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Rossi, l’Américain

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Rossi, l’Américain

En Espagne, il y a Ronaldo, Messi et David Villa. Mais surtout, il y a Giuseppe Rossi. Et si Villarreal est troisième derrière les deux monstres, c'est un peu de sa faute. Présentation.

Convoqué avec l’équipe d’Italie en septembre dernier, il paraît que Giuseppe Rossi n’avait pas très envie de rentrer à Villarreal. « J’espère rentrer en Italie en janvier. La Fiorentina ou la Juve sont intéressées mais je ne sais pas ce qui va se passer au mercato. N’importe quelle équipe italienne fera l’affaire. Le plus important, c’est que je revienne dans le Calcio » . Sauf que Rossi est né aux US et parle anglais avec l’accent du New Jersey : « La télé que je regarde, les sites internet que je visite, la musique que j’écoute, tout ça est américain » . Giuseppe n’a vécu que quatre ans en Italie (entre 13 et 17 ans) mais voilà… « J’ai grandi en regardant le football italien, c’est en Italie que je me suis formé comme footballeur. En dehors des terrains, je suis américain. Sur la pelouse, je suis italien » . Reste que Rossi joue à Villarreal, roule en Range Rover et n’écoute pas Adriano Celentano. Rossi est un americano.

Giuseppe Rossi est né à Teaneck, banlieue de New York, et c’est de la faute de son père, Fernando. Immigré à l’adolescence, le papa a enseigné l’italien et l’espagnol pendant vingt-trois ans à des Yankees passionnés de base-ball. Mais jouer au Calcio chez ces gens-là, c’est la même chose que d’écouter un vieux Renato Carosone. Fernando est entraineur de l’équipe de soccer de Clifton High, High School du coin. Tous les dimanches matins, les Rossi père et fils ne branchent pas CBS. Eux, le dimanche matin, c’est la RAI qu’ils regardent et le football est italien : la Juve, le Milan pour « Gullit et Van Basten » se souvient Pepe, l’Inter ou la Fiorentina. Quand la Coupe du Monde 1994 s’aventure en terres américaines, Pepe a 7 ans. Fernando l’emmène au derby de New York au Giants Stadium. Il voit pour la première fois en vrai Sacchi, Baresi et Baggio, « les héros de mon enfance » . Ce jour-là, l’Italie perd 1-0 contre l’Irlande mais pour Pepe c’est clair : « C’étaient eux mon équipe » .

« Tu vuo far l’italiano »

A l’âge de 13 ans, Fernando assoit son fils à côté de lui dans l’avion et l’envoie passer un test au Settore Giovanile de Parme. « Je n’avais aucune idée de mon niveau par rapport aux autres. Mais j’ai voulu essayer. J’ai été pris et j’ai laissé tout derrière moi, j’ai déménagé et ma carrière a commencé » . La famille Rossi s’installe à Parme et le petit peut enfin faire ses classes dans la mère patrie. Aux US, Pepe était un italiano. A Parme, il est l’americano et ne parle pas le même italien que ses camarades : « Durant les premiers mois, je ne me sentais à l’aise que lorsque je jouais au foot (…) car le ballon est le même partout, tu joues avec tes pieds, pas avec ta bouche. Sur le terrain, je n’étais pas mauvais » . Deux ans plus tard, il intègre les sélections de jeunes azzurri. Son rêve s’exauce enfin. Bruce Arena, sélectionneur des jeunes Ricains, aura beau insister : « Son rêve était de jouer pour l’Italie. Il a toujours été clair avec nous sur ce point » . Mais en 2004, Parme est au bord du gouffre financier et vend sa perle à Alex Ferguson. Rossi émigre à Manchester.

Certes, à United, Rossi s’entraîne avec Ronaldo mais il n’y joue que cinq rencontres. Pour son premier match, le 10 novembre 2004, il marque. Ce sera son dernier but pour les démons mancuniens. Pour faire de lui un homme, Sir Alex l’envoie à Newcastle pour six mois, en 2006. Puis, à peine revenu à Manchester, il s’en va sauver Parme de la relégation en janvier 2007. Le 17, il fait son retour dans la ville qui a fait de lui un footballeur. Le 21, il plante son premier but contre le Torino. Il y en aura huit autres. Dix-neuf matchs et neuf buts plus tard, Rossi sauve Parme de la relégation. Villarreal l’empêche de revenir chez Sir Alex et signe le nouvel attaquant à la mode. Il n’y a qu’à Villarreal que les 10 millions réclamés par Manchester United ne font pas peur. Les Sous-Marin Jaune vient de perdre Forlan, parti nettoyer son Soulier d’Or à l’Atletico. Trois plus tard, l’Italien vaut le triple.

Le Messi italien

Mais c’est avec les banlieusards de la région de Valence que l’Europe découvre le génie d’1,73 mètre. En huitièmes de finale retour de Coupe du Roi, Rossi plante un doublé et dépasse le record de buts local. Avec 61 buts, Rossi vient de remplacer les 59 pions de Forlan dans les mémoires jaunes et ce n’est pas rien. Le jeu du Sous-Marin sied à merveille au petit gaucher. Rapide dans les espaces, nerveux au contact et redoutable finisseur, Rossi est à l’aise dans à peu près toutes les positions, du moment qu’un ballon traîne dans ses pieds. Marcelo Lippi –qui le sélectionne pour la première fois en 2008– n’hésite pas : « Il joue très bien des deux pieds et peut jouer à peu près partout en attaque, un peu comme Lionel Messi au Barça » . Mercredi soir, l’Italie est menée 1-0 par l’Allemagne à Dortmund. Prandelli sort Cassano à la mi-temps et le remplace par qui-vous-savez. Rossi harcèle la défense teutonne et claque son but. 1-1. Rossi a frappé et l’Italie est sauvée. Mercredi soir, il était le seul Italien du match à ne pas évoluer dans la Botte. Il bambino est un grand.

Thibaud Leplat, à Madrid

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

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