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Ranieri demande le divorce

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Ranieri demande le divorce

Après un an et demi de passion avec son équipe de cœur, Claudio Ranieri rompt avec sa bien-aimée Roma. L'équipe ira se consoler dès demain dans les bras d'un ex, Vincenzo Montella.

Et Ranieri s’en est allé. Son histoire d’amour avec la Roma, fusionnelle depuis le premier jour, se consume pour éviter de se faire du mal. La Roma l’aime, lui aime la Roma, mais les deux, ensemble, ne peuvent plus avancer. La quatrième défaite consécutive du club giallorosso, face au Genoa, aura été l’acte final d’un roman écrit à l’eau de rose. Ou plutôt à l’eau de rouge. Et jaune. Ranieri n’a pas voulu faire durer, il n’a pas souhaité donner une dernière chance à son histoire. Hier, lorsqu’Alberto Paloschi, l’attaquant du Genoa, a inscrit le quatrième but de l’impossible remontée génoise (de 0-3 à 4-3 en 30 minutes), le coach a compris. Il a compris qu’il ne gagnerait plus avec cette équipe, que s’entêter ne ferait que l’enfoncer un peu plus dans la crise. « J’ai toujours voulu le bien de la Roma. Je m’en vais pour lui venir en aide, pour lui donner une secousse » a-t-il déclaré juste après la rencontre, bien conscient que seule la rupture pouvait être salutaire. Un acte de grand seigneur, d’un homme humble, qui laisse derrière lui son plus grand amour, sans jamais avoir réussi à lui offrir un mémorable cadeau de mariage. « Ranieri a guidé la Roma en grand homme, il la quitte en grand homme. Il paye les pots cassés d’une situation dont il n’est pas responsable, mais c’est comme ça. Il a été dépassé par les évènements. La situation économique du club ne l’a pas aidé à travailler sereinement » analyse Carlo Mazzone, grande figure du football romain. Pourtant, lors du premier baiser, tout laissait présager à un avenir radieux.

De fait, en débarquant à Rome le 2 septembre 2009, Ranieri réalise enfin le fantasme qu’il cultive depuis qu’il est gosse. Formé à la Roma, il ne joue que six petits matches sous ses couleurs, allant ensuite continuer sa carrière en Calabre et en Sicile. Devenu entraîneur, il se fait repérer à Cagliari, après avoir ramené le club en Serie A. Il remporte son premier trophée en 1996 avec la Fiorentina de Batistuta, une Coupe d’Italie glanée face à l’Atalanta. La Roma lui fait déjà de l’œil, mais lui préfère s’exiler en Espagne. Valence et l’Atletico Madrid. Mais là encore, à part une Coupe d’Espagne, il ne gagne rien. Même scénario à Chelsea, où il arrive en demi-finale de Ligue des Champions et termine deuxième de Premier League. Il se fait virer par Abramovitch et sans lui, Chelsea remportera deux fois le titre. Tristesse. La réputation du chat noir commence à lui coller à la peau, même si, pour son retour en Italie, il obtient une bonne troisième place avec une Juve tout juste revenue en Serie A. L’année suivante, il se fait encore limoger, et commence à se dire que sa carrière ressemble à une ritournelle sans fin. C’est là que débarque Rosella Sensi, pour lui proposer le banc de l’AS Rome. De son AS Rome. Cela ressemble à une demande en fiançailles. Ranieri accepte.

Enfin revenu à la maison, le coach créé autour de lui une union sacrée, à laquelle se mêlent joueurs, supporters et dirigeants. Partie de la zone de relégation, la Roma grimpe les marches du classement, enchaînant victoire sur victoire. Même Mourinho, du haut du sommet interiste, commence à avoir les chocottes. Surtout lorsque l’Inter se fait terrasser au stadio Olimpico. Tout un peuple commence à rêver du Scudetto, sous l’impulsion d’un prophète aux cheveux blancs. Ce dernier se met à croire que le signe indien est enfin rompu, lorsque la Roma monte sur le toit de l’Italie, après un faux pas de l’Inter à Florence. Puis arrive le 25 avril 2010. Le jour où la carrière de Claudio Ranieri prend un virage sans retour. Lancée vers le Scudetto, la Louve se suicide à domicile face à la Sampdoria, qui remonte deux buts par Pazzini en deuxième mi-temps (de 1-0 à 1-2). Le peuple pleure et Ranieri a déjà compris. L’Inter remporte le titre, et lui arrive deuxième. Comme toujours. Il perd également en finale de Coupe d’Italie, encore contre l’Inter. Comme si c’était écrit. Son équipe ne s’en remettra jamais.

Pendant l’été, les dirigeants offrent pourtant un Marco Borriello au coach. Mais le début de l’exercice 2010-11 est déprimant : la Roma nage dans les profondeurs du classement, avant une remontée qui rappelle celle de l’année précédente. Mais les miracles, même sous impulsion amoureuse, ne se produisent qu’une fois. En attente de rachat par un groupe américain, la Roma se perd dans ses problèmes extra-sportifs. Coïncidence ou non, le vestiaire explose, les De Rossi, Pizarro, Borriello et Vucinic poussant tour à tour leur gueulante. Ranieri semble peu à peu lâcher prise, surtout face à un Totti qui déteste que le pouvoir lui soit contesté. Détruit par la bête noire interiste début février (5-3), il dit définitivement adieu au titre en s’inclinant à domicile face au Napoli (0-2). Puis adieu aussi à la Ligue des Champions en se faisant humilier à domicile par le Shakhtar Donetsk (2-3). Ironie du sort, c’est à nouveau face à une équipe de Gênes que Ranieri scelle son destin. « Personne ne pourra effacer les émotions que Ranieri nous a offert la saison dernière, le remontée sur l’Inter, les derbys remportés : il a donné à tous les tifosi et à ma famille des moments indescriptibles qui resteront dans l’histoire de la Roma » déclare ce midi la Présidente Rosella Sensi. N’empêche, il aura beau avoir tutoyé les étoiles, le type n’a rien gagné dans la Ville Eternelle. Et c’est bien connu : même si c’est ingrat, on se souvient rarement de celui qui arrive deuxième.

Eric Maggiori

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