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  • Mondial 2014 – Éliminatoires – Zone Europe
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Risque d’éruption footballistique en Islande

Par Régis Delanoë
Risque d’éruption footballistique en Islande

L'un des matchs les plus importants de cette soirée de qualification se joue en Norvège, entre la (décevante) sélection locale déjà éliminée et son homologue islandaise, assurée de disputer les barrages en cas de victoire. Dans les faits, le petit pays de l'extrême Nord-Ouest de l'Europe n'est donc plus qu'à trois matchs d'une première participation historique à la Coupe du monde !

L’Islande est un discret petit pays qui fait rarement parler de lui. Il y a bien quand un des volcans qui composent cette île de l’extrême Nord-Ouest de l’Europe s’excite un peu trop et obscurcit l’espace aérien, comme ce fut le cas avec le difficilement prononçable Eyjafjöll en 2010. Il y a aussi les sorties d’album de Björk et Sigur Rós qui font se frétiller les hipsters. Et puis il y a ce modèle économique alternatif, parfois cité en exemple, qui a permis au pays de se relever d’une grave crise financière. C’est à peu près tout. Mais en cas de victoire ce soir en Norvège, la sélection de football ne serait plus qu’à deux matchs d’une qualification historique pour une phase finale internationale, en l’occurrence la Coupe du monde de l’an prochain au Brésil. Historique pour l’Islande bien sûr, car ce serait une première, mais historique aussi pour la compétition, qui n’a jamais accueilli un aussi petit participant. Le record est jusqu’à présent détenu par le Trinité-et-Tobago de Dwight Yorke, 1,3 million d’habitants, qui a disputé le Mondial 2006. Soit 1 million de plus qu’en Islande ! Qu’une nation habitée par l’équivalent de l’aire urbaine brestoise ou rémoise soit en capacité de se hisser parmi le gotha du football mondial, qui plus est en s’extirpant du difficile parcours de qualification de la zone UEFA, alors là oui, c’est une belle occasion de mettre en avant ce si beau pays qu’est l’Islande.

Déjà en 2003, à un match des barrages…

Sur les 321 000 habitants recensés, la Fédération locale de football revendique 22 000 pratiquants réguliers, soit quasi 7 % de la population. Le ballon rond est très apprécié sur l’île, malgré les conditions climatiques locales – pluie, vent et rarement au-dessus de 10 degrés. Depuis le début des années 2000, l’État a même mis en place une politique volontariste en faveur de la construction de nouvelles structures en extérieur, avec de nombreux terrains en gazon artificiel nouvellement installés aux abords des écoles. Le but étant double : inciter la jeune population à se dépenser par la pratique sportive et encourager les meilleurs éléments, en leur donnant les moyens de vite progresser balle au pied. Une élite censée garnir les rangs de l’équipe nationale une fois arrivée à maturité. Cette sélection A s’est déjà timidement fait connaître par le passé, sans jamais toutefois réussir à se qualifier pour une phase finale. En France, on se souvient tous de ce match couperet de 1999, arraché d’un but tardif de David Trezeguet au Stade de France. Quatre ans plus tard, l’Islande a bien failli se hisser jusqu’au stade des barrages de l’Euro 2004, échouant lors du dernier match de poules face à l’Allemagne. S’en sont suivis plusieurs difficiles campagnes terminées piteusement avec une misère de points : Euro 2008, Coupe du monde 2010, Euro 2012…

En 2011, la Fédération a la bonne idée de confier les rênes de la sélection à un homme de grande expérience : Lars Lagerbäck. Le Suédois a dirigé l’équipe nationale de son pays pendant près d’une décennie, avec cinq campagnes de qualification de suite réussies, entre 2000 et 2008. Après une pige ratée avec le Nigeria à la Coupe du monde 2010, le bon Lars cherche un nouveau challenge et le trouve en Islande, où une nouvelle génération de jeunes joueurs est à l’époque prête à émerger. La sélection U21 vient en effet de réussir l’exploit de se qualifier pour l’Euro 2011 (en éliminant l’Allemagne au passage, s’il vous plaît). Deux ans plus tard, ils sont cinq joueurs de cette génération, nés entre 1989 et 1990, à porter l’équipe nationale A : Kolbeinn Sigthorsson, attaquant de l’Ajax, Alfred Finnbogason, attaquant d’Heerenveen, Johann Berg Gudmundsson, ailier d’AZ Alkmaar, Gylfi Sigurdsson, milieu offensif de Tottenham et Aron Gunnarsson, milieu défensif de Cardiff. Soit trois joueurs évoluant en Eredivisie néerlandaise et deux autres en Premier League. Tous sont titulaires et performants dans leur club. Alfred Finnbogason par exemple, entraîné par Marco van Basten à Heerenveen, est l’actuel meilleur buteur aux Pays-Bas avec 10 pions inscrits en 7 matchs depuis le début de saison !

Une équipe coriace et très offensive

C’est d’ailleurs l’animation offensive le gros point fort de l’Islande actuelle, avec plus de buts inscrits depuis le début de la campagne de qualification que la plupart des autres candidats aux barrages, France, Croatie et Grèce inclus. Grâce aux petits terrains construits aux abords des écoles, les Islandais sont aujourd’hui d’excellents techniciens balle au pied. Ce sont aussi des joueurs coriaces qui ne lâchent rien durant 90 minutes. Ce ne sont pas les Bleuets, difficiles vainqueurs 4-3 hier à Reykjavik, qui diront le contraire… Il y a aussi eu ce match fou du 6 septembre dernier en Suisse, arraché 4-4 alors que la sélection locale menait 4-1 à la 54e minute de jeu. On voit aussi dans ce résultat le point faible de l’Islande : sa défense, composée de joueurs évoluant majoritairement dans les championnats scandinaves plus mineurs que l’Eredivisie ou la Premier League. En défense centrale, on trouve aussi comme titulaire Kari Arnason, qui joue actuellement en D3 anglaise… Mais cette équipe a du cœur et suffisamment de talents devant pour espérer se hisser jusqu’en barrages. Une victoire en Norvège ce soir suffit à son bonheur (dans le groupe E, l’Islande est actuellement 2e avec 1 point d’avance sur la Slovénie, qui joue dans le même temps son dernier match en Suisse). « Ce sera le match le plus important que nous n’ayons jamais joué » , a annoncé Aron Gunnarson.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Régis Delanoë

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