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Ramos, Balotelli, Zidane : tous des mèmes ?

Par Raphaël Gaftarnik et Antoine Donnarieix
Ramos, Balotelli, Zidane : tous des mèmes ?

Ils ont fait le tour du monde, sont des stars incontestées au XXIe siècle et possèdent des contenus autant délurés qu'inventifs. Eux, ce sont les "mèmes internet", ces détournements repris et détournés en masse sur les Tumblr et les blogs. Une culture de l'instant poussée à son paroxysme qui touche aussi le football. La preuve.

25 avril 2012, 23h19. Dans un Bernabéu placé sous assistance respiratoire après les doubles parades de Neuer et Casillas lors de la séance de tirs au but, Sergio Ramos s’avance. Le buste droit, il est le 4e Madrilène à se rendre dans la surface pour accomplir son devoir et envoyer le Real en finale de Ligue des champions. Sur la touche, Mourinho est à genoux. Deux pas d’élan, un moment d’hésitation, puis une frappe. Dans le ciel de Madrid, le cuir s’envole en même temps que les rêves de Decima. Epic Fail, !!! Conscient d’avoir participé à l’élimination des siens en réalisant ce drop, Sergio Ramos ne sait pas encore que ce loupé va faire de lui une star du web. En quelques heures, les Gifs se multiplient, les vidéomontages pullulent et le hashtag #SergioRamos devient l’un des plus populaires sur Twitter. Tout simplement, Sergio de devenir un mème internet. Élément ou phénomène repris et décliné en masse sur internet (d’après sa définition Wikipédia), le mème a fait du football l’un de ses thèmes de prédilection. Quelque part entre chats choupinoux et débilités Chuck Norrisienne, les acteurs du ballon rond trônent désormais en bonne place sur la toile. Une véritable consécration geek.

Un élément de la culture pop

Le concept de mème, s’il est bien connu des mordus de l’écran, reste étranger à la partie déconnectée du globe. Pour Vincent Glad, journaliste et ancien membre du Grand Journal en qualité de chroniqueur web, le mème n’est pourtant pas si compliqué à appréhender : « Typiquement, c’est une image retravaillée, détournée par les internautes. Le plus basique, celui qu’on voit beaucoup dans le foot par exemple, c’est un simple commentaire sur une photo. C’est une sorte d’inside joke que comprennent les initiés du milieu footballistique. » Blague potache et graphique, il a très vite pris pour cible le football. Parodiés des milliers de fois, la célébration version « Hulk » de Balotelli ou le raté de Koji Nakata sont entrés au panthéon des mèmes célèbres. Parfois même, ces images, ces gestes, remarqués lors de leur passage à l’écran, se sont nourris de l’expansion du phénomène pour devenir des objets de culte : « L’un des premiers gros mèmes relatif au foot est sans doute celui du coup de boule de Zidane qui a été détourné et qui est devenu une espèce de figure de la culture pop. La main de Thierry Henry est un autre geste qui est devenu mythique, surtout grâce à un internet. » Fort de ce succès, les mèmes se sont ainsi multipliés sur la toile. Pourtant, certains ingrédients sont quasi indispensables à sa réussite, ou plus techniquement, à sa large diffusion sur les pages et réseaux sociaux : « Il faut que la blague soit très signifiante. Le geste doit être magnifique ou visuellement porteur du message. Avec Moyes par exemple, ça marche bien, sur toutes les photos, il a l’air dépressif » , poursuit Vincent Glad.

Le foot a rendu le mème ringard

Comme tout succès, le mème attire et attise les appétits. Car si la majorité des sites se contente d’en relayer la crème, certaines compagnies pourraient tenter de monétiser le phénomène : « Bien sûr, les entreprises de communication aimeraient créer leurs propres mèmes. Mais s’il y avait une recette miracle, on en ferait tout le temps. D’ailleurs, quand un mème est trop forcé, on appelle ça unforced mèmeet il ne marche pas. Le mème doit être spontané. » Au fond, la perte dans les méandres de la toile de quelques Gifs et autres montages photo ne relève pas du drame. D’ailleurs, les mordus du clavier ont déjà montré quelques signes de désintéressement à propos de cet objet virtuel. Une rupture avec la culture geek à laquelle le foot n’est pas étranger : « Le mème en tant que tel est d’ailleurs maintenant considéré comme ringard sur internet. C’était très cool il y a 4-5 ans. Mais aujourd’hui, il y a une sorte d’overdose, et le football y participe. C’est devenu une manière normale de traiter l’actualité. T’en vois tout le temps après les matchs. En quelque sorte, le foot a participé à cette mainstreamisation du mème, une forme de ringardisation. »

Une partie de l’élite internet semble ne pas supporter d’avoir été privée de l’un de ses canaux codés de communication. Trop partagé par une bande de beaufs en chaussettes Artengo, le mème semble avoir atteint, en même temps qu’il a touché le foot, une consécration populaire qui déplaît aux anciens. Qu’importe. Car désormais, il touche un public plus large : « Ça fait partie de toute la conversation visuelle qui arrive autour d’un match de foot. Les gens qui regardent un match adorent discuter de ça. Soit t’es avec des amis dans ton canapé et tu discutes avec eux, soit t’es seul et c’est très cool d’avoir une discussion sur Twitter, dans les commentaires ou via des mèmes que tu as produits toi-même, que tu vas diffuser par Facebook… Le même foot est en général plus simple, y a pas besoin d’une culture internet pour le comprendre. » Pas plus que pour un LOL Cat ?

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