais. On y est allés, on a joué. Maintenant, il faut oublier. C’était une semaine difficile. Maintenant c’est passé, on s’est préparé pour le match de demain. Tout rentre doucement dans l’ordre, on va s’y remettre, et avec une victoire on l’espère.

La première réception depuis l’attentat face au Philadelphia Union. Tu vois ça comment ?Je pense que les gens viendront en nombre nous voir jouer et nous soutenir. Nous, on essaiera de leur donner les trois points, du plaisir. On essaiera de leur faire un peu oublier ce qui s’est passé.

Propos recueillis par Alexandre Pauwels

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