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Real Madrid : des bandes à part

Par Mathieu Faure
Real Madrid : des bandes à part

Depuis plus d'un an, le Real Madrid s'est amouraché du fameux BBC (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo). Un trio qui a ramené la Décima à Bernabéu. Avec ce trident du mal, le Real confirme qu'il a toujours su créer de toutes pièces des générations exceptionnelles.

Les « Di Stéfano »

Alonso, Atienza, Marquitos, Lesmes, Muñoz, Zarraga, Joseito, Marchal, Di Stéfano, Rial et Gento. Voici les onze premiers vainqueurs de la C1, le 3 juin 1956 à Paname. La première d’une longue série de 5 victoires de rang en Coupe d’Europe des clubs champions. Le fameux 5 à la suite. Ou comment une génération entière va régner sur l’Europe avec buts et folie. Une équipe composée uniquement d’Espagnols, ou presque. Deux « étrangers » ont réussi à intégrer cette équipe peuplée d’Ibères. Deux génies. Le premier, c’est Alfredo Di Stéfano. Le second, c’est Ferenc Puskás. Di Stéfano arrive en 1953, Puskás en 1958. L’apothéose de cette génération a lieu en 1960 devant les 127 621 spectateurs de Glasgow. En finale de C1, le Real en passe sept à Francfort (7-3). Quadruplé du Hongrois qui affiche 33 piges, triplé pour Di Stéfano et ses 34 berges. Une démonstration de force qui fait peur à tout le monde. Le Times allant même jusqu’à comparer cette équipe à une invasion barbare : « Le Real a traversé l’Europe d’une seule marche comme les Vikings, détruisant tout sur leur passage » . La tactique ? Un 3-3-4 de déglingués avec des pointes offensives comme Puskás, Di Stéfano, Gento, Hector Rial ou encore Kopa. Bref, ça arrosait dans tous les sens. Cette génération folle a gagné 5 des titres 10 C1 du Real Madrid. Là-haut. Tout là-haut. Au-dessus de Tupac.

Los Yé-Yé

Fin des années 50, début des années 60, la révolution du football et la libération des mœurs sont en route. Aux USA, on fait l’amour sur les Marvelettes. En Europe, on fait l’amour à toutes les équipes du continent avec un maillot blanc sur le dos, celui du Real Madrid. Entre 1956 et 1960, le Real Madrid s’adjuge les cinq premières éditions de la C1, mais la machine s’essouffle à partir de 1960 et laisse l’Inter d’Helenio Herrera reprendre le pouvoir avec son fameux catenaccio. Au milieu du Vieux Continent, un capitaine mythique sonne pourtant la révolte : Gento (l’homme qui courait le 100 mètres en 10 »9… balle au pied). Le vétéran des 5 premiers titres s’entoure d’une bande de jeunes voyous du jeu : Araquistain, Sanchis, Pedro de Felipe, Pirri, Zoco, Grosso ou encore Velasquez. Seuls Gento et Pachin ont survécu au coach Miguel Muñoz. On parle d’un type qui a quand même écarté Puskás à l’automne 1965. Sa nouvelle équipe 100% espagnole est dans l’air du temps : des dégaines de hippies à cause de leurs cheveux longs. Et comme c’est le début des Beatles, la presse baptise cette génération espagnole de « yé-yé » en rapport avec le refrain de She loves you des Beatles. Ce ne sont pourtant pas des romantiques. Les yéyés mettent des coups et basent tout leur jeu sur l’intimidation dans un 3-5-2 très solide. Cette génération remporta 9 titres de champion d’Espagne avant de finir en apothéose en 1966, avec une sixième C1.

Le « Madrid de los Garcia »

Période de cale sèche pour le Real qui se retrouve sans sous et sans talent à la fin des années 70 et au début des années 80. C’est la grande époque du Barça de Cruijff et Rinus Michels. Le Real, lui, mise sur des joueurs locaux. Moins réputés. Moins beaux. Moins bons. Les « Garcia » . On peut ranger dedans le gardien Mariano Garcia Remon, Francisco Garcia Hernandez, Rafael Garcia Cortes, Antonio Garcia Navajas ou encore Ange Pérez Garcia. Cette génération, moins talentueuse, connaîtra quand même les sommets européens avec la finale de C1 1981 perdue face à Liverpool (1-0) sur une erreur de marquage de… Rafael Garcia Cortes. Forcément. Malgré tout, cette génération va remporter 5 titres de champion d’Espagne entre 1975 et 1980.

La « Quinta del bruite »

À Madrid, on ne fait jamais rien comme les autres. Alors que les grands clubs européens se mettent à acheter des stars étrangères (les Hollandais à l’AC Milan, Maradona au Napoli, Platini à la Juventus, etc), le Real fait dans le local. L’histoire retiendra que cinq jeunes Espagnols de la Castilla vont ramener le Real en haut de l’Europe. C’est la « quinte du Vautour » . Cinq jeunes loups : Emilio Butragueño (le fameux Vautour), Miguel Pardeza, Manolo Sanchis, Michel et Rafael Martín Vázquez. C’est le canard local El Pais qui emploie pour la première fois l’expression « Quinta del Bruite » en 1983 après le titre de champion de seconde division de la réserve du Real. Une réserve dans laquelle les cinq s’amusent. Il y a de tout, Sanchis le stoppeur, Michel et Martín Vázquez les milieux excentrés, Butragueño l’attaquant teigneux et Pardeza, le feu follet. Cette génération, au jeu très rugueux, souvent à la limite, mais très direct, va faire de Bernabéu une citadelle imprenable avec une série de 121 matchs à domicile sans perdre. Dans les 80’s, la Quinte va se gaver : six Ligas dont 5 à la suite, deux Coupes UEFA, trois Coupes d’Espagne. Une équipe rendue mythique avec les arrivées de Schuster et Hugo Sánchez. Il fallait en avoir pour venir les chatouiller.

Les Galactiques

Zidane, Ronaldo, Figo, Beckham, Owen. Entre 2000 et 2003, le Real Madrid fait péter son PEL et s’offre des Ballons d’or et/ou des stars à la pelle. Lors de l’arrivée à la présidence du club de Florentino Pérez, l’idée est simple : ramener une méga star par an. C’est chose faite. C’est le Real qui brille, qui claque, qui fait vendre des maillots et qui fait rêver les minettes. Mais il faut quand même construire une équipe. Alors derrière les super stars, on injecte des joueurs du cru (Raúl est dans la place depuis 1994) comme Pavon, Campo, Helguera, Salgado. C’est les « Los Zidanes y Pavones » . Cette politique porte très vite ses fruits avec la Liga 2001, puis la C1 2002 avec la volée de Zizou. Les Madrilènes touchent le soleil lors de la saison 2002-2003 avec une équipe qui fait mal. Roberto Carlos-Zidane côté gauche, Makelele en sentinelle, Guti dans le cœur du jeu, Figo à droite, Ronaldo-Raúl en pointes. Une équipe qui va piétiner Manchester United en quarts de C1, notamment à Old Trafford où Ronaldo sort un triplé. Sûrement la fin des Galactiques qui, après leur titre de champions en 2003, vont exploser en vol. L’amour dure trois ans, c’est bien connu.

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Par Mathieu Faure

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