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Ranieri-Mourinho, la bascule de l’histoire

Par Maxime Brigand
Ranieri-Mourinho, la bascule de l’histoire

Ils se sont souvent croisés. Dans le fond, ils se détestent, car ils ne voient pas le football de la même façon. Claudio Ranieri et José Mourinho représentent deux visions du foot moderne : le projet et la mission de la victoire. Sauf qu'aujourd'hui, ils sont différents. Ranieri est devant, Mourinho galère.

C’est une question de perception, une histoire de conviction, d’école, de philosophie. C’est avant tout le récit d’une relation que tout oppose. La trajectoire de deux hommes qui ne s’aiment pas. On pourrait même avancer qu’ils se détestent. Ils se connaissent depuis longtemps, le destin les a croisés un après-midi de juin, en 2004 et, depuis, ils ont décidé de se détruire. Par la presse, sur le terrain, mais également dans leur conception du football. José Mourinho est l’anti-Ranieri. Claudio Ranieri est l’anti-Mourinho. Le Portugais a 52 ans, il est à la tête d’une machine de guerre et a passé sa vie à gagner et à se faire détester. L’Italien, lui, a 64 ans et est un bâtisseur, un homme qui fuit le tout puissant. C’est son histoire. Il a quitté Chelsea, en 2004, un an après l’arrivée de Roman Abramovitch à la tête du club anglais. L’oligarque russe ne le trouvait pas assez sexy. Le 20 mai 2014, c’est de Monaco, promu et dauphin du PSG, que Ranieri se fait débarquer pour « une divergence de vision et apporter une nouvelle dynamique » . Comme si Claudio Ranieri fuyait la lumière. Sauf qu’on en est là : nous sommes le lundi 14 décembre 2015, et l’entraîneur italien truste la tête de la Premier League avec Leicester. Face à lui, ce lundi soir, José le tout puissant qui n’a jamais connu telle situation. Il s’avance dans la position du dominé face à celui qu’il a toujours décrit comme un loser. Chelsea est quinzième, a perdu huit de ses quinze premières rencontres de championnat et personne ne sait trop où va le club londonien. Comme si l’histoire avait tourné.

Mourinho, le bricoleur

La racine est lointaine. C’était une autre époque. Chelsea était en pleine construction et n’avait pour simple objectif que de suivre le rythme de la bicéphalie imposée depuis plusieurs années par Arsenal et Manchester United. Claudio Ranieri était alors entraîneur du club londonien. Sa mission est de monter un projet, de le bâtir, à l’image de son travail réalisé quelques années plus tôt avec le FC Valence. Il recrute alors beaucoup. Frank Lampard arrive de West Ham, mais aussi Emmanuel Petit, William Gallas, Zenden ou encore le Danois, Jesper Grønkjaer. Le Chelsea FC possède déjà dans ses rangs Marcel Desailly ou encore John Terry. Des hommes qui seront quelques années plus tard la base du Chelsea de Mourinho. En mai 2003, le club terminera même quatrième et décrochera son ticket pour la Ligue des champions suivante où il échouera en demi-finale face à l’AS Monaco. Le travail de Ranieri est alors loué même si certaines voix s’élèvent pour critiquer sa rotation permanente de l’effectif. Claudio Ranieri devient alors « The Tinkerman » , soit le bricoleur.

Une étiquette qu’il garde collée sur le front. En permanence. Il faut pourtant comprendre la portée du travail réalisé par Ranieri à Chelsea. Non, l’Italien n’est pas un bricoleur, mais un bâtisseur. José Mourinho n’a rien créé à Londres, si ce n’est « le goût de la victoire » . Le Portugais a réussi l’exploit de faire basculer Chelsea dans une nouvelle dimension autour de la colonne vertébrale installée par son prédecesseur. Il a réussi là où Ranieri a échoué. Mourinho a gagné. De cette période, Arsène Wenger livrait en septembre dernier cette analyse : « Je ne pense pas que Ranieri soit un bricoleur. Regardez le visage de l’équipe de Chelsea quand il a quitté le club (le 31 mai 2004, ndlr) : tout le monde est resté ensuite, ils étaient sur le chemin de la victoire. » Construire une équipe et la faire gagner sont différents. C’est à ce croisement qu’est aujourd’hui José Mourinho, lui qui cherche encore après quinze journées quel système tactique mettre en place.

La bataille de l’armoire

En 2008, José Mourinho évoquait le cas de Ranieri avec ces mots : « À 70 ans, il n’a gagné qu’une Supercoupe et une autre petite coupe. Il est trop vieux pour changer sa mentalité. » Claudio Ranieri avait alors 57 ans. Car là est l’autre bataille, ce qui représente bien la différence du rôle de ces deux entraîneurs. L’armoire à trophées de José Mourinho est belle, remplie. En quinze ans de métier, le Portugais a remporté huit titres de champion dans quatre pays différents là où Ranieri est plus discret. Reste que l’entraîneur italien affiche, lui, neuf saisons terminées dans un top 4 dans les plus grands championnats européens. En Italie, en France, en Angleterre et en Espagne, Ranieri a laissé une trace. À un moment où l’Italien est en quête de son premier titre de champion dans l’élite européenne.

Car le parallèle est curieux. José Mourinho connaît la plus grande période de difficultés de sa carrière d’entraîneur à l’heure où son rival offre sa plus belle forme et n’a perdu que deux rencontres depuis novembre 2014. Ranieri était alors sélectionneur national de la Grèce, venait de perdre à domicile contre les îles Féroé (0-1) et se retrouvait au fond du trou. Douze mois plus tard, le voilà au sommet de l’Angleterre avec sa nouvelle fondation, Leicester, que Mourinho commence à prendre doucement au sérieux. Au point qu’en conférence de presse d’avant-match, le technicien des Blues a salué le travail effectué par Ranieri. L’Italien, lui, a affirmé avoir « au frais, du bon vin à partager avec lui » . Pour mesurer le chemin parcouru par le sage et l’icône, onze ans après.

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