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Ronaldinho met le Mexique à ses pieds

Thomas Goubin, à Guadalajara
Ronaldinho met le Mexique à ses pieds

Dimanche, Ronaldinho a disputé son premier match de championnat avec Querétaro et a brillé. Un but et une passe décisive qui ont rassuré sur son état, après des débuts laborieux en Coupe du Mexique. Lors de la première semaine de Dinho au pays d'Hugo Sánchez, il a également été question de racisme et de Guerre des étoiles.

Ronaldinho pouvait voir son début d’expérience mexicaine tourner au fiasco. Après avoir envoyé un pénalty dans le ciel de Querétaro mercredi dernier lors de sa grande première sous ses nouvelles couleurs, en Coupe du Mexique, le crack brésilien se retrouvait dimanche devant le gros point blanc de la surface de réparation dès la quatrième minute de son premier match de championnat. À Guadalajara, sur le terrain des Chivas, Ronaldinho n’a cette fois pas imité le Platini du Mondial 86 et pris à contre-pied et en douceur le gardien du populaire club mexicain.

Avant même le coup d’envoi, Ronaldinho avait déjà réalisé un petit exploit. Remplir largement les tribunes du stade Omnilife, enceinte de 45 000 places qui sonne souvent creux. Un stade difficile d’accès où il n’a été joué à guichets fermés qu’à une seule reprise, lors de son inauguration en 2010 : un match face à Manchester United programmé dans le cadre du transfert d’El Chicharito chez les Red Devils. Les 37 200 sièges occupés, malgré l’augmentation du prix des places de la part d’une direction avide de profiter de l’aubaine Ronaldinho, témoignent de l’euphorie générée au Mexique par l’arrivée du génie auriverde. « Je n’étais jamais venu à l’Omnilife, reconnaît ainsi Hugo Zavala, professeur d’université de 42 ans, sauf pour des concerts, mais voir Ronaldinho m’a poussé à acheter mon billet. » Fan des Chivas, Hugo a été attiré par l’opportunité de voir le show Ronaldinho plus que par son club, qui lutte pour ne pas descendre pour la première fois de son histoire. Ce dimanche ensoleillé, on trouve même des fans de l’América, le grand ennemi des Chivas, à l’Omnilife. C’est le cas de Luis Alberto Lozano, venu de Manzanillo, station balnéaire située à trois heures de route de la deuxième ville du Mexique : « Je suis venu voir Ronaldinho, le meilleur joueur du monde, et puis c’est l’occasion de porter mes couleurs chez le rival » , plastronne ce jeune ingénieur civil.

Ronaldinho n’est plus depuis longtemps un simple grand joueur. Il est une icône qui transcende les appartenances partisanes, un footballeur qui peut recevoir une standing ovation du Santiago Bernabéu alors qu’il porte le maillot du FC Barcelone. Ou qui peut être applaudi lors de la présentation des équipes quand son équipe joue à l’extérieur. Ce fut le cas dimanche à l’Omnilife, même si une partie des supporters du Rebaño Sagrado (troupeau sacré en VF) a commencé à huer la star après l’inscription de son pénalty sifflé suite à un sauvetage de la main devant sa ligne de but du défenseur Carlos Salcido. Réduits à dix, les Chivas ont souffert face à Querétaro, une équipe dont le nom ne disait rien à presque personne en France avant l’arrivée du Ballon d’or 2005, mais dont l’effectif est loin de ressembler à un bataillon de bras cassés. À Querétaro, Dinho fait ainsi équipe avec des compatriotes aux CV solides, à commencer par Camilo Sanvezzo, meilleur buteur de la MLS en 2013. Ronaldinho combine également avec Danilinho, milieu de terrain qu’il avait connu à l’Atlético Mineiro en 2012. Il reçoit aussi les services propres de Sinha, exquis meneur de jeu naturalisé mexicain, titulaire lors du Mondial 2006, et qui porte mieux ses trente-huit ans que Ronaldinho ses trente-quatre. « J’ai toujours vécu de la même façon » avait répondu l’ex du PSG lors de sa conférence de présentation, quand il avait été interrogé sur l’intensité de sa vie nocturne.

Son premier match avait d’ailleurs suscité des interrogations sur le degré de détérioration de sa condition physique et sur sa réelle implication dans le projet Querétaro. Séduisant quinze minutes, le temps de deux ou trois ouvertures extra-lucides et d’une feinte dans laquelle mordait un défenseur des Tigres, Ronnie avait ensuite vu son rendement chuter brutalement. Son art consommé de la feinte, il le dédiait avant tout à se dégager de ses obligations de replacement, en ne cessant de tourner la tête et d’appeler ses partenaires en renfort comme s’il était préoccupé par la tâche, mais en s’appliquant surtout à courir le moins possible. À la mi-temps du match face aux Tigres (0-1), Ronaldinho, qui n’avait que deux entraînements dans les jambes, ressemblait à une star égarée en rase campagne, quand il filait seul vers le vestiaire tandis que ses coéquipiers se réunissaient sur le terrain. La star Ronaldinho était-elle soluble dans le projet de l’anonyme Querétaro ? La question commençait à être posée après ce laborieux match de Coupe du Mexique, son premier depuis deux mois et la finale de Recopa sudamericana, jouée avec l’Atlético Mineiro.

Mais la vraie polémique qui a agité l’après-match n’avait rien à voir avec ces débuts décevants, qui – après tout – n’étaient que cela, des débuts, mais par un message d’un politicien du PAN (droite), Carlos Manuel Treviño Nuñez. Sur son Facebook, cet ex-secrétaire au développement social de Querétaro faisait part de son indignation alors qu’il se trouvait bloqué dans des embouteillages provoqués par la première de Dinho à domicile : « Sérieusement, j’essaie d’être tolérant, mais je déteste le football, ce phénomène qui idiotise (…) et je le déteste encore plus car ces gens qui inondent les avenues vont faire que je vais mettre deux heures pour rentrer à la maison, et tout cela pour voir un singe… Brésilien, mais qui n’en reste pas moins un singe. » Les Gallos de Querétaro ont demandé à ce que des sanctions exemplaires soient prises contre le politicien raciste, qui s’est pour sa part excusé « publiquement » . « Je suis disposé à m’agenouiller devant lui, pour qu’il me pardonne » a écrit cet individu raffiné dans une lettre adressée à la direction du club de Dinho.

Vidéo

Dimanche, c’est le stade Omnilife qui a fini par se prosterner devant le virtuose de Porto Alegre. À la 77e minute, les fans des Chivas ont salué la sortie de l’artiste en l’applaudissant, notamment à l’aide des abominables tap-tap qui avaient été distribués en masse à l’entrée du stade. Entertainment toujours, une reconstitution d’une scène de la Guerre des étoiles a été exécutée à la mi-temps, dans le rond central : le show servait de publicité pour une chaîne d’hôtel de Disneyland. Repositionné en second attaquant, Ronaldinho a offert une prestation digne et décisive à Guadalajara. Après avoir ouvert le score, l’ex du Barça a signé un amour de passe décisive pour Sanvezzo pour aider les Gallos à doubler la mise (69e). Dans la foulée, il recevait le brassard des mains du sortant, Sinha, avant de tirer sa révérence lui-même quelques minutes plus tard, alors que son équipe menait 3-0. Avec Ronaldinho, Querétaro signe sa première victoire depuis cinq matchs (score final, 1-4) et pointe désormais au sixième rang du championnat mexicain, après neuf journées (sur 17). Malgré la claque reçue, les Chivas peuvent toujours dire merci à Ronaldinho pour la coquette recette du match.

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