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Raúl Albiol, ce bon gars

Par Robin Delorme, à Madrid
Raúl Albiol, ce bon gars

Arrivé avec la stature de champion du monde au Real Madrid, Raúl Albiol n’y est plus qu’un seconde couteau. Il continue pourtant à être appelé en sélection nationale et a été prolongé cet été par le club merengue. Une situation cocasse mais finalement peu étonnante. Voici l’histoire touchante d’un mec attachant.

Son histoire aurait pu s’arrêter là. Un certain 2 août 2004, au détour d’un virage mal négocié, sa vie a basculé. Sur la route qui le menait de son Valence natal à Madrid, quelque part au beau milieu de la Mancha, Raúl Albiol a été transféré à l’hôpital de Cuenca. Alors entre la vie et la mort, son père se souvient : « J’ai dû attendre une demi-heure avant que les urgences arrivent. Voir son fils dans cet état, lui parler pour qu’il ne s’endorme pas… » Les mots sont bien dénués de sens. Pendant près de 24 heures, le personnel médical maintient le tout juste majeur dans le coma. Lorsqu’il se réveille, Raúl Albiol découvre une cicatrice faite de quarante points de suture due à une intervention chirurgicale. Sans cette dernière, les complications pulmonaires auraient été bien plus dramatiques. Pourtant, lorsqu’il rouvre les yeux, il n’a qu’une peur : « J’ai d’abord pensé au football, ensuite si je pouvais continuer à faire du sport, parce que si tu ne peux pas même courir… Adios ! En fait, je ne pensais pas que ça allait être aussi court pour recommencer à trottiner » .
Le meilleur moment de la journée : la sieste
À l’époque, le garçon est fraîchement champion d’Europe des moins de 19 ans. Après 35 matchs avec le Valencia CF Mestalla – la filiale de l’équipe première – dans les guiboles, le club Ché l’envoie parfaire sa formation dans la banlieue madrilène. Alors que cet accident aurait pu remettre en cause sa venue, le président getafense décide de lui faire confiance. « Les dirigeants de Getafe ont eu la possibilité de recruter quelqu’un d’autre, mais le président a dit, alors même que je ne pouvais pas encore jouer, que mon casier me serait réservé » , explique Raúl Albiol. Bien en a pris à Ángel Torres Sánchez, président du fanion banlieusard, puisque la période de récupération du rescapé est beaucoup plus rapide que prévu. Malgré des complications artérielles, le garçon refoule les terrains vingt jours seulement après sa sortie de l’hôpital de Cuenca. Raúl Albiol, toujours : « J’avais une machine qui devait contrôler mon état de santé, mais au final, c’est moi qui l’ait contrôlée assez rapidement » . Sous une apparence nonchalante, se cache une vraie force de la nature.
Et cette étape, qui aurait pu être bien plus tragique, a forgé son caractère. Le bougre est posé, d’un calme à toute épreuve. Rien d’étonnant, donc, à le voir déclarer que son moment préféré de la journée est « la siesta » – la sieste en VOST. Bref, son passage dans la banlieue madrilène est éclair – 17 matchs – mais il se créait déjà des liens privilégiés avec le grand frère du nord de la capitale. Ainsi, son premier but sous le statut de professionnel, il l’inscrira face au Real Madrid. Pas étonnant donc, après cinq saisons d’éclosion puis de confirmation avec Valence, de le voir débarquer au Santiago Bernabéu. À l’été 2009, son arrivée passe presque inaperçue. Il faut dire que le pas très glamour Raúl fait partie d’une liste de shopping très sexy – Cristiano Ronaldo, Kaká, Xabi Alonso, Benzema… Lors de sa présentation merengue, il parade avec un numéro 18 : « C’est celui de Ruben de la Red, avec qui j’ai eu une grande relation dans les sélections jeunes de la Roja. Je le considère comme un ami et c’est donc pour moi un honneur de porter son numéro » . Ledit Ruben est alors victime de graves problèmes cardiaques qui le pousseront à prendre sa retraite le 4 novembre 2010. Le 18, un numéro d’éclopés…
Interrogations et prolongation
Son premier millésime avec la Casa Blanca est propre : il pousse son rival Garay sur le banc et s’installe en défense centrale aux côtés de Pepe. L’été suivant va changer la donne. Pellegrini est débouté, Mourinho fait alors son entrée dans l’arène. Et va redistribuer les cartes. Ricardo Carvalho s’installe rapidement comme un pilier de l’axe et pousse Raúl Albiol, pourtant tout frais champion du monde, sur le banc de touche. Lui ne se plaint pas, et continue à bosser. Pourtant, il continue à faire banquette et le tout jeune Varane lui est même préféré lors de la deuxième saison du Special One. Une situation qui dérange peu Vicente del Bosque qui continue à l’appeler lors des rassemblements internationaux. En juin dernier, après un exercice à seulement 24 apparitions (dont seulement cinq dans la peau d’un titulaire), il fait partie de l’escouade championne d’Europe. Autre signe de cette confiance, le Real Madrid le prolonge de deux saisons supplémentaires – le bail court désormais jusqu’en 2017 – alors que le Barça était intéressé. Une situation que Diego Torres, journaliste au Pais, explique par « une empathie du vestiaire, et surtout des Espagnols, pour Raúl Albiol. Les entraîneurs l’apprécient pour son travail et parce qu’il est impossible de trouver un partenaire qui ne l’aime pas. En plus d’être un bon défenseur, c’est un mec bien » . En sous-entendu, Raúl Albiol était le prix à payer pour la paix du vestiaire. Lui s’en carre. Il a désormais brisé le signe indien : dans son village de Vilamarxant, une route porte désormais son nom.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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