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Roma : retour à la normale

Par Morgan Henry
Roma : retour à la normale

Elle a cru pouvoir se frotter au gotha européen, la voici six mois plus tard en train de lutter pour sauver sa deuxième place. Revigorée par l'arrivée de Rudi Garcia en 2013, la Roma a perdu peu à peu le solide caractère qu'elle s'était forgé. Au point de redevenir une équipe banale, sans plus. Chassez le naturel, il revient au galop.

« Normal, normale, normaux (adjectif) : Qui est conforme à une moyenne considérée comme une norme, qui n’a rien d’exceptionnel » , dixit Larousse, le dictionnaire hein, pas la chanteuse. On n’aurait jamais pensé dire ça à la mi-décembre quand la Roma, deuxième à un petit point de la Juve, sortait d’une série de onze victoires en quinze matchs de Serie A et semblait armée pour détrôner le triple champion d’Italie en titre. Mais les faits sont là, et quatre mois plus tard, la Roma est redevenue l’équipe commune qu’elle était avant l’arrivée de Rudi Garcia. À l’image de l’Olympique de Marseille en Ligue 1, la Louve s’est littéralement effondrée dès le début de la phase retour, laissant la Vieille Dame partir seule en échappée. Alors qu’elle a engrangée 41 points sur les dix-neuf matchs de la phase aller, la Louve en comptabilise pour le moment 17 à sept journées de la fin. À titre comparatif, c’est onze de moins que sur la même période en première partie de saison (28). Et même si elle gagne ses sept derniers matchs, le total restera tout de même inférieur sur la phase retour (38 points). Le constat est sans appel : cette Roma a pris beaucoup, beaucoup de retard. Pire, elle ne surprend plus dans un sens ni dans un autre. En un mot, elle est redevenue « normale » .

Fier comme un coq

Rudi s’est-il vu trop beau, trop vite ? À voir la confiance affichée en début de saison, la réponse ne fait pas l’ombre d’un doute. Oui, Rudi a flambé. En quelques mois, le beau brun s’est laissé pousser la nuque, s’est trouvé une fiancée de premier choix et s’est vu empereur romain un peu trop tôt. Il faut dire qu’elle avait de la gueule, cette Roma. Pratiquant le jeu le plus alléchant d’Italie devant la triste Juve d’Allegri et l’irrégulier Napoli, la Louve avait tout pour briller. Ce qu’elle fit un certain temps avant de retomber en désuétude, comme une paire de sneakers portée tout l’été et que l’on jette la veille de la rentrée. Avant l’arrivée du Français aux commandes du navire, l’AS Rome n’avait plus entrevu un seul podium depuis la saison 2009/2010 et le passage de Claudio Ranieri. Il y a cinq ans, les Giallorossi finissaient l’année avec 80 points dans la besace, à deux longueurs de l’Inter du Special One. Depuis, Rudi Garcia a fait mieux. La saison dernière, sa Roma terminait avec un total fou de 85 points, du jamais vu dans l’histoire du club. En remportant ses dix premiers matchs d’affilée, l’ancien Lillois a établi un nouveau record en Serie A, sans parler de tous les autres qui tombèrent les uns après les autres au fil de la saison. Cette année, l’idylle était bien partie pour durer. Jusqu’à cette fichue trêve…

La Cigale et la Fourmi

La Roma ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. Comme chez La Fontaine, le vent se met à tourner au beau milieu de l’hiver dans la capitale italienne. Début de la saison des pluies : janvier 2015. En arrachant une maigre victoire à Udine le 6 janvier dernier (0-1), les Romains ne s’attendaient sans doute pas à entamer une si longue traversée du désert. Entre cette date et le 19 mars – période réputée pour la rudesse de son climat, il est vrai -, la Roma ne lèvera les bras au ciel qu’à une seule reprise. Le 8 février, à Cagliari (victoire 2-1). Pour le reste, le bilan est lourd : huit matchs nuls et une défaite en championnat, une élimination en Coupe d’Italie contre la Fiorentina à domicile (0-2), puis une seconde, en Ligue Europa, dans le même stade et face aux mêmes adversaires (0-3). Autant dire que lorsqu’arrive le 21 mars et les premiers jours du printemps, le réveil est extrêmement douloureux. Sans ressources, la Roma traverse l’hiver sur les rotules et en ressort lessivée trois mois plus tard. Plus de titre à glaner, plus de coupes à disputer, plus rien, si ce n’est cette deuxième place à sauver. Car dans le même temps, l’ennemi laziale refait surface et récupére les lauriers. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Je chantais, ne vous déplaise. » « Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Et bien, dansez maintenant ! »

Banale Song

Où sont-ils ? Que font-ils ? Mais, surtout, que leur arrivent-ils ? Comme une voiture qui refuse de démarrer un matin de janvier, les Giallorossi ne parviennent plus à trouver la solution malgré un effectif de grande qualité. Conséquence de cette période noire : la Louve n’effraie plus personne, pas même les modestes joueurs de Parme, d’Empoli ou de l’Atalanta qui ont tous ramené un point de leur récent déplacement dans la capitale. Doit-il revoir sa formation ? Sa stratégie de jeu ? Son schéma tactique ? Peu importe ce qui cloche, Rudi Garcia doit trouver une réponse, et vite. Menacée comme jamais par une Lazio qui lui a clairement volé la vedette, la Roma n’est pas à l’abri d’une éviction du podium si son ratio matchs joués/matchs gagnés n’augmente pas dans les prochaines semaines. Devant, la Juve caracole vers le doublé coupe/championnat (voire un triplé, sait-on jamais…). Derrière, le Napoli rêve déjà de sa première C3 depuis 1989 et la Lazio, que personne ne voyait si haute, va tout faire pour jouer la Ligue des champions. Au milieu de tous ces winners siège la Roma. Un club que beaucoup imaginaient champion cette saison ou, au moins, vainqueur d’une des deux coupes – si ce n’est les deux. Dorénavant, la Louve ne joue plus pour gagner, mais pour ne pas perdre. Comme une équipe qui n’a rien d’exceptionnel. Comme une équipe « normale » .

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Par Morgan Henry

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