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Ramón Carranza, mythe de Grenade

Par Robin Delorme
Ramón Carranza, mythe de Grenade

Club de Liga sans palmarès, le Grenade CF connaît sa période de gloire à l’aube des années 60 en atteignant la finale de la Coupe du Roi. Un titre qui prend finalement la direction du FC Barcelone, club qui a poussé les aficionados de Grenade dans les rues pour faire avorter le transfert de leur joueur star, l’Argentin Ramón Carranza.

Le 28 mai 2014, Grenade n’a pas la tête à rire. Ni même à sourire. Dans la nuit, quelques milliers de kilomètres par-delà l’océan Atlantique, Ramón Sergio Carranza, plus communément appelé Bolita, expire son dernier souffle dans son Rosario natal. À quatre-vingt-deux ans, l’ancienne pointe des Nazaries laisse derrière lui une famille, mais aussi un public, celui de Grenade, qu’il avait conduit plusieurs décennies plus tôt vers son plus grand exploit. À savoir, une finale de Copa del Rey, renommée Copa del Generalisimo durant la dictature franquiste, perdue face aux Blaugrana d’Helenio Herrera en clôture de l’exercice 1958/59 qui, aujourd’hui encore, demeure le seul titre, ou tout au moins la seule médaille, du Grenade CF – à l’exception d’un titre de Segunda B en juin 2010. Autant dire que l’Argentin, auteur de vingt-cinq banderilles durant ses trois saisons en Andalousie, de 1958 à 1961, conserve une aura importante auprès de Grenadins qu’il réussit à faire descendre dans la rue quelques semaines après cette dite finale de coupe. Au stade des Carmenes, sa figure est toujours évoquée comme « l’agua de mayo » – une aubaine en VF.

Voyage en Aragon et festival en Copa

L’arrivée de Ramón Carranza du côté de l’ancienne capitale du royaume musulman ibérique tient effectivement de l’aubaine. Un coup de chance qui se joue bien plus au nord, plus précisément dans le royaume d’Aragon. C’est donc à Saragosse, en décembre 1958, qu’il atterrit en provenance du Chili, lui qui évolue auparavant au Central Córdoba, au Newell’s Old Boys, puis à l’Union Española de Chile – Dionisio Cruz, Aragonais habitant au Chili, le découvre et glisse son nom à la direction des Maños. Recruté pour un montant de 500 000 pesetas, soit un petit butin pour l’époque, il doit reporter ses débuts avec le Real Saragosse, la faute à un accord concernant son salaire qui traîne. Si bien que le 11 janvier, lors de la réception de Grenade, Ramirez, joueur chilien évoluant chez les Andalous, se prend d’amitié pour Carranza, dépité de ne pas jouer, et vante ses mérites auprès de sa direction. En l’espace de quelques jours, un accord est trouvé, 500 000 pesetas sont versées dans les caisses de Saragosse, et le Bolita prend l’autoroute du sud de l’Espagne. Une arrivée rocambolesque qui s’avère le meilleur recrutement de l’histoire des Filipinos.

À l’instar de ses débuts en Liga retardés, il en va de même pour ceux avec le Grenade CF. L’entraîneur, Janos Kalmar, attend ainsi la 25e journée du championnat pour lancer sa nouvelle pointe dans le grand bain. Bien lui en prend, puisque dès sa première apparition, il offre la première victoire de l’histoire du club face à l’Athletic Bilbao. Une banderille qui le libère et, mieux, qui sauve les Nazaries, jusque-là dans la zone rouge et candidats pour la descente. Car l’Argentin ne s’arrête plus et plante à tout-va, en atteste son triplé lors du match aller de barrage pour le maintien disputé face à Sabadell (5-0). Le début d’une fin de saison homérique pour des Grenadins qui s’apprêtent à réaliser le plus beau parcours de leur histoire en Coupe d’Espagne – à l’époque, la Copa s’entame à la fin de l’édition de Liga. Successivement, ils éliminent Cadix, le Plus Ultra et Valence, ce dernier lors d’un match d’appui disputé au Bernabéu, jusqu’à atteindre la finale de la compétition. Grand artisan de cette épopée, Carranza inscrit pas moins de huit buts lors de ces sept rencontres qui conduisent le club vers sa première finale.

« Carranza ne sera pas vendu et jouera face à l’Espanyol »

Le jour fatidique, la ville se vide de ses habitants qui bondent les trains, les bus et même les taxis en direction de Madrid. La finale sera perdue, et assez logiquement, face au surpuissant FC Barcelone d’Herrera (4-1), également vainqueur de la Liga. La rencontre permet tout de même à l’entraîneur argentin de repérer ledit Bolita. Il en fait même sa priorité de recrutement et pousse sa direction à proposer deux millions et demi de pesetas, plus le prêt de trois joueurs, puis quatre millions et demi et autant de joueurs en prêt. Un intérêt qui presse également le Real Madrid, en bon ennemi blaugrana, à entrer dans la bataille.

Finalement, un jour avant le début de la Liga, la pression est à son paroxysme : réfugié dans un hôtel du centre avec le reste de ses coéquipiers, Carranza ne sait où il évoluera le lendemain. Pis, une foule monstre d’aficionados se dirige vers l’établissement ; même la police, appelée à la rescousse, ne peut rien. Enfin, peu après minuit, une banderole apparaît au balcon : « Carranza ne sera pas vendu et jouera face à l’Espanyol. » Un jour plus tard, Carranza marque le seul but de la rencontre et devient l’un des mythes du Grenade CF.

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Par Robin Delorme

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