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Rubén Castro, la honteuse idole

Par Robin Delorme
Rubén Castro, la honteuse idole

Meilleur buteur de l’histoire du Betis Séville, Rubén Castro en est également le porte-étendard depuis six saisons. Une légende pour le stade Benito-Villamarin, donc, qui en oublie presque la peine de prison qu’il encourt pour avoir maltraité son ex-épouse.

Le 22 février 2015, au lendemain de la réception du FC Girona, la presse espagnole ne tartine que quelques lignes pour évoquer le succès étriqué du Betis Séville en Liga Adelante. A contrario, « los canticos de la vergüenza » – les chants de la honte, en VF – entonnés par quelques écervelés du groupe de supporters du Gol Sur du Benito-Villamarin figurent en une de nombreux cahiers des sports du pays. Même si le président de l’époque de l’entité sévillane, Juan Carlos Ollero, exprime sa « répugnance » et promet « de retrouver les coupables » , le mal est fait, les plaintes déposées, les paroles enregistrées : « Rubén Castro allez, Rubén Castro allez, ce n’était pas de ta faute, c’était une pute, tu as bien fait » . Du trash-talking à l’état brut qui serait resté à l’état de blague potache si seulement il ne faisait pas l’apologie de la violence faite aux femmes, et à celle de Rubén Castro en particulier. Car le meilleur buteur de l’histoire des Beticos, idole du Benito-Villamarin depuis son arrivée en 2010, est également un mari violent, capable de tabasser sa compagne. Par là même, il est l’homme salvateur du Betis dont il marque plus de la moitié des buts.

Le chant machiste et insultant en question :

Pepe Mel : « Il s’agit d’une phénomène inexplicable »

Les statistiques ne mentent pas : en Liga, il n’existe aucun joueur plus décisif que Rubén Castro pour son équipe. Alors que la saison passée, il inscrit pas moins de 55,5 % des buts du Betis, aucun des autres artilleurs d’Espagne ne lui arrive à la cheville : Antoine Griezmann offre 37% des buts de l’Atlético, Cristiano Ronaldo 32% de ceux du Real et Lionel Messi 25% de ceux du Barça. « Dans une certaine mesure, il s’agit d’un phénomène inexplicable, amorce Pepe Mel, l’entraîneur betico qui le recrute à l’été 2010 après une énième descente du club. C’est comme si Ruben avait trouvé l’endroit où il était le mieux au monde. » Avant de se poser dans la capitale sévillane, le Canarien formé dans la cantera de l’UD Las Palmas trimbale son spleen aux quatre coins de la Liga. En tout, pas moins de sept fanions profitent, à temps partiel, de son sens du but. Finalement, à vingt-neuf ans, il est couronné roi par le Benito-Villamarin, lui qui en un exercice aux 31 unités devient le grand artisan de la remontée du Betis en Liga. Pourtant, rien ne laisse présager d’un tel succès à son arrivée, Rubén Castro étant un amateur reconnu des fiestas à l’andalouse.

Dès ses prémices sous la liquette verdiblanca, Rubén Castro explose. « Il est comme le vin, il s’améliore avec le temps, tranche Joaquín, capitaine du Betis de retour à la maison, dans les colonnes d’El Confidencial, avant le dernier Euro. Cela fait des années qu’il est à un niveau extraordinaire. Il a beaucoup donné au Betis, il fait partie de son histoire et de celle du football espagnol. Il est touché par la grâce des buts. J’espère que Vicente del Bosque, comme il l’a fait avec Aduriz, va l’appeler en sélection. » Pour sûr, malgré une descente d’une saison en Liga Adelante, le natif de Las Palmas carbure au super depuis 2010 : avec 137 buts et un statut de meilleur buteur de l’histoire du Betis, il est un candidat crédible à une chasuble avec la Roja. Et ce, jusqu’au 28 mai 2013, date de son arrestation par la police sévillane à la sortie d’une discothèque. Éméché, mais surtout coupable d’une violente agression sur son ex-femme, il est libéré dès l’aube par la police avec une ordonnance restrictive en poche. Surtout, il fait une entrée fracassante dans les pages des faits divers des journaux outre-Pyrénées.

Rubén Castro : « Je suis connecté avec les supporters »

Le 1er décembre 2014, la sanction de la juge contre les violences faites aux femmes rend publics les chefs d’accusation dont Rubén Castro devra répondre : quatre délits de maltraitance et un pour menace, pour une peine de deux ans et demi de prison. Jugeant la peine minime, l’accusation fait appel et, en février dernier, est partiellement entendue par la justice qui amplifie son réquisitoire. Toujours en attente de son procès définitif, la pointe des Beticos peut toujours compter sur le soutien sans faille des ultras du Gol Sur. « Les supporters encouragent et je suis connecté avec ces gens qui nous encouragent. Ce n’est pas le moment de parler de certains chants » , lance-t-il même suite aux refrains insultants d’une partie du Benito-Villamarin, avant de se faire tancer par sa direction qui le pousse à décaler : « Je suis contre tout type de violence. » Une direction qui, depuis, n’a rien à lui reprocher. Implacable buteur et sauveur la saison passée du Betis, il reprend cette saison sous les mêmes auspices avec quatre pions en cinq journées. Rubén Castro, trente-cinq ans, est bien une légende verdiblanca. Avec tout son honneur et sa honte.

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