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Quand Palop s’envolait dans le ciel de Donetsk

Par Antoine Donnarieix
Quand Palop s’envolait dans le ciel de Donetsk

En 2006-2007, le FC Séville défendait déjà sa couronne européenne acquise l’année passée. Lors de la manche retour contre le Shakthar Donetsk en huitièmes de finale, un scénario dingue allait prouver, une fois de plus, la vertu de son talisman en Coupe de l’UEFA.

Des équipes taillées pour la Coupe d’Europe, le football en connaît un rayon. Le Real Madrid de Villalonga, Camiglia et Muñoz, le Benfica de Guttman, la Grande Inter d’Herrera, le Liverpool de Paisley, le Nottingham Forest de Clough, le Milan de Sacchi… Autant d’équipes assez fortes pour réussir à garder leur titre de champion d’Europe sur deux années consécutives minimum. Une performance qui nécessite de sacrées ressources physiques et mentales pour parvenir à un tel exploit, et le FC Barcelone peut cette année en témoigner. Plus les années passent, plus le football progresse, plus la concurrence est rude entre les grands clubs. C’est logique. Malgré cela, une équipe parvient depuis deux ans à garder sa couronne européenne : le FC Séville d’Unai Emery. Poussé aux tirs au but contre l’Athletic Bilbao au tour précédent, son invincibilité perdure dans les moments les plus tendus. Et pour cause : Séville est une équipe remplie d’expérience, et ses galères en compétitions européennes dépassent un simple stress à gérer pour botter des tirs au but. Depuis le 15 mars 2007, les Sevillistas savent que leur cœur est bien accroché pour survivre à toutes les émotions que procure le football. Vraiment toutes.

Le traquenard ukrainien

Dans cette journée des prémices du printemps, la saison du FC Séville sent la belle floraison. Troisièmes de Liga, les Andalous entrevoient une possible qualification pour la prochaine C1 via le championnat, et pourquoi pas un nouveau parcours victorieux en Coupe de l’UEFA, après celui réalisé la saison passée. Pourtant, ce déplacement sur le terrain du Shakhtar Donetsk semble tout sauf facile, après un match aller en Espagne terminé sur un score nul (2-2). Aux commandes de l’équipe à l’époque, Juande Ramos se souvient du contexte. « L’opération du match aller restait bonne pour eux. Mais je me souviens que notre but de Maresca sur penalty (88e, ndlr) était vital pour garder bon espoir de qualification pour le tour suivant. Avec ce résultat, nous devions simplement gagner sur leur terrain, ou faire un match nul supérieur à deux buts partout. » Plus facile à dire qu’à faire, puisque le Shakhtar compte bien profiter des fameux buts inscrits à l’extérieur. Dans le stade olympique, le jeu reste branché sur courant alternatif, et la pause se siffle sans le moindre but au tableau d’affichage. Le temps joue pour le Shakhtar, cela lui sied à merveille. « Nous devions prendre plus de risques, commencer à partir à l’abordage, évoque Ramos. Forcément, on s’est découvert, car ce résultat ne nous convenait pas. »

Après le discours, les effets s’en ressentent. D’un centre venu de la gauche, le capitaine Francelino Matuzalem fait parler sa bouteille à l’aide d’une reprise dans le style Charles-Edouard Coridon (48e). Le scénario fou peut commencer. « Les occasions se succédaient dans chaque camp, se souvient Ramos. Cela pouvait aller dans un sens comme dans l’autre. D’ailleurs, notre égalisation est arrivée peu de temps après le premier but du match. » Comme au match aller, Enzo Maresca trouve la faille pour égaliser (53e). Séville pousse, Séville veut marquer ce but supplémentaire pour se hisser en quarts de finale. Mais le troisième joueur à trouver le chemin des filets, c’est Elano, lancé dans un sprint effréné, puis auteur d’une belle frappe croisée (82e). 2-1 pour Donetsk. Avec le temps additionnel, Séville dispose d’une dizaine de minutes pour changer la donne. « Notre seule possibilité de rester en vie, c’était d’égaliser, simplifie Ramos. C’était une sensation désagréable, car dans la globalité du match, nous avions eu beaucoup d’occasions de marquer ce deuxième but avant eux, mais peu de réussite. Il fallait l’accepter, se remobiliser et jouer le coup à fond. » Le jeu en vaut la chandelle. Les chandelles se succèdent dans les ultimes instants du match. Aux forceps, Séville obtient un corner. Sa dernière chance.

« Ce but, c’est un miracle »

La suite appartient à ces moments entrés dans la légende. Comme la France et Wiltord en 2000, Séville se trouve un héros pour 2007. Pourtant, son profil est tout autre. Ce héros est gardien de but. « Je me souviens que Palop était monté au milieu du terrain, rembobine Ramos. Ensuite, il m’a regardé, pour savoir si je l’autorisais à y aller. C’était notre dernière chance, donc il devait apporter le surnombre dans la surface. Là, c’était le tout pour le tout, c’était presque désespéré… » Dans un entretien accordé au site de l’UEFA, Andrés Palop raconte cette bascule dans le paranormal. « Quand le corner s’apprête à être frappé, tout le monde m’attend. Ensuite, je vois la balle arriver vers moi et je sais que c’était pour moi : je pouvais tirer au but sans aucune opposition adverse. Ce coup de tête m’a fait vivre des choses encore inconnues. Depuis ce jour, je sais ce qu’un coéquipier ressent quand il marque un but. » Sorti du banc à l’unisson avec son groupe pour féliciter le buteur, Juande Ramos en sourit encore. « Ce but, c’est un miracle. Je ne l’avais jamais vu faire une tête à l’entraînement ! »

Vidéo

De retour dans sa cage pour jouer la prolongation, Palop vient de pulvériser le moral de la colonie brésilienne implantée à Donetsk. Ramos imagine la situation. « Passer de qualifié à la prolongation, à cause d’un but à la dernière minute du gardien adverse… Ils ont dû davantage penser à cette image du but de Palop plutôt qu’à la façon dont il fallait se qualifier. » Pour faire les choses dans les règles de l’art, Séville va à nouveau utiliser les arrêts de jeu de la première période pour inscrire le but de la qualification par Ernesto Chevanton (105e). Sans cesse derrière le score et toujours à courir pour éviter le couac de l’élimination, les Nervionenses passent pour la première fois en position de force en Ukraine. « Le Shakthar était une équipe très dangereuse, avec beaucoup de variations dans son jeu, analyse Ramos. Autant à Séville, ils nous étaient supérieurs, autant en Ukraine, je pense que nous leur étions supérieurs. La différence s’est faite sur le plan mental. » Pour ce match retour à Séville ce jeudi soir, le score du match aller sera aussi de 2-2. Simple coïncidence ? « Honnêtement, je pense que le résultat devrait être différent, conclut Ramos. Trois fois 2-2 en trois matchs, c’est déjà beaucoup. Je le prends plus comme une simple anecdote. » Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’avant le Séville d’Emery double champion en titre, il y avait le Séville de Ramos. Et ça, le Shakhtar Donestk le sait mieux que personne.

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