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Ronaldo le Corinthien

Par Alexandre Doskov
Ronaldo le Corinthien

Après quinze années passées à écumer les plus grands clubs européens, Ronaldo s'est offert un chant du cygne au Brésil. Deux saisons et quelques chez les Corinthians marquées par quelques réussites, mais gâchées par le pêché originel de la banane qu'il a mise à son club de cœur, le Flamengo.

Ronaldo n’aurait pas pu s’en aller comme ça. Une blessure – une de plus – en trois minutes face à Livourne, une opération du genou – une de plus –, et une indisponibilité de plusieurs mois – une de plus – allaient donc avoir raison d’Il Fenomeno ? À trente et un ans, la carrière du meilleur buteur de l’époque de l’histoire de la Coupe du monde, compétition qu’il a remportée deux fois, allait donc s’arrêter là ? Dans le froid de ce mois de février 2008, avec un maillot de l’AC Milan sur le dos, club avec lequel il disputait seulement son vingtième match ? Allons. Ronaldo n’avait pas le droit. Le destin avait été tellement salaud avec lui, que la moindre des choses était de lui offrir une jolie dernière page, de préférence au pays, au Brésil. Les rumeurs l’envoient au PSG, ou à Manchester City.

Mais Ronaldo n’est pas un vulgaire trophée de guerre pour milliardaires capricieux, et préfère le retour aux sources. Né à Bento Ribeiro, au Nord-Ouest de Rio de Janeiro, Ronaldo Luis Nazário de Lima n’aura en définitive que très peu profité du Brésil. Il l’a même quitté dès dix-sept ans, après avoir montré que ses premiers clubs, le São Cristóvão puis Cruzeiro, étaient trop petits pour son talent fou. Un départ au PSV Eindhoven plus tard, et le voilà envolé pour toujours, ou presque. Quatorze ans après avoir pris son aller pour le Vieux Continent, Ronaldo valide donc le retour. Avec un genou en vrac, il n’a pour l’instant droit qu’aux tribunes, ce qu’il fait très bien en assistant le 13 avril à la demi-finale du championnat de Rio entre Botafogo et Flamengo. En ayant enfilé un T-shirt à l’origine de tous les fantasmes.

La trahison finale

Au Maracanã, en toute sérénité, Ronaldo prend place avec un tricot floqué « J’aime Fla » . Juste après cet épisode, il se fait griller en voiture avec un maillot du club. Le troisième étage de la fusée est lancé en juin 2009 quand on annonce que Ronaldo s’entraîne avec le Flamengo, et qu’il entretient d’excellents rapports avec le staff médical du club. Le sang des supporters ne fait qu’un tour, et la machine s’emballe. Ronaldo sera bientôt un joueur du Flamengo, cela ne fait plus aucun doute. Le président du club lui-même, Marcio Braga, ne cache pas son intérêt, et il est de notoriété publique que Ronaldo a toujours été supporter du Fla’. Le contrat de l’attaquant avec l’AC Milan est à peine terminé à l’été 2008, que déjà les fans cariocas se préparent à son arrivée au club. Mais en décembre, le petit monde du Flamengo s’écroule : Ronaldo convoque la presse et affirme qu’il va signer chez les Corinthians, club de São Paulo.

Après quatre mois passés à squatter les locaux de Flamengo et à aguicher, l’ancien Ballon d’or file comme un voleur. « Je suis surpris et déçu. Il est parti sans même nous dire merci » , se plaint Marcio Braga. Ronaldo, lui, jure que le club rouge et noir a trop traîné : « Je suis ouvertement fan de Flamengo, mais je n’ai reçu aucune offre. Les Corinthians m’offrent la possibilité de continuer ma carrière. » Impardonnable pour les fans. Jouer à l’Inter, puis à l’AC Milan, ça passe encore. Passer en toute décontraction du Barça au Real, pourquoi pas. Mais là, les limites de l’acceptable ont été franchies. Et malgré de belles performances avec les Corinthians, le séjour brésilien de Ronaldo sera toujours marqué du sceau de cet adultère.

Les larmes du phénomène

Comme un marié parti juste avant l’autel, il devient haï au Maracanã. On détourne son surnom pour l’appeler « Le traître phénoménal » , les supporters ressortent les vannes sur son poids, sur les travestis, brûlent des T-shirts à son effigie ou des photos de lui. De son côté, Ronaldo prépare son retour avec de grandes ambitions. Il démarre en mars, après plus d’une année sans jouer, et trouve le chemins des filets dès son deuxième match dans un derby de São Paulo contre Palmeiras. Il jure viser « les 30 buts » , et garde dans un coin de sa tête la Coupe du monde 2010. Alors Ronaldo carbure, empile les buts, et emmène les Corinthians en finale du championnat de l’État de São Paulo. Face au Santos de Neymar – dix-sept ans-, il se paye un doublé dont un chef-d’œuvre contrôle derrière le corps/lob de 25 mètres. Les Corinthians l’emportent, et Ronaldo est élu meilleur joueur du tournoi.

La saison suivante, les Corinthians accueillent l’ami de toujours de Ronaldo, Roberto Carlos. Mais la machine s’enraye, et humiliation suprême, ils se font sortir en Copa Libertadores par Flamengo. La saison suivante, toujours en Copa Libertadores, les Corinthians sont torchés au deuxième tour par une petite équipe colombienne. La gifle de trop pour les supporters, qui ne supportent plus ce Ronaldo dont le corps recommence à débloquer. Le bus des joueurs est attaqué, Roberto Carlos est menacé de mort et transféré en Russie, et dix jours plus tard, en larmes, Ronaldo annonce sa retraite : « Je voudrais continuer, mais je ne peux plus. Quand je pense une action, je ne peux pas la réaliser. Mon corps me fait trop mal. J’ai perdu mon combat contre mon corps. » Pour l’éternité, le dernier but de sa carrière restera donc un penalty face à Cruzeiro. Son premier club professionnel. Une façon de boucler la boucle.

Tu sais que tu es fan de Ronaldo quand…

Par Alexandre Doskov

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