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  • 13 décembre 1992

Rai et Santana abasourdissent le Barça

par Marcelo Assaf et Thomas Goubin
Rai et Santana abasourdissent le Barça

Le Barça n'a pas le monopole du beau jeu. Le 13 décembre 1992, le São Paulo de Telê Santana va le rappeler à une Cruyff Team pourtant grande favorite de la Coupe intercontinentale. Auteur d'un doublé, Rai sera l'homme du match.

À 61 ans, Telê Santana parvient enfin à démontrer au monde que beau jeu et trophées peuvent encore être compatibles. Que n’avait-il pourtant pas dit sur son Brésil, brillant, admirable, mais impuissant ! Sócrates, Falcao, Zico, la Coupe du monde 1982 leur était promise. Un triplé de Paolo Rossi avait enterré leur joga bonito. Abattu, le Brésil ne s’était pourtant pas résigné. En 1986, une seconde chance est donnée à Telê Santana. Nouvel échec pour le sélectionneur de charme au terme d’un merveille de quart de finale face à la France de Platini et Hidalgo. La fin d’une ère. Au Brésil aussi, on commencera à construire une sélection en partant de derrière.

Qu’importe, Santana restera fidèle à son style, et continuera de faire onduler ses équipes. Quand il prend les rênes du São Paulo FC fin 1990, l’équipe se trouve à la dérive. Sa première décision de poids sera de faire de Rai, alors seulement considéré comme le petit frère de Sócrates, l’homme par qui doivent passer tous les ballons. Le sexagénaire lance également les jeunes Cafu et Leonardo. À la tête du Tricolor do Morumbi, Santana va réconcilier romantiques et réalistes. São Paulo plaît et gagne : le championnat brésilien en 1991, puis la Copa Libertadors en 1992, face aux Newell’s Old Boys coachés par Marcelo Bielsa. Un trophée qu’il conservera l’année suivante, comme l’Intercontinentale. On peut parler de règne.

1992 est l’année de la Dream Team de Jordan et Magic. C’est aussi celle de la Dream Team de Cruyff. Football total et toque fusionnent pour donner au Barça la première Coupe des champions de son histoire. L’alliance entre Canteranos (Guardiola, Ferrer, Sergi …) et étrangers au sommet de leur art (Stoichkov, Koeman, Laudrup) emballe l’Europe. Quand les Blaugrana se présentent à Tokyo pour affronter São Paulo, la Coupe intercontinentale leur semble d’ailleurs promise, et le rôle de victime consentante est assigné aux Brésiliens. Un script qui ne convainc pas les hommes de Telê Santana qui ont donné une leçon aux Catalans quatre mois auparavant : une large victoire (4-1) en finale du Trophée Tereza Herrera, à Barcelone. Reste que le champion d’Europe se trouvait alors en pleine pré-saison, et avait dû faire sans Guardiola et Ferrer, qui avaient bénéficié de quelques jours de vacances supplémentaires après leur titre olympique. Les circonstances atténuantes pouvaient être plaidées.

L’entame de la rencontre va confirmer le statut de favori du champion d’Europe. Les artistes brésiliens semblent paralysés par le trac et Stoichkov ouvre le score dès la 12e minute d’une énorme frappe du gauche. Le début de la démonstration attendue ? Non, le début de la fin pour les Blaugrana. São Paulo va alors faire ce que personne n’ose et que tout le monde semble considérer comme insensé : livrer la bataille de la possession au Barça, et, mieux encore, la gagner. La domination paulista va se refléter au tableau d’affichage dès la 26e minute, quand Rai égalise en coupant de manière peu académique un centre de Müller. São Paulo régale, mais, un peu comme le Brésil de 1982 ou 1986, va alors commencer à dégrader notoirement son ratio occasions/buts, écueil fatal aux Auriverdes.

Ce 13 décembre 1992, São Paulo aurait pu en mettre quatre ou cinq au champion d’Europe, mais se contentera finalement d’une victoire sur la plus étroite des marges. À la 79e minute, Rai s’élance. Coup franc dans l’axe, à vingt mètres de la ligne de Zubizarreta. Le coup de pied est majestueux, la trajectoire sublime, et Zubizarreta encore immobile quand le ballon va se loger dans sa lucarne droite. Chef d’œuvre ! Rai exulte et court vers Telê Santana, l’homme qu’il considère comme un père, et qui lui a permis d’être autre chose que le petit frère de Sócrates. Perdant élégant, Cruyff aura cette conclusion : « Quitte à être écrasé, autant l’être par une Ferrari. » Conduite à l’ancienne par Telê Santana.

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par Marcelo Assaf et Thomas Goubin

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