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S’il ne devait en rester que 100… (10e)

Par Stéphane Régy

So Foot a classé ses 100 meilleurs joueurs de l'histoire. Mais selon ses propres critères. Soit un peu d'objectivité, pas mal de mauvaise foi, beaucoup d'amour et même une dose de grâce. Au fur et à mesure du mois seront ainsi dévoilés, et de manière décroissante bien sûr, les heureux élus. Voici donc les meilleurs joueurs So Foot, avec aujourd'hui le joueur classé 10e.

#10 - Roberto Baggio

C’est l’histoire d’un type qui, enfant, passe des journées à fantasmer qu’il joue une finale de Coupe du monde contre le Brésil, et qui se prépare à se charger du tir au but décisif. Il est dans sa maison, à la campagne. Le but, c’est l’interrupteur au bout du couloir. Clic, clac. Il ne rate jamais. Plus de vingt ans plus tard, en 1994, le voilà en Amérique, dans la fournaise de Pasadena, avec le maillot de l’équipe d’Italie sur le dos. En face de lui, dans les cages, Taffarel, le gardien du Brésil. C’est une finale de Coupe du monde. Dans sa carrière, Roberto Baggio n’a encore jamais raté un penalty. Il tire. Au-dessus. La suite est l’une des images les plus connues de l’histoire du football : il baisse la tête, met ses mains sur les hanches, immobile. La position de celui qui vient de comprendre que tout est fini, pour toujours. C’est le Brésil qui est champion du monde, pas l’Italie.

Un mental de poussin

Pourquoi aime-t-on Roberto Baggio ? Précisément pour cela : parce qu’il est le plus beau loser de l’histoire de son sport. Rater sa carrière, son destin, cela a toujours été à la portée de n’importe qui. Tellement banal… Mais rater d’aussi peu ? Roberto Baggio n’était sans doute, en terme de talent, pas loin d’un Maradona, d’un Pelé, d’un Messi. Même technique, même rapidité, même capacité à faire gagner ses équipes tout seul, et même sensation de facilité, comme en témoignent ses buts les plus célèbres (Italie-Tchécoslovaquie 1990, Juventus-Brescia 2001…). Sauf que Baggio a, contrairement aux autres, un palmarès famélique : beaucoup de finales, peu de titres. Sauf que Baggio n’a pas, non plus, réussi à s’imposer en leader dans les grandes équipes où il est passé – ni à la Juventus, ni au Milan AC, ni à l’Inter Milan. La faute à un mental de poussin, disent certains. La faute, surtout, à un physique empêché.

Six opérations au genou, et un destin de martyr sacrifié : parfois, à la fin des entraînements, Roberto Baggio souffrait tellement qu’il ne pouvait plus marcher. Le tout dans le mauvais pays, à la mauvaise époque : l’Italie du culte tactique et physique. Avec ses entraîneurs, ce fut l’incompréhension permanente. Arrigo Sacchi savait sans doute tout du football, mais une chose lui aura échappé pour toujours : Baggio n’était pas un type à schéma ni pressing. Marcello Lippi, l’entraîneur-général, ne jeta même pas, lui, un regard à Robby – trop frêle, trop libre, pas un type pour partir à la guerre. Voilà sans doute pourquoi Baggio fut contraint à errer en province. Roi de Florence, de Bologne, de Brescia. Voilà aussi, peut-être, pourquoi Baggio finit par abdiquer sa religion de naissance – le catholicisme au pays des papes – pour se tourner vers une sorte de bouddhisme new age qui, paraît-il, l’apaise beaucoup.

Son hobby : chasser en forêt

Aujourd’hui, Roberto Baggio vit à la lisière du football. Il est là, sans y être. Passe ses diplômes d’entraîneur, mais n’entraîne pas. Bosse pour la Fédération, puis non. Passe le plus clair de son temps à se lever aux aurores pour aller chasser en forêt, entre l’Argentine et sa Vénétie natale. Descend de la grappa dans des restaurants de périphérie. Il se dit aussi qu’il se réveille parfois la nuit en pensant au penalty de 1994. Le destin des maudits.

Par Stéphane Régy

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