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Royal Mouscron-Peruwelz, une histoire belge

Par Régis Delanoë
Royal Mouscron-Peruwelz, une histoire belge

L’actuel second de la D2 belge est hors du commun. C’est l’histoire d’un ancien club en devenir disparu en 2009 pour des problèmes de gestion, revenu à la vie en bas de l’échelon quelques mois plus tard par le biais d’une entente avec un club voisin et qui vise la montée cette saison, après l’avoir loupée de peu au printemps dernier. Le tout avec un effectif presque exclusivement composé de Français et le parrainage du LOSC voisin, devenu actionnaire majoritaire il y a un an. Drôle d’attelage.

C’est le genre d’histoire un peu longue à raconter, mais promis elle est sympa. Tout commence à l’été 1996. Au bal de promo du championnat de D1 belge, un petit nouveau fait son apparition : le Royal Excelsior Mouscron, modeste club de la province du Hainaut, situé à la frontière française. Cette promotion est l’œuvre d’un certain Georges Leekens, qui s’attache à l’intersaison les services de deux frangins méconnus, arrivant de Courtrai : Emile et Mbo Mpenza. Avec eux, l’équipe surprend son monde dès sa première saison en élite, terminant sur le podium et se qualifiant pour la Coupe d’Europe. Sauf que déjà, Leekens et les Mpenza partent vers d’autres horizons. Pour les « Hurlus » de l’Excelsior, c’est un coup dur, mais l’équipe parvient tout de même chaque année à se maintenir en D1, se rapprochant parfois du podium et réussissant quelques coups d’éclat, comme ces deux finales de Coupe de Belgique malheureusement perdues en 2002 et 2006.

Pour exister, Mouscron possède un atout de taille : un centre de formation de très bonne qualité, baptisé Futurosport, ouvert en 1997 et d’où est notamment issu l’actuel espoir du FC Bruges Maxime Lestienne. Un bien bel outil, mais qui ne suffit pas sur le long terme pour rendre l’équipe première performante. Le président d’alors Roland Louf décide néanmoins de s’en contenter et l’Excelsior manque certainement là l’occasion de définitivement s’installer dans le paysage du football belge. La saison 2009-2010 (la 14e consécutive en élite) est celle de trop pour un club en fin de vie qui se fait purement et simplement radier par la fédé après s’être mis en liquidation. Fin de l’histoire ? Non, évidemment. Et heureusement pour les pouvoirs locaux de Mouscron, qui se retrouvent à l’époque avec un centre de formation et une enceinte, baptisée Le Canonnier, sans structure sportive pour les occuper. Ils se mettent donc en chasse d’un plan B et finissent par le trouver à une cinquantaine de kilomètres plus au sud, dans la localité de Peruwelz. Le modeste club du RRC Peruwelz galère aussi pas mal à ce moment et se retrouve avec une dette conséquente de 100 000 euros. Le deal est rapidement trouvé : le RRCP déménage à Mouscron avec la possibilité d’évoluer dans des structures de haut niveau, tandis que les pouvoirs locaux de Mouscron s’engagent à épurer la dette. L’Excelsior Mouscron et le RRC Peruwelz sont morts, vive le Royal Mouscron-Peruwelz !

Un club satellite du LOSC ?

À l’été 2010, ce nouveau club débute en Promotion, la D4 locale. Une première montée est validée à l’issue de la saison, puis une seconde consécutive la suivante. Ce qui fait que le RMP se retrouve à disputer la D2 la saison dernière, en qualité de petit promu atypique. Atypique par son histoire, déjà, mais aussi et surtout par la composition de son effectif, avec une très grande majorité de joueurs français. Les raisons ? D’abord parce que Mouscron est situé juste à la frontière, ce qui attire forcément les compatriotes désireux de se trouver un club à l’étranger sans avoir forcément besoin de déménager. Mais ce n’est pas la seule explication. En effet, depuis 2011, le club voisin du LOSC – Lille est situé à seulement une vingtaine de bornes – s’est intéressé de près à ce petit club renaissant. L’idée des dirigeants des Dogues est la suivante : pourquoi ne pas disposer à proximité immédiate d’un club couveuse permettant aux jeunes espoirs du club de s’aguerrir dans un championnat de niveau intermédiaire, entre la L1 et la CFA française ? Un choix plutôt malin, qui s’est concrétisé par l’entrée du LOSC au capital du RMP en novembre 2011, d’abord à hauteur de 26 %. Six mois plus tard, le club français est devenu actionnaire majoritaire de son homologue belge, en récupérant de quoi détenir désormais 51 % de son capital social.

L’opération a été observée de près par les instances nationales et internationales de football, car elle est inédite en France. Et elle peut dans l’absolu poser un problème : il se passe quoi si les deux clubs se retrouvent l’un contre l’autre dans une compétition continentale ? Le RMP est encore très loin de ce genre d’hypothèse, même s’il ne manque pas d’ambition. Après avoir échoué de très peu à obtenir une troisième promotion consécutive et à (re)trouver l’élite au printemps dernier, les Hurlus de Mouscron veulent cette saison ne pas se louper. L’entraîneur Laurent Dos Santos (un Français ancien recruteur du LOSC…) a d’ailleurs annoncé clairement l’objectif lors d’une interview accordée cet été : « décrocher la montée en D1. » Le début de saison lui donne pour l’instant plutôt raison, avec huit victoires en dix matchs et une actuelle deuxième place au classement derrière Eupen. Petit problème cependant : sur le plan extra-sportif, la politique du club déplaît aux supporters, lesquels s’étaient plaints il y a quelques mois de voir le RMP devenir un club satellite du LOSC. « Il doit être question d’une collaboration entre les deux entités et non d’une assimilation » , ont-ils demandé. Avec un entraîneur et en moyenne neuf à dix joueurs français dans le onze titulaire, dont quelques transfuges prêtés par les Dogues, il est vrai que l’attelage a de quoi déstabiliser…

Émerse Faé : « J'ai juste fait mon travail »

Par Régis Delanoë

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