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Rodrigo Amarante: « Au Brésil, tout l’argent part dans l’organisation du Mondial »

Propos recueillis par Maxime Delcourt
Rodrigo Amarante: «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Au Brésil, tout l&rsquo;argent part dans l&rsquo;organisation du Mondial<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Sur son premier album (Cavalo, à paraître en février), le Brésilien Rodrigo Amarante (Los Hermanos, Little Joy,…) mixe l’aspect mélodique des musiques occidentales à la mélancolie des saudades. Pas vraiment une musique de supporters, donc. Ça tombe bien : le gus rejette en bloc toute forme d’idolâtrie et les dérives actuelles du foot business.

Étant brésilien, on s’imagine tout de suite que tu es fan de football. Quel est ton rapport à ce sport ? Je n’ai pas vraiment de relation avec le football. J’aime bien y jouer, mais je me fiche un peu des résultats. Dans un sens, je pense être totalement différent de la plupart des Brésiliens.

Comment peux-tu aimer jouer au foot mais ne pas le regarder ?Parce que j’aime regarder d’autres choses. Je ne regarde aucun sport de toute façon, je trouve que c’est une perte de temps.

Pourtant, pour ton nouvel album, tu souhaitais faire un clip reprenant différentes images des précédentes Coupes du monde…C’est une idée que j’avais depuis longtemps. Cela vient du fait que le football au Brésil est l’équivalent de la danse ; il est davantage le résultat de l’esprit que du corps. Je voulais donc accentuer le mouvement du joueur par rapport au ballon. Mais cette idée n’a finalement pas pu aboutir. D’abord, parce que je n’ai pas réussi à obtenir les droits. Et puis parce que j’ai eu une meilleure idée par la suite.

Du coup, tu dois tout de même avoir des souvenirs d’anciennes Coupes du monde ?Oui, comme tout Brésilien. Je me souviendrai toujours de l’engouement et de l’euphorie qu’une victoire du Brésil peut générer. J’aime regarder les Coupes du monde pour voir cette unité. C’est intéressant à analyser, même si on sait pertinemment qu’il y a un énorme business derrière tout ça. Les entreprises savent qu’elles peuvent en profiter, il y a tellement d’engouement pour le foot ici. L’équipe nationale est réellement vénérée.

Tu penses que les choses ont beaucoup changé de ce côté-là depuis l’époque de Pelé et Zico ?Oui, je pense que la publicité a pris le contrôle du football. On vulgarise les images, les mots. Tout semble potentiellement achetable. On voit ça avec les transferts qui semblent prendre des proportions insensées. Le pire, c’est qu’ils provoquent des réactions extrêmes chez les supporters. Moi, je ne veux pas faire partie de ce genre de monde ou nourrir cette industrie de l’outrance.

Tu dois tout de même avoir un avis sur les travaux actuellement en cours au Brésil. Comment analyses-tu l’avancement de ces nouveaux projets ? Ceux-ci sont-ils nuisibles aux habitants des favelas ?Tu sais, ça fait plusieurs années que le gouvernement brésilien cherche un moyen d’éloigner la population des favelas, de construire autre chose à la place. Il faut croire que les dirigeants ont enfin trouvé leur excuse. C’est pourquoi je pense que l’organisation de la Coupe du monde n’est pas une bonne chose pour le pays. Selon moi, cet événement est surtout une très bonne occasion pour les grosses industries d’investir au Brésil et de se faire un tas d’argent. Si c’était dans le but d’aider la population, ce serait parfait, mais tout l’argent disponible part aujourd’hui dans l’organisation de la Coupe du monde.

Il y a pourtant déjà eu une Coupe du monde organisée par le Brésil…Oui, et ça n’avait déjà rien changé. Il y a quelques années, le gouvernement s’était engagé à réduire l’écart entre les riches et les pauvres. Cela ne fait que s’accentuer aujourd’hui. Voilà pourquoi je ne comprends pas pourquoi on investit autant dans une compétition qui ne dure que quelques jours… L’après-Coupe du monde risque d’être difficile.

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Propos recueillis par Maxime Delcourt

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