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Ronaldinho a mis le stade Azteca à ses pieds

Par Thomas Goubin, Au Mexique
Ronaldinho a mis le stade Azteca à ses pieds

Dix minutes ont suffi à Ronaldinho pour faire respecter son rang au sein du mythique stade Azteca. Auteur d'un doublé, la star brésilienne des Gallos Blancos de Querétaro a été acclamée par les fans adverses comme s'il était l'un des leurs.

Le sacre d’un roi déchu. Dans le stade Azteca, enceinte anoblie par l’accueil de deux finales de Coupe du monde (1970, 1986), là où les deux plus grands joueurs de tous les temps ont été couronnés, Ronaldinho ne pouvait repartir sans avoir laissé une trace. Au moins une relique de son glorieux passé. La scène était taillée à sa (dé)mesure, celle de son talent, de l’adoration qu’il suscite encore et toujours, et de l’agitation qu’il provoque partout où il promène ses charismatiques incisives. Les tribunes vertigineuses de l’Azteca, qui peuvent accueillir jusque 100 000 spectateurs, n’attendaient que cela, un miracle venu de ses pieds, pour se prosterner devant lui. Le rendez-vous a longtemps semblé compromis, mais a fini par se concrétiser, et a tourné à l’apothéose. « Acclamé par Santiago-Bernabéu, maintenant par l’Azteca, je ne l’oublierai jamais » , a confié un Ronnie au bord des larmes, au coup de sifflet final. Habitué depuis trop longtemps à évoluer à la périphérie du très haut niveau, le Ballon d’or 2005 ne s’est jamais lassé du parfum enivrant qui se respire au contact des cîmes …

Ronnie ému :

Vidéo

Les jours précédant son triomphe à l’Azteca avaient pourtant charrié une odeur bien moins aphrodisiaque pour le champion du monde 2002. Celle du sapin, de l’enterrement de sa carrière. Relayé abondamment sur la toile, un article d’un obscur média brésilien évoquait des adieux imminents pour l’ex-idole du Camp Nou. Au terme de sa deuxième saison sous les couleurs de Querétaro, où il a débarqué en septembre dernier, Ronaldinho raccrocherait les crampons. Sa déchéance sportive semblait l’avoir amené là, tout près d’un baisser de rideau dans un obscur club mexicain. Une conclusion à l’allure de débandade, un brin pathétique, mais que ses récents états de service rendaient toutefois vraisemblable. Car, depuis la prise en main des Gallos Blancos par Víctor Manuel Vucetich (huitième journée), l’entraîneur le plus titré du foot mexicain,
 Querétaro remonte la pente (de la 17e à la 8e place) avec un Ronaldinho traité sans aucun égard : souvent le premier remplacé, il est aussi fréquemment cantonné au banc de touche. Vendredi, face à la rumeur grandissante, l’ex du Barça et du PSG a fini par prendre la parole pour indiquer qu’il comptait bien prolonger le plaisir encore un moment. Samedi, il espérait bien répondre sur le terrain, mais Vucetich n’a rien d’un démagogue et envoya le roi fainéant sur le banc des remplaçants.

Ronaldinho aujourd’hui, c’est un peu comme une tournée d’un mythique groupe des seventies en 2015. À défaut de pouvoir assurer le show pendant 90 minutes, l’idole fait son beurre sur la nostalgie et sur l’espoir de ses irréductibles et nombreux fans de se voir offrir au moins un moment de grâce. Samedi, à Mexico, le stade Azteca lui était entièrement acquis, au point de faire passer l’América, le puissant club hôte, pour un vulgaire groupe de première partie. Acclamé à sa sortie du tunnel, Ronnie aimantait les regards quand il se levait du banc pour s’échauffer. Plus encore qu’une victoire de l’América, près de 50 000 spectateurs attendaient l’apparition sur scène de l’idole. À la 82e minute, l’Azteca, refroidi par la déroute des siens, menés 0-2, a fini par s’emballer. L’idole entrait. Sur son premier ballon, Ronaldinho, servi avec une louche de caviar par son compatriote Danilinho, marquait l’un des buts les plus faciles de sa carrière. L’Azteca exultait. Jamais un but de Querétaro n’avait été autant célébré par des fans adverses.

Son doublé :

Vidéo

Ronaldinho plane au-dessus des appartenances partisanes. Acclamé par le Bernabéu en 2005, il l’a été par l’Azteca dix ans plus tard, lors de cette quatorzième journée (sur dix-sept) du Torneo Clausura 2015 (1). Le détonateur et grand acteur du renouveau du Barça n’est pourtant plus que l’ombre de lui-même depuis son arrivée au Mexique. Samedi, il est entré quand le match était plié. Sans doute le meilleur moment pour voir s’exprimer son talent qui a besoin de davantage de temps et d’espace à mesure que les années passent. Un doublé est venu récompenser l’option austère de Vucetich, qui ne tolère le spectacle que s’il est utile. À Mexico, l’après-midi s’est étiré, avant que Ronaldinho ne se voit offrir l’opportunité de rappeller son rang au sein de l’un des grands temples du football. Conscients de l’enjeu symbolique, ses coéquipiers ont accouru vers le Ballon d’or 2005 après son deuxième but – une caresse donnée depuis l’entrée de la surface – en se prosternant à ses pieds. Radieux, l’ex-Blaugrana esquissait quelques pas de samba avant de saluer ses adorateurs. Entre-temps, il avait aussi passé un petit pont dans une forêt de jambes americanistas… Malgré un déclin entamé là où beaucoup culminent, vers 27 ans, rien, ou presque, ne résiste à Ronaldinho. Le Brésilien a remporté Mondial, Ligue des champions et Copa Libertadores. Le mythique Azteca a lui aussi fini par fondre devant son talent. Lundi, El País décrivait le Mexique comme la destination idéale pour un Ronaldinho en bout de course, car son public se montre généreux avec les personnalités venues d’ailleurs et sait ne pas se montrer trop exigent. À 35 ans, l’ex-meilleur joueur du monde peut se contenter de régner en roi fainéant.

(1) Les huit premiers de la saison régulière se qualifient pour la Liguilla, les play-offs qui concluent le championnat mexicain.

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Par Thomas Goubin, Au Mexique

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